[Spécial PACA] Qwant, le "moteur de découverte" français qui part à la conquête de l'Europe
Conçu en 2011 par Jean-Manuel Rozan et Éric Leandri, le moteur de recherche Qwant a été ouvert au grand public le 4 juillet 2013, en écho à la déclaration d'indépendance américaine.
Je m'abonneC'est tout un symbole, pour une start-up que l'on présente souvent comme le "Google français" ! "Nous ne nous sommes jamais présentés comme une alternative à Google. Nous n'aurons jamais leurs ressources en serveurs, en ingénieurs et en argent ! tempère Éric Leandri, ingénieur d'origine corse installé à Nice, où se situe le pôle R & D de l'entreprise. Avec Qwant, nous n'avons pas construit un moteur de recherche classique mais plutôt un moteur de découverte, qui veut casser les silos du Web et ne traque pas l'internaute." Le bouche-à-oreille et le buzz ont déjà assuré à l'entreprise une belle croissance : un million de visiteurs uniques en 2013, deux millions en 2014 (avec l'ouverture du marché allemand), trois millions en 2015... En 2016, le nombre de visiteurs mensuels est passé de 11 millions en janvier à 26,9 millions fin septembre. Disponible en dix langues européennes, Qwant a lancé différents services thématiques : Qwant Junior pour les 6-13 ans, fin 2015, avec une offre qui exclut les contenus violents ou à caractère sexuel, puis Qwant Music en juin 2016.
Le développement du "moteur de découverte" a nécessité deux ans de travail, accompli à Nice. "Il y a dans la région de plus en plus d'ingénieurs "nouvelle génération" qui veulent varier leurs activités et participer à la création de nouveaux produits... Ils apprécient de travailler dans une entreprise qui utilise des technologies de machine learning, de deap learning, d'intelligence artificielle, de cloud... Nos développeurs viennent de la région, mais aussi des États-Unis, de Berlin, de Suisse ou de Toulouse. Il y a aussi des ponts importants avec la French Tech de Toulouse et du Pays basque", souligne-t-il.
Fin 2016, Qwant va lancer ses premières campagnes marketing afin de recruter de nouveaux utilisateurs. Son objectif est ambitieux, puisque la société française, qui se rémunère au paiement au clic, entend capter, d'ici cinq ans, 5 à 10 % du marché européen du search, pour le moment trusté à 95 % par Google. Pas de quoi intimider le cofondateur de Qwant : "À nos débuts, nous avions un business plan que tout le monde trouvait ambitieux et que nous avons dépassé. Nous sommes donc repartis sur un business plan encore plus ambitieux! " L'entreprise devrait compter une centaine de salariés d'ici février-mars et près de 200 fin 2017.
À lire aussi :
- - La région PACA passe en mode start-up
- Thecamp, La Constance, Nice Merida : les nouveaux territoires de la mutation numérique
- Stéphane Sotto : "La French Tech a un rôle de facilitateur et d'ouverture sur le monde"
- Olivier Ricard : "En structurant les petites entreprises, on développera massivement l'emploi"