Asie : les mobinautes, rois de l'e-commerce
La Chine, le Japon et plus encore la Corée du Sud évoluent dans un écosystème digital à part. Naver, leader coréen du search devant Google, est le premier portail web du pays. Les annonceurs y sont omniprésents via des formats publicitaires novateurs. Etat des lieux avec BETC Digital.
Je m'abonneL'Asie serait-elle l'eldorado du e-commerce ? En tout cas, les sites marchands français ont une carte à jouer au pays du soleil levant et plus largement en Chine et en Corée du Sud. " Les coréens adorent les marques françaises. Ils achètent beaucoup sur les sites étrangers. Les opportunités sont bien réelles ", témoigne Bosun Kim, CEO de l'agence digitale Asiance, installée à Séoul depuis 2004 et qui aide les marques françaises à s'implanter en Asie. De fait, les chiffres parlent d'eux-mêmes.
La Corée du sud, trend setter de l'Asie
On le sait, la progression du e-commerce en Asie est fulgurante. " En Asie Pacifique, le e-commerce représente 765 milliards de dollars, soit la moitié du e-commerce mondial. En 2017, il représentera 2 fois les dépenses américaines et 3 fois les dépenses européennes ", précise Bosun Kim.
Dans cet écosystème digital foisonnant, la Corée du sud joue un rôle à part. Ce petit pays, six fois plus petit que la France (50 millions d'habitants dont 25 millions à Séoul), jouit d'une influence particulière en Asie. Il est à la croisée des cultures occidentale et asiatique. Capitale du " Hallyu ", vague culturelle coréenne, c'est une destination touristique très prisée, y compris des Chinois. " Le culte de l'apparence y fait foi. Ce pays est encore influencé par le confucianisme : le collectif, la discipline et la famille sont les bases de la vie en société ", témoigne Bosun Kim.
Par ailleurs, le regard des autres est très important dans la société de consommation et les influenceurs ont un réel pouvoir sur les phénomènes de mode. " Un bon placement de produit dans une publicité et ce même article est dévalisé le lendemain dans les magasins ", s'amuse la CEO d'Asiance. De fait, le marché publicitaire est très actif en Corée. Il s'élève à 10 milliards de dollars en 2014 et dont 30% réalisé en ligne. La publicité sur mobile a progressé de 74% en 2014. Les Coréens sont adeptes de l'achat en ligne y compris sur les sites étrangers. Mais surtout, ils commandent sur leur mobile. La livraison est très efficace et très rapide et le haut débit est partout, dans la rue, dans le métro, dans les boutiques.
Autre singularité, la Corée du sud ne dépend pas du même écosystème digital qu'en Europe ou aux Etats-Unis. Les Google, Whatsapp, Youtube, Dailymotion, Twitter, Facebook, Snapchat, Skype, etc. sont remplacés par Naver, Daum, Kakao, Tistory, Pandora, Band, Between, Styleshare etc.
Des bannières vendues à l'heure
En effet, Naver est le portail de recherche numéro 1 avec 80% de parts de marché (très loin devant Google) soit 40 millions d'utilisateurs. Les recherches se font d'abord sur mobile (77% sur Naver et 11% sur Google) puis sur PC (75%). Les Coréens aiment être sollicités par une multitude de contenus. " Ainsi, la page d'accueil de Naver est remplie d'offres publicitaires et de contenu associé. Les marques sont très présentes avec des bannières enrichies qui détaillent le produit, notamment avec des vidéos qui permettent d'acheter l'article en un clic. Et surtout, c'est le seul portail internet au monde à vendre ses bannières à l'heure ", explique Jungwon Kim, assistant manager chez Naver. Enfin, les Coréens font la part belle aux blogs de marques très influents à travers leur contenu. Naver possède la plus grosse plateforme de blogs, devenant ainsi un acteur incontournable pour gagner en visibilité auprès des mobinautes.