Infographie Un an après la loi Agec, où en est-on ?
Depuis l'entrée en vigueur du volet antigaspi de la loi Agec en janvier 2022, les entreprises ne peuvent plus détruire leurs invendus non alimentaires. Mais qu'en est-il de la réalité ?
70 % des entreprises n'ont pas connaissance de l'entrée en vigueur de l'interdiction de destruction des invendus non alimentaires. C'est ce que révèle Comerso, société spécialisée dans la collecte des invendus, dans sa dernière étude, commandée auprès de Dynata, qui dresse un état des lieux un an après le volet antigaspi de la loi Agec. Cette étude a été réalisée auprès de 234 professionnels du secteur non alimentaire, travaillant dans des entreprises de toutes tailles ETI, PME, TPE...).
- - Seulement 2 % des entreprises déclarent réussir à valoriser tous leurs invendus non alimentaires neufs, révélant que la destruction d'invendus est toujours pratiquée malgré l'obligation légale.
- Moins de 1 répondant sur 2 (49 %) seulement déclare que tous les invendus neufs sont concernés par la loi, ce qui révèle une méconnaissance des typologies de produits concernées par la loi.
- 42 % déclarent qu'il est soit impossible soit difficile pour eux de valoriser leurs invendus, soulignant le fait que des freins persistent dans les entreprises.
- 58 % des entreprises estiment que c'est un sujet important dans le contexte actuel d'inflation et d'enjeu de sauvegarde des marges.
Le volet antigaspi de la loi Agec reste globalement méconnu des entreprises
En 2020, dans son étude Ipsos, Comerso mettait en avant que 48 % des grandes surfaces spécialisées (GSS) ne savaient pas que l'interdiction de jeter les invendus non alimentaires était intégrée à la loi (alors même que cette mesure est l'une des plus emblématiques, et que les GSS sont les premières concernées). Deux autres points montrent une méconnaissance du volet antigaspi de la loi Agec ainsi que les typologies de produits concernées :
- 1 répondant sur 2 (49 %) ne sait pas que la loi concerne tous les invendus neufs, montrant un déficit de connaissance du périmètre d'application de la loi et de la typologie des produits concernés.
- 79 % ne connaissent pas la hiérarchie de valorisation des invendus (1- Réemploi, 2- Réutilisation 3- Recyclage)
Malgré l'interdiction légale, il existe encore de la destruction d'invendus non alimentaires dans les entreprises en 2022 :
- 2 % seulement déclarent valoriser tous leurs invendus
- 7 % déclarent encore détruire (ce qui rejoint le chiffre de l'Ademe d'octobre 2021) leurs invendus neufs et 16 % leurs invendus défectueux mais encore fonctionnels
Seules 17 % des entreprises valorisent plus de 50 % de leurs invendus
Les entreprises confrontées à de réelles difficultés pour valoriser les invendus
- 42 % des entreprises déclarent qu'il est impossible ou difficile de valoriser leurs invendus neufs,
Les invendus défectueux mais fonctionnels semblent présenter les difficultés de valorisation les plus importantes : 57 % déclarent leur valorisation impossible ou difficile,
Sur le volet du réemploi et des dons aux associations, 71 % des entreprises déclarent rencontrer des difficultés à faire du don aux associations (soit pour des raisons de complexité d'identification des filières, par manque de temps ou par manque de fiabilité des collectes).
La moitié des entreprises envisagent d'accélérer leur stratégie de valorisation des invendus non alimentaires en 2023
Avant la loi, 35 % des entreprises précisent avoir mis en place des actions systématiques de valorisation, 51 % de façon ponctuelle et 14 % n'avaient rien mis en place. Pour 23 % des entreprises, la loi AGEC a été un véritable accélérateur du changement.
Sur les critères de perception de la loi AGEC par les entreprises :
- 49 % déclarent que la loi AGEC est une opportunité versus 21 % une contrainte.
- 50 % déclarent avoir inscrit la valorisation des invendus non alimentaires comme une action prioritaire dans leurs stratégies 2023.
- 20 % déclarent qu'il ne s'agit pas d'un enjeu stratégique.
Dans un contexte d'inflation et de tensions sur les marges, les entreprises semblent avoir conscience que la valorisation des invendus est un véritable levier d'optimisation économique :
- 58 % des entreprises déclarent que ce sujet de valorisation des invendus est important dans le contexte actuel d'inflation et d'enjeu de sauvegarde des marges.
Méthodologie :
Etude Comerso X Dynata quantitative on line réalisée en décembre 2022. Panel interrogé : 234 professionnels du secteur non alimentaire, travaillant dans Grands Groupes, ETI, PME et TPE, sur des fonctions siège et terrain.