Cinq points-clés pour tirer profit des nouvelles extensions de domaines
Malgré les retards accumulés par l'ICANN, les nouvelles extensions de domaines vont bien finir par voir le jour. S'il est prévu qu'elles entrent effectivement en service d'ici à janvier 2013, il faut dès maintenant s'interroger sur la meilleure stratégie à adopter pour en tirer le meilleur bénéfice!
Je m'abonne1. Comprendre le processus de création des nouvelles extensions
C’est l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) qui se charge de gérer les attributions de noms de domaines. Mais c’est également l’ICANN qui autorise ou non les créations de nouvelles extensions. C’est notamment à cet organisme que l’on doit l’apparition des caractères accentués ou de l’alphabet cyrillique dans les noms de domaine. Entre le 12 janvier et le 12 avril 2012, l’ICANN a reçu les dossiers de candidature pour la création de nouvelles extensions qui verront le jour dans le courant de l’année 2013. Pour chaque extension, les candidats devront débourser la bagatelle de 185 000 $. Le programme de nouvelles extensions internet, baptisé “NewgTLDs” par l’ICANN devrait rassembler plus d’un millier de projets comme les .bzh, .google, .london ou .app. La date de clôture des candidatures initiale a été reportée à une date indéterminée suite à un bug technique qui a fait grand bruit puisque ce dernier a dévoilé un certain nombre d’informations sur les candidats et leurs propositions d’extensions ! Au 25 mars dernier, 839 sociétés se seraient acquittées des 5 000 $ de frais de dossier provisoires pour créer de nouvelles extensions de domaine. À ce jour, de nouveaux projets ont été dévoilés en complément de ceux déjà connus (ex : .Africa, .Aquitaine, .bzh, .Canon, .Green, .Moscow, .Paris, .Shop…). Les extensions qui sont susceptibles de voir le jour pourront sans doute être utiles à l’e-commerce. Mais encore faut-il que les conditions d’attributions de noms de domaine soient connues. Car chaque candidat à la création d’une extension deviendra alors un Registry à part entière et pourra vendre et attribuer les noms de domaines comme il l’entend. Lorsque l’on connaît aujourd’hui les disparités qui existent entre le .com par exemple et le .pr (Porto Rico), vendu 800 $ par an, on peut s’attendre au pire !
2. S’ancrer dans le local
Parmi les phénomènes les plus marquants, il faut évoquer l’arrivée des extensions de villes. Bien que la liste ne soit pas exhaustive, on sait déjà que le .London, .Paris, .Miami, .Moscow, etc., verront le jour. « Les cityTLD (NDLR : comprenez extensions de ville) sont une réelle opportunité pour les e-marchands qui souhaitent cibler des populations plus localisées », explique Stéphane Pénacèque, corporate manager chez Gandi. En fonction du rayonnement que l’on souhaite obtenir pour son site d’e-commerce, on peut aussi s’orienter des vers extensions régionales. « Nous avons eu en charge la création de l’extension .Aquitaine, indique Jean-François Poussard, directeur de ProDomaines, et nous pensons que certains secteurs d’activité trouveront leur compte à se positionner à la convergence du virtuel et du réel. » Les extensions pays favorisent la visibilité et la présence dans un pays donné renforçant par là même une pénétration sur un marché national ciblé. Les extensions géographiques, culturelles et linguistiques peuvent toutes présenter un intérêt, « car elles témoignent d’un ancrage sur le terroir et définissent la volonté de rayonnement sur un marché », continue Jean-François Poussard. Des questions restent cependant en suspens car si Paris possède une orthographe standardisée, ce n’est pas le cas de Moscou par exemple qui peut s’écrire Moskva, Moscou, Moscow, Москва…
3. Se positionner sur les extensions sectorielles
.Wine, .Banque. .Assurance, les extensions sectorielles peuvent être utiles notamment si votre marque reflète mal le type de produit ou de service commercialisé. « Mais avec les extensions sectorielles, la vraie question porte sur la réaction des moteurs de recherche et sur le rayonnement que l’on souhaite obtenir », précise Jean-François Poussard. Or, selon les dernières déclarations de Google, les nouvelles extensions ne disposeront d’aucun traitement de faveur car Google ne compte pas (pour le moment !) modifier son algorithme et octroyer une visibilité spécifique à ces nouvelles venues.
4. Les extensions de marque : la grande inconnue !
Selon les informations qui filtrent depuis l’ICANN, ce sont les extensions de marques qui sont les plus représentées dans les candidatures. Facebook, Twitter, Google, Apple ou Microsoft, pourraient bien dans un avenir proche devenir des extensions de domaine pour lesquelles les acteurs du e-commerce devront rapidement se positionner. Si les marques qui possèdent un site de vente en ligne peuvent avoir intérêt à posséder leur propre extension, les coûts induits restent dissuasifs. En revanche, un site d’e-commerce, commercialisant des marques prestigieuses comme Dior, Loewe, ou autres, auront sans doute un intérêt à acquérir leur nom de domaine avec le suffixe de la marque qu’ils distribuent. « C’est un moyen pour les sites de vente en ligne, notamment ceux qui arrivent sur le marché, d’obtenir une certaine reconnaissance et une certaine visibilité », explique Stéphane Pénacèque. Mais quelles seront les modalités d’attribution des noms de domaine, quels seront les prix ou les conditions, appliquées par les marques, pour l’heure, personne ne saurait le dire !
5. Adopter la bonne attitude
À ce jour, la visibilité est encore trop limitée pour définir une stratégie figée face à l’apparition des nouvelles extensions de domaine. Pour autant, c’est un dossier sur lequel il faut se concentrer ne serait-ce que dans le cadre d’une stratégie défensive. « Les acteurs du e-commerce doivent conserver la tête froide et les yeux ouverts en se dotant d’un programme de veille pertinent pour protéger leur marque et se positionner sur les extensions susceptibles d’améliorer leur référencement », indique Stéphane Pénacèque.