Elisabeth Cazorla : « faire des arbitrages, éviter les compromissions »
Directrice générale de BazarChic et de Galeries Lafayette l’outlet, la carrière d’Élisabeth Cazorla a alterné entre petites structures et très grands comptes, tant par goût d’inventer que de transformer. Au cœur de sa méthode : le sens du collectif.
Ce qu’il faut retenir de votre parcours ?
Au sein du groupe Kering, Élisabeth Cazorla a connu d’abord le Printemps puis La Redoute où elle était membre du Comité de Direction, en charge des Achats. Puis en 2008, elle prend la tête de Jacadi. Alors au bord du dépôt de bilan, l’enseigne de prêt-à-porter Enfant renaît de ses cendres. « Les 6 années passées au sein de Jacadi sont une grande fierté », confie Elisabeth Cazorla. Mais celle-ci souhaite relever de nouveaux défis. En 2013, elle rejoint les Galeries Lafayette pour un retour à la Direction des Achats. Six ans plus tard, elle accepte la direction générale de Bazar Chic. Un virage qui se nourrit de précédentes expériences multi canal (dont celle de Jacadi où elle a initié l’e-commerce) et d’une conviction forte pour le potentiel de l’entreprise et celui du digital. PME ou grand compte, elle n’a jamais vraiment choisi : « Prendre les commandes dans une PME, c’est être présent sur tous les fronts. L’expérience est très riche car il faut s’intéresser à toutes les disciplines. Intervenir dans les grandes entreprises, c’est être portée par la puissance… Tout au long de ma carrière, j’ai voulu le meilleur des deux mondes… ».
Ce qui vous tient à cœur au quotidien ?
« Pour créer les conditions du succès, il faut bannir toute souffrance au travail ». Plus qu’un mantra, c’est une méthode pour Elisabeth Cazorla qui tire sa plus grande satisfaction du lien humain entretenu avec les équipes. « Désormais, et bien avant la pandémie, les codes du management ont changé. Quête de sens, bien-être au travail, capacité d’écoute, sont des priorités absolues ».
Votre définition du management ?
Ce qui préside à l’action d’Elisabeth Cazorla, c’est le sens de la cause commune. « Lorsque l’on est manager, il faut savoir s’oublier, mettre son égo de côté et penser d’abord et avant tout à l’entreprise ». Un intérêt qui ne se limite pas aux seuls enjeux immédiats. « Se mettre au service d’un collectif oblige à porter son regard sur le temps long, à prendre de la hauteur et à faire des arbitrages sans jamais tomber dans la compromission ».
Et si c’était à refaire ?
Durant sa carrière, Élisabeth Cazorla a eu à relever de nombreux défis. En relisant son parcours, elle en vient à une conclusion : « si c’était à refaire, je me ferais davantage confiance. J’ai eu la chance de rencontrer des dirigeants qui m’ont poussée à prendre des risques dans ma carrière, mais une femme est souvent en butte un certain machisme et j’aurais dû m’affirmer davantage, plus tôt ». Pourtant, elle en est convaincue : « les jeunes femmes sont mieux préparées et les mentalités masculines ont beaucoup évolué, même si l’enjeu de la légitimité reste souvent plus fort chez les femmes ».