Infographie Le discount connaît un boom de 35% depuis janvier

Face à l'inflation les consommateurs changent leurs habitudes et se tournent davantage vers le digital "malin", le discount alimentaire et la seconde main.

Le baromètre BPCE Digital & Payments de juin 2023 publie ses dernières observations sur les effets du choc inflationniste sur les achats des Français, contraints d'ajuster leurs dépenses dans certaines catégories d'achat. Après le retour en magasin qui avait profité au commerce physique dans le sillage du déconfinement, l'e-commerce reprend l'ascendant : il progresse de 11 % depuis le début de l'année, contre 7 % pour le commerce physique. Les achats en ligne représentent désormais 28 % des achats des Français.

Le discount explose

Le discount (alimentaire et non alimentaire) affichait déjà une solide dynamique en 2022 avec une hausse de 18 %. Le secteur double sa croissance depuis janvier (+35 %). Cette évolution s'explique d'abord par les nouvelles catégories de clients se tournent vers le discount. Entre le premier trimestre 2022 et le premier trimestre 2023, le nombre de cartes enregistrant au moins une transaction mensuelle dans un magasin discount a augmenté de 20 %. Le phénomène semble particulièrement frappant pour les consommateurs urbains, auparavant sous-représentés par rapport aux consommateurs ruraux, et qui désormais les dépassent en proportion de leurs achats réalisés dans le discount. Le baromètre pointe également une hausse de la fréquence des achats dans le discount : le nombre de transactions mensuelles par client augmente en effet de 9 %.

En première ligne face à l'inflation, en raison de dépenses de mobilité et d'énergie plus importantes, les consommateurs des zones rurales se serrent davantage la ceinture sur les dépenses alimentaires : - 14 % sur cinq mois, soit une décrue deux fois plus rapide que la moyenne nationale. En revanche, ils semblent plus attachés aux enseignes bio : contrairement à la tendance nationale, ils y ont réalisé 10 % d'achats en plus depuis janvier, tandis que les enseignes bio accusent un recul global de 4 % depuis janvier.

La seconde main préférée au prêt à porter neuf

Le prêt-à-porter recule de 4 % depuis début 2023, alors qu'il avait crû de 21 % sur la même période l'année passée. Dans ce qui apparaît comme un mouvement de substitution, les achats de seconde main mode bondissent quant à eux de 24 %.

Le groupe BPCE observe également une croissance un peu moins rapide des dépenses les plus coûteuses (voyages, restaurants) au profit des petits plaisirs plus accessibles (beauté et cosmétiques, cinémas). Par exemple, les dépenses dans les restaurants progressent encore de 15 % depuis cinq mois, après avoir crû de 44 % en 2022. Contrairement à la moyenne nationale, les consommateurs ruraux semblent ici décidés à se ménager des ballons d'oxygène : voyages et sorties au restaurant continuent de croître à un rythme soutenu - avec, par exemple, +34 % de dépenses auprès des compagnies aériennes depuis début janvier, soit 11 points de plus que la moyenne nationale.

La génération Z experte en système D

La catégorie des 18-24 ans est la plus affectée par l'inflation : leurs dépenses par carte n'augmentent que de 4,9 % depuis le début de l'année, contre 8 % au global. Les jeunes consommateurs se reportent davantage encore vers les enseignes discount (+41 % depuis janvier). De même, leur renonciation aux achats vestimentaires est encore plus marquée, avec un recul de 13 % du prêt-à-porter sur les cinq premiers mois de l'année. Pour ce qui est de leurs dépenses digitales (soit 36 % de leur consommation, la plus forte proportion de toutes les classes d'âges), les jeunes les optimisent de manière sélective. Exit les livraisons de nourriture à domicile (- 6 % depuis janvier). Enfin, si les jeunes continuent d'être surreprésentés dans les voyages et les sorties, le baromètre BPCE Digital & Payments observe qu'ils sont davantage adeptes des bus à longue distance, du train et des transports en commun urbains que le reste de la population.