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[Tribune] L'e-commerce durant la pandémie, une accélération sous conditions

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[Tribune] L'e-commerce durant la pandémie, une accélération sous conditions
© laurent hamels - Fotolia

Philippe Wagner, cofondateur de Captain Contrat, plateforme en ligne de services juridiques pour les entreprises, revient sur l'assouplissement des règles de télétravail pour les e-commerçants.

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Avant même le discours martial du président Emmanuel Macron annonçant le confinement de 67 millions de Français, l'Institut Nielsen nous apprenait que le secteur de l'e-commerce connaissait une forte progression, avoisinant +10% en valeur et en volume pour l'ensemble des acteurs et des progressions encore plus importantes dans l'alimentaire. Depuis la mise en application des règles strictes de confinement mardi 17 mars, les chiffres explosent. Est-ce durable? Ce phénomène est-il l'ultime coup de boutoir qui va sonner le glas de nombre de commerces physiques déjà en difficulté face à l'essor du e-commerce? Nous n'en sommes pas encore là, et il faudra observer avec du recul le comportement des consommateurs lorsque le retour à la normale s'amorcera pour de bon.

Une chose est certaine, le commerce physique souffre et il faut espérer que les mesures gouvernementales aideront de nombreux entrepreneurs à passer ce cap difficile. Pour autant, est-ce que le jeu sera facile pour les e-commerçants qui, eux aussi, sont soumis à des dispositions exceptionnelles pour protéger la santé des salariés et contribuer à réduire la propagation de l'épidémie?

Concrètement, si on peut imaginer que les collaborateurs des fonctions supports (marketing, développement, RH, ...) peuvent, en grande partie, poursuivre leurs activités en télétravail, quelles conséquences sur le long terme? Quid des livreurs ou des employés des fournisseurs? Amazon annonçait récemment le recrutement de 100000 personnes au niveau mondial pour précisément faciliter les services de livraison, dans ce contexte de très forte tension. Soit, mais il est toutefois possible d'imaginer que l'angoisse chez certains salariés les pousseront à considérer leur droit de retrait. Ce qui est d'ailleurs déjà le cas, notamment, sur le site de Douai du géant américain.

Nous pouvons déjà estimer que les mesures de confinement ont définitivement démocratisé le recours au télétravail pour des milliers de Français, pas toujours adeptes de cette pratique. Les grèves récentes ayant dans une certaine mesure été une sorte de grande répétition générale. Récemment, les géants tels que la Fnac ou encore Amazon ont dopé leurs ventes de produits informatiques: d'évidence, les entreprises ont investi pour permettre aux salariés de s'équiper afin de poursuivre leurs activités professionnelles à distance.

Rappelons au passage que l'exercice du télétravail a été grandement facilité par les ordonnances Macron de 2017. Auparavant, cette modalité de collaboration devait obligatoirement être prévue dans le contrat de travail ou par avenant. Or, depuis 2017, le télétravail a le vent en poupe et offre aux entreprises la possibilité de s'organiser face à divers imprévus... Une anticipation salutaire.

Aujourd'hui, le télétravail est organisé par un accord collectif ou au sein d'une charte élaborée par l'employeur. A défaut, si aucun dispositif n'existe, le salarié et l'employeur peuvent décider d'y recourir sur la base du volontariat. Un simple mail suffit et son exercice repose sur le consentement mutuel des deux parties. En dehors de cette période exceptionnelle de confinement, le salarié peut aussi demander à passer en télétravail. Son l'employeur peut le lui refuser à condition de motiver son refus. Inversement, l'employeur ne peut pas imposer le télétravail à son salarié, ce dernier doit donner son accord.

Le télétravail n'était donc pas imposé, ni généralisé comme dans la situation actuelle, et c'est là l'une des spécificités que l'on rencontre actuellement. Depuis les dernières décisions gouvernementales, le télétravail est considéré comme un aménagement du poste de travail nécessaire à la continuité de l'activité et à la protection des salariés.

"L'employeur peut donc imposer le télétravail à ses salariés afin de respecter son obligation de sécurité, qui n'est autre qu'une obligation de résultat. Si le salarié s'y oppose, il commet une faute disciplinaire. Dans l'autre sens et toujours dans ce contexte singulier, si un salarié dont les fonctions sont compatibles avec le télétravail le demande, l'employeur ne peut le refuser", souligne Me Justine Ouazan Bouhours, avocate spécialisée en conseil et contentieux des affaires.

Cette période renforce considérablement l'attractivité des entreprises qui savent mettre en oeuvre des organisations à distance efficace. Cette période peut aussi aider simplement les entreprises à se mettre à jour des nouvelles pratiques collaboratives.

L'auteur

Diplômé de HEC, Philippe Wagner a d'abord travaillé à la Deutsche Bank puis comme bras droit de Gilles Babinet, serial entrepreneur aujourd'hui responsable des enjeux du numérique pour la France auprès de la Commission européenne. En 2013, il crée la start-up Captain Contrat, qui propose aux TPE-PME une nouvelle expérience du juridique grâce à une plateforme mêlant nouvelles technologies et avocats sélectionnés, qui permet notamment de créer son entreprise en ligne en moins de 48h.




 
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