Une consommation de plus en plus éthique
Consommer, oui, mais dans le respect de certaines valeurs. Les Français sont de plus en plus nombreux à favoriser une consommation responsable. Les marques rivalisent d’ingéniosité pour étancher cette soif durable.
Produits recyclés, recyclables, bio, équitables, reconditionnés, de seconde main… L’éthique et, avec elle, les considérations sociales et environnementales occupent, désormais, une place de choix dans les critères d’achat des Français.
« Les consommateurs ont compris qu’ils pouvaient avoir un impact », analyse Emilie Benoit-Vernay, Head of Southern Europe Expansion chez Shopify. Selon l’enquête « Future of Commerce » 2022, basée sur les datas de la plateforme Shopify (collectées auprès de millions de marchands du monde entier), 45 % des Européens sont enclins à choisir une marque parce qu’elle s’engage clairement en faveur du développement durable. Les requêtes Google témoignent elles aussi de cette montée en puissance des critères éthiques dans les recherches des internautes : les recherches de « biens durables » ont bondi de 71 % au cours des six dernières années.
Des marques françaises et militantes
Face à une demande qui évolue, l’offre est évidemment de plus en plus riche, ce qui concourt à accentuer encore le phénomène. Si les géants de la grande consommation et de la grande distribution ont considérablement développé leur offre « bio » et « responsable », les DNVB (Digital Native Vertical Brands) – en particulier les DNVB françaises – ne sont pas en reste, bien au contraire. « À la responsabilité sociale, sociétale et environnementale, elles ajoutent une dose de créativité et un soupçon d’humour qui forgent leur succès », souligne Emilie Benoit-Vernay. En témoigne le succès de la marque de vins bio Oé for Good, qui défend une viniculture bio et vegan, qui évite les pesticides, préserve la biodiversité mais ne sacrifie jamais le goût. Oé ambitionne de faire « le bien par le bon ». Et ça marche.
De leur côté, Les Petits Bidons se sont attaqués à l’épineux problème de la pollution ménagère et de la surconsommation de plastique. La jeune marque française produit, dans l’Hexagone, des lessives et autres produits d’entretien naturels, non testés sur les animaux et dont les emballages sont recyclés (issus de déchets ménagers) et recyclables. Dans la même veine, 900care a conçu une gamme de produits d’hygiène sans emballage. Gels douche, dentifrices, déodorants… sont proposés sous forme de pastilles que l’on dilue dans de l’eau pour faire soi-même ses produits. De son côté, Enseme s’est intéressé au marché des soins capillaires. Il en est né une gamme de shampoings solides bio et vegan, fabriqués en France sans sulfates et à partir d’ingrédients « up cyclés », et vendus sans déchets plastiques.
Enfin, parce qu’en matière de consommation responsable, la vraie bonne solution reste de moins consommer, certaines marques militent pour la vente de produits d’occasion ou reconditionnés… « La tendance est loin d’être anecdotique : partout, dans le commerce phygital, les rayons « seconde main » fleurissent… », observe Emilie Benoit-Vernay. Précurseur dans son secteur, Décathlon a ouvert le bal avec son site Seconde Vie. Une initiative qui, à n’en pas douter, fera des émules…