Le commerce physique et les Français, c'est pour la vie !
Affirmer que l'e-commerce tue à petit feu les magasins est dans l'air du temps. Cette description des évènements n'est pas tout à fait exacte. C'est même le contraire qui s'opère ! Suite aux récentes études parues sur le désamour des Français pour le commerce physique, un éclairage sur le sujet est nécessaire.
Le désamour des Français pour le commerce physique n’existe pas…
Difficile de parler de désamour du commerce physique quand 92% des ventes de détail se font via les magasins physiques (soit 8% via internet). Certes, le e-commerce est en croissance de 20% par an, mais force est de constater qu’il continue de représenter une faible part des ventes de détail. Cette constatation demeure similaire dans l’ensemble des autres pays développés qui démontrent une part de marché du commerce physiques d’environ 91,5%1 en moyenne.
L’émergence du Web-to-Store : une véritable déclaration d’amour des Français pour les magasins
Depuis son émergence, le e-commerce a été perçu par les commerçants physiques comme un nouveau canal de vente permettant d’accroitre sa zone de chalandise en dehors des zones d’implantation des magasins. En cela, il a focalisé l’attention du marché!
Depuis, de nombreux convertis au e-commerce réalisent que le taux de transformation n’est pas aussi fort que celui des magasins. Pour 100 personnes visitant un site e-commerce, seule une opère un achat. En magasin, ils seraient 55 à passer à l’acte d’achat.
La faiblesse du taux de transformation du e-commerce s’explique par la présence des freins à l’achat : impossibilité de toucher et visualiser le produit, l’obtenir rapidement, etc… Conséquence directe, 75% des internautes consultent des informations en ligne afin de finaliser leurs achats en magasin – cette tendance est nommée Web-To-Store.
Ainsi, depuis 2011, de plus en plus d’enseignes mettent en place une stratégie Web-To-Store afin d’adresser les besoins des visiteurs n’ayant aucune intention d’acheter en ligne mais souhaitant faire du repérage. La démarche consiste à assimiler internet, non plus à un nouveau canal de vente, mais avant tout à un canal de prescription des ventes magasins.
Depuis, le Web-To-Store s’affiche comme la martingale du commerce en boutiques. La première étape de son implémentation se fait via la mise en ligne des disponibilités des produits en stock. Les premières expérimentations sont réussies et montrent une augmentation de 5 à 8 % du trafic magasins (exemple de Nordstrom aux États-Unis). Une deuxième étape se dessine via la mise en place de la réservation en ligne. Les expérimentations montrent des taux de transformation équivalent à 4 fois le taux d’achat combiné à un panier moyen accru en magasin de la part des internautes ayant réservé. Une deuxième partie de la martingale fait son apparition !
L’e-commerce s’est nourri sur fond d’une demande pour une expérience en magasins renouvelée
Au final, le désamour des Français pour les magasins n’existe pas. Ce que les Français expriment c’est leur forte attente en termes d’expérience en magasin synonyme d’un meilleur accompagnement rendu possible via les nouvelles technologies. De manière plus générale, la digitalisation en cours des magasins va en ce sens et le Web-to-Store n’est qu’une partie de cet ensemble.Le commerce physique et les Français, c’est bien pour la vie…
1Toutes catégories de produits confondues – source : Précepta /Xerf (2012)