Yoono sur la voie du social networking
Yoono, le French moteur collaboratif lancé dans la Silicon Valley, dresse un premier bilan encourageant. L'exploitation média de ses résultats de recherche sera bientôt possible.
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Premiers galons pour Yoono. Un an exactement après son lancement, le moteur de recherche collaboratif né de la mouvance 2.0 cumule trophées et succès. Proclamé, à l'échelle mondiale, comme “l'une des vingt meilleures extensions de navigation de Mozilla Firefox” par le très sérieux jury de la convention américaine Supernova de juin 2006, Yoono est ressorti grand vainqueur du concours de start-up lors de la conférence parisienne Web 3.0 organisée en janvier dernier par le groupe Demo. Au palmarès de Yoono, donc, un Gold Award Best Start-Up décerné au team fondateur et dirigeant, le tandem Pascal Josselin/Laurent Quérel. La rançon de ce succès ? Les résultats générés par le moteur dès sa première année d'exercice. En phase avec les objectifs annoncés en 2006, Yoono revendique 500 000 inscriptions d'utilisateurs au bas mot, dont 87 % actifs. Très encourageant, aussi, le niveau d'adhésion des internautes, Yoono attirant chaque jour 3 500 nouvelles inscriptions à ses services. Bilan positif, même si, de l'aveu de Pascal Josselin, président de Yoono, des étapes-clés restent encore à franchir avant de pouvoir valider la pérennité du modèle économique. Totalement gratuit pour les utilisateurs, Yoono mise sur une source de revenus primordiale, bien que conventionnelle dans l'univers du on line : la publicité. « A terme, Yoono doit devenir un média qui commercialisera du lien payant et des offres de référencement qualifié au sein de l'espace “recommandations” », expliq u e Pa s c a l Josselin. Rien de nouveau à l'horizon dans l'espace économique d'Internet, donc, hormis la nature spécifique de Yoono. Qui devrait permettre au moteur de jouer les “pendants” de Google, lequel commercialise ses résultats payants en marge de ses résultats naturels. Ici, le média se rémunérera sur la base de l'affichage payant des résultats de recherche fournis, non par un algorithme, mais, collectivement et individuellement, par chaque membre de la communauté d'utilisateurs, sous forme de recommandations. D'où s'exprime l'euphonie du patronyme Yoono (Ce que tu sais), révélateur de sa source de connaissances : les utilisateurs.
Cap sur les usages collaboratifs
Seul obstacle à franchir : atteindre une taille critique en matière d'audience afin de générer volume et pertinence des réponses aux requêtes, d'une part, et d'attirer les annonceurs d'autre part. Fixé autour d'un million de membres actifs, ce seuil stratégique pourrait être franchi dès la fin du premier semestre 2007. À condition de parvenir à encourager l'adhésion. Pour ce faire, Yoono s'apprête à lancer de nouveaux services destinés à accentuer les usages collaboratifs du moteur. Entre les mois de mars et juin prochains seront inaugurés un système de messagerie instantanée intégré permettant la communication et le partage entre membres de toutes les connaissances bookmarquées par chaque utilisateur ; un outil de messagerie mail traditionnelle pour le transfert de tout type de contenus (vidéo, texte et audio), par simple cliquer-glisser de souris (Monoflash). Figurent également au programme des améliorations significatives du service de pages perso, notamment des fonctionnalités de “groupes” permettant à chaque membre de créer sa propre communauté autour d'une thématique donnée, animée et administrée par des internautes experts, sachant que les conclusions ainsi générées seront incluses aux résultats globaux fournis par le moteur à tout visiteur. « Cela devrait permettre d'enrichir les résultats de recherche », indique Pascal Josselin. Et engendrer de nouvelles inscriptions à la communauté. « On entre dans une logique “Myspacienne” de social networking où les recherches peuvent être segmentées en fonction de la personnalité numérique de la source d'information, même si le but ici n'est pas de se rencontrer pour flirter mais de faire se rencontrer des centres d'intérêts ciblés », précise le dirigeant. Autant de moyens de doper l'audience sans pour autant investir en publicité, conformément à la stratégie initiale du moteur. « Nous misons sur l'identification de Yoono parmi les early adopters, influenceurs et réseaux de blogeurs », note Pascal Josselin. Ne reste plus, à ce stade, qu'à franchir le cap symbolique du million d'utilisateurs actifs pour, ensuite, ancrer l'offre média au modèle économique et entraîner l'agrément de foules d'annonceurs.
> Lancement en septembre 2005 dans la Silicon Valley. > Décembre 2006 : première levée de fonds (1,7 ME) auprès d'AGF Private Equity. > 500 000 utilisateurs (50 % aux États-Unis/20 % en France). > 3 500 inscriptions/jour. > Signe particulier : méthodologie de recherche folksonomique, basée sur le partage des favoris des internautes et sur l'analyse de l'URL des pages web. > Atout-clé : indépendance de la langue de l'utilisateur.