Meleyne Rabot, Directrice France Too Good To Go
Du conseil à la lutte contre le gaspillage alimentaire chez Too Good To Go, découvrez le parcours de Meleyne Rabot, une femme du digital qui place le sens et l'engagement au cœur de son management.
L’essentiel de votre parcours ?
« Mon parcours professionnel s’articule en 3 étapes clés », confie Meleyne Rabot. Au sortir de l’école de commerce, elle s’oriente vers le conseil. « Cette première expérience a donné sa coloration à mon parcours ». Pendant plus de 10 ans, elle gravite dans l’univers de la relation client dans le secteur de la téléphonie mobile, puis de l’énergie et enfin sur l’activité des coffrets cadeaux. Elle assume alors la direction de la relation client de SmartBox. En 2015, elle rejoint Alloresto (devenu JustEat) en tant que Directrice des Opérations. « Le hasard a voulu que je rencontre Gilles Raison qui a cru en moi et m’a proposé de travailler à ses côtés à la stratégie ». Elle pivote alors sur des sujets différents et prend enfin la direction générale de l’entreprise au retour de son second congé maternité en 2020. Une première expérience de direction générale, en plein COVID avec l’explosion de la livraison à domicile… « Nous avons vécu une aventure collective incroyable ». Elle se sensibilise alors aux enjeux sociétaux de la livraison à domicile et contribue au déploiement du réseau de livreurs salariés. « J’avais besoin de sens et de me sentir alignée entre mes convictions ». En portant le combat du salariat des livreurs, elle trouve une réponse à ces aspirations. Mais le modèle économique ne suit pas. Elle décide alors de rejoindre un projet qui avait davantage de sens à ses yeux. Elle intègre d’abord Trainline (une plateforme indépendante de voyages en train et en autocar) puis Too Good To Go en 2023 « pour m’engager au service d’une cause : lutter contre le gaspillage alimentaire ».
La recette secrète d’un management efficace ?
Malgré sa taille et son rayonnement sur 19 pays, Too Good To Go a conservé son ADN d’origine très puissant. « La mission est notre phare dans la nuit, elle fédère notre action et nos ambitions. C’est la clé de l’engagement des équipes. Cela se matérialise concrètement par la mesure quotidienne du nombre de repas qui sont sauvés de la poubelle grâce à nos solutions ». Mais si le contexte est favorable, il ne dispense pas d’une méthode rigoureuse. Communication interne, partage de tendances, rappel des objectifs prioritaires et des chiffres d’impact généré. Au point que le modèle de bonus des collaborateurs intègre désormais un objectif de repas sauvé. « Garder le sens de l’objectif d’entreprise : c’est un vrai facilitateur d’engagement des collaborateurs », souligne Meleyne Rabot qui croit par ailleurs à l’importance de la transmission et au mentorat. Une conviction qui s’incarne par un engagement dans des organisations comme Article 1 ou Women Sales Club.
La place des femmes dans le digital ?
« La question ne s’est jamais posée dans mon parcours. Être une femme n’est ni une chance, ni un handicap, c’est un fait. Je n’ai jamais laissé la place à ce questionnement ». Mais ce n’est pas la seule explication. « Rien ne m’a empêché d’évoluer professionnellement car j’ai également eu la chance de travailler dans des entreprises résolument bienveillantes ». Mais, pour Meleyne Rabot, difficile d’échapper aux biais sociétaux qui ramènent souvent les sujets de consommation courante, de « care » ou d’impact, au trait féminin. « En revanche, les lignes bougent ».
Et si on réécrivait l’histoire ?
« Je crois à l’effet papillon, alors j’aurais tendance à ne rien changer », s’amuse Meleyne Rabot qui considère que les difficultés, les succès comme les doutes ont forgé la professionnelle qu’elle est aujourd’hui. « Il faut oser : ce n’est pas avec un parcours lisse et sans encombre que l’on apprend », conclut-elle.