Olivier Sichel - Le Guide.com : « 77 000 marchands sont référencés sur nos sites »

Quelle est la structure capitalistique de LeGuide.com ?

LeGuide.com est désormais contrôlé par un actionnaire majoritaire qui est le groupe Lagardère (lire article du 5 juin). La société reste cotée, avec un flottant de l’ordre de 4% qui nous permet de garder des systèmes d’incentive managériaux et, surtout, d’envisager des opérations de croissance externe avec la flexibilité que donne la Bourse. Par le passé, j’ai été patron d’Alapage, dans les années 2000, puis p-dg de Wanadoo de 2002 à 2006, avant de rejoindre Sofinova comme capital-risqueur.

Êtes-vous à la recherche de sociétés à acquérir ?

En mars dernier, nous avons racheté Ciao à Microsoft. Nous sommes en phase d’intégration de l'entreprise dans notre structure. Le projet avance bien. Nos clients reçoivent depuis le mois d’août une facture unique où sont répertoriés les clics issus de Ciao et du Guide. Nous sommes également dans la phase d’intégration de tous les catalogues communs aux deux sites. Nos chantiers en cours visent tous à constituer une plateforme unique, qui serait l’une des plus performantes des guides de shopping, et dans laquelle nous intégrerons des fonctionnalités très attendues. Par exemple, l’un de nos grands chantiers technologiques concerne le moteur de recherche. L’acquisition de Ciao augmente notre taille de manière significative. Au total, notre audience est de l’ordre de 25 millions de visiteurs uniques (source Comscore, septembre 2012, ndlr), et nous occupons la place de numéro 1 en France, en Italie, en Espagne et de numéro 2 en Allemagne. Nous opérons dans 14 pays et dans 9 langues. Nous référençons 77 000 marchands sur nos sites, un chiffre en progression de 8 % sur un an.

Quelle est l’efficacité d’un guide shopping par rapport à d’autres leviers d’acquisition ?

Les marchands viennent chez nous pour obtenir du clic qualifié, c'est-à-dire qui va convertir davantage que d’autres sources de trafic. Notre modèle est au CPC. Les prix sont totalement transparents, et nos grilles tarifaires varient selon 3 300 catégories pour lesquelles le prix du CPC varie de 16 à 24 centimes. Ces prix tiennent bien sûr compte des marges des marchands. Nous ne pratiquons pas de remise au volume, et nous pensons qu’il est très important d’aider les petits marchands à avoir de la visibilité. Nous avons toujours misé sur la « long tail », c’est pourquoi les prix sont les mêmes pour tous. Notre société est une société à forte dimension technologie, et plus de 30 % de nos salariés sont des ingénieurs

Quelles sont les synergies envisagées avec le groupe Lagardère ?

Nous sommes en train de devenir le partenaire shopping des sites médias de Lagardère. Nous avons commencé avec Doctissimo, et nous allons intégrer les autres sites au fur et à mesure. Historiquement, LeGuide.com est partenaire de beaucoup de sites médias en France, tel ceux d’Europe 1, de Paris Match… mais aussi de beaucoup d’opérateurs, comme Orange, SFR, Free…
Par ailleurs, Le groupe Lagardère est très en avance dans le domaine des applications mobiles et des stratégies sur tablette. Nous avons pas mal de partage d’expérience sur ces thèmes à développer. En effet, les audiences sur le mobile sont en croissance rapide et transforment le secteur. Les marchands doivent s’adapter, car le commerce sur mobile devient une réalité. Pour notre part, nous avions un site mobile, qui fonctionne bien avec 1,8 million de visiteurs uniques, et une application. Et nous venons de sortir notre application sous Windows 8...

Quelques repères :

Le groupe Le Guide.com a réalisé au troisième trimestre un CA de 10,2 millions d’euros (+ 60%), en intégrant, depuis mars, le rachat de Ciao. Le groupe Le Guide.com a enregistré une audience de 24,3 millions de visiteurs uniques en septembre 2012 (source Comscore) et est rentable. Aujourd’hui, de nombreux grands groupes possèdent leur guide shopping. eBay détient Shopping.com, le Groupe LeGuide.com a racheté Ciao à Microsoft. En Allemagne, le groupe Axel Springer possède le numéro 1, Idealo… Kelkoo, acteur majeur du secteur, est pour sa part adossé à un fonds d’investissement britannique.
Les principaux comparateurs français ont signé une charte des comparateurs de prix qui uniformise les pratiques du secteur.