Xerox réalise les trois quarts de ses recrutements en ligne
Xerox s'est familiarisé avec le recrutement "électronique" voilà bientôt dix ans, après des débuts sur le Minitel et un site dédié depuis 1996.
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« C'est dans nos gènes. Notre attitude est cohérente pour une entreprise
axée sur l'innovation, constate Hervé Farret, responsable de recrutement de la
compagnie. Sur le plan pratique, c'est un moyen de capter beaucoup de
candidatures pour des postes de commerciaux, sur un marché a priori sujet à la
pénurie. » Pour Xerox, il est important d'exploiter pleinement le côté réactif
de l'outil. Chaque candidature est traitée en ligne sur l'Extranet. Le but est
d'améliorer le partage et de la rendre accessible au plus grand nombre de
responsables le lendemain de la réception. « Nous sommes en situation de vaches
maigres perpétuelles, il manque près de 140 000 commerciaux en France. Et
d'habitude, un candidat s'adresse à plusieurs entreprises en même temps.
Internet raccourcit les circuits de décision, il faut donc se presser pour
capter les meilleurs », analyse Hervé Farret. Même si les préférences de la
direction des ressources humaines vont vers le recrutement en ligne, cette
méthode est reconnue pour imposer davantage de travail : il faut en moyenne 18
convocations pour un recrutement après une annonce web, contre 12 convocations
pour une annonce papier. C'est une surcharge, mais également une chance pour
l'entreprise car les annonces internet permettent de susciter les vocations des
"timides" qui n'auraient jamais entrepris une démarche de candidature
classique. « Grâce à Internet, nous avons reçu des candidatures avec des
profils que l'on n'aurait jamais trouvés par des moyens classiques car le
recrutement en ligne permet de dépouiller la démarche de candidature de tout
côté sacralisé. Un candidat avec du tempérament et du caractère a parfois du
mal à l'exprimer dans une lettre, poursuit Hervé Farret. A quoi cela sert de
demander une lettre de motivation quand ces lettres sont recopiées à la chaîne
? Je vois souvent la même lettre de motivation envoyée par toute une promotion
d'une école - manifestement, ils l'ont recopiée sur le tableau avec les mêmes
fautes d'orthographe. » Xerox recrute entre 300 et 400 personnes par an, dont
les trois quarts par voie électronique. « Notre site, Génération Xerox,
s'adresse aux candidats sur le même ton que si l'on était dans un salon
spécialisé. Le Web est un des rares médias où l'on peut tout mettre, tout dire,
en restant le plus près possible du langage parlé », estime Hervé Farret. Le
site internet de l'entreprise sert de relais à tous les autres canaux : les
sites spécialisés emploi, les annonces presse. Ceux-là sont utilisés davantage
comme une caisse de résonance. « Le choix des sites d'emploi est dicté par des
considérations de rendement quantitatif et qualitatif - un site national et une
chaîne des sites régionaux. La gestion des sites d'emploi prend plus de temps
qu'un recrutement classique car il faut faire plus de choses soi-même, mettre
l'annonce en ligne, etc. Nous serions intéressés par des services à valeur
ajoutée de la part des sites », poursuit Hervé Farret. Xerox ne pratique pas le
recrutement sur cévéthèque. « Nous recherchons la motivation. Or la cévéthèque
est une démarche passive, remarque Hervé Farret. Passent encore les sites qui
demandent à chaque fois au candidat son accord pour que son CV soit envoyé à
telle entreprise. » Voilà qui pourrait étonner. Cliquer sur le bouton
"postuler", est-ce très différent de cliquer sur "Postuler toujours, partout, à
toutes les annonces" ? Il est plausible que la direction RH de l'entreprise ne
souhaite pas investir dans ce service réputé coûteux et dont la qualité n'est
pas garantie. Malgré l'importance accordée au Web chez Xerox, on estime ne pas
pouvoir se passer de la presse car sa capacité de création de trafic vers le
site est de loin supérieure aux performances de référencement. Désormais, la
plupart de ses annonces dans Le Figaro et L'Express ne contiennent plus
d'adresses courriers, mais uniquement une adresse pour le mail ou pour le dépôt
de candidature sur le Web. Grâce à la génération d'Internet dans le procédé,
les coûts du recrutement auraient baissé de 30 à 40 % sur les deux dernières
années. Aujourd'hui, Xerox consacre à ce poste environ 820 000 F pour les
annonces presse, 358 000 F pour les salons spécialisés et 166 000 F pour les
sites d'emploi, soit environ 12,5 % de l'ensemble.