Wengo, le conseil simple comme un coup de fil
Seul acteur positionné sur le conseil par téléphone, Wengo intensifie sa présence sur le marché et étoffe son offre grâce à des partenariats.
Je m'abonneLancé il y a un et demi, Wengo permet aux particuliers d'être mis en relation avec des experts ou de devenir eux-mêmes des conseillers spécialisés.
Avant de parvenir au modèle économique actuel, la société, filiale à 50% de Cegetel, développait des technologies de communication et de voix sur Internet. Puis ses fondateurs, issus du secteur des télécommunications, ont axé le positionnement de la plateforme sur la valeur donnée au service.
Tarification à la minute
«Dans les fondations-mêmes du projet, on retrouve des réminiscences de l'audiotel», explique David Bitton, directeur général de Wengo. Un certain nombre d'outils permettent, donc, au sein de Wengo, de mettre en relation les internautes avec des conseillers spécialisés dans de nombreux domaines (coaching, business, litiges, santé, etc.) Pour joindre un conseiller, l'internaute fournit son numéro de téléphone, qui n'est jamais communiqué au conseiller. C'est le site qui assure la mise en relation et garantit ainsi la confidentialité des échanges. En outre, Wengo s'occupe de mesurer le temps de la communication afin d'appliquer les conditions tarifaires du vendeur et de débiter l'acheteur. «Des avocats travaillent déjà à l'heure ou au temps passé. Nous nous sommes dit que de nombreuses professions pourraient également appliquer la même grille», explique David Bitton.
Pour rendre possible l'échange de collaboration via la voix et la vidéo, le site a développé, en interne, une application permettant d'entrer en communication au travers d'une page web. «La grande innovation de cet outil est que l'utilisateur n'a rien à télécharger, à installer, ni à configurer», précise David Bitton.
Quant au modèle économique, il est lié à la valorisation de la mise en relation. «Il n'y a pas de barrière à l'entrée. A chaque fois qu'une transaction a lieu, le site prend une commission de 30% du chiffre d'affaires généré. Chaque verticalité métier peut s'exprimer au travers de Wengo et c'est le conseiller qui gère le tarif appliqué», illustre David Bitton. Si, actuellement, la tarification est facturée à la minute, des innovations sur les forfaits, coupons et cartes prépayées sont à l'étude. En moyenne, les prix oscillent entre 20 et 30 centimes d'euros la minute et peuvent grimper à près de 3 euros la minute pour des services à très forte valeur ajoutée. Point fort du système: les acheteurs évaluent le conseiller et cette notation est rendue publique, à l'instar de ce qui se pratique déjà sur les plateformes de C to C.
David Bitton (Wengo):
«La grande innovation de notre outil est que l'utilisateur n'a rien à télécharger, à installer, ni à configurer.»
De nombreux partenariats
D'ores et déjà, la plateforme compte 3000 conseillers et 170 000 inscrits. Pour développer son activité, Wengo a par ailleurs noué de nombreux partenariats avec des portails installés sur le marché et drainant une audience importante. «Sur Cdiscount, nous avons créé une chaîne informatique de conseils et nous travaillons en marque grise pour Auféminin ou 24h, sur les services d'astrologie», explique David Bitton. Sur le secteur de la voyance, en particulier, le site a tenu à installer des garde-fous pour sélectionner les conseillers en ayant recours à une professionnelle du secteur, Meredith Duquesne, astrologue reconnue dans son milieu.
Wengo prévoit, d'autre part, le développement à court terme de nouveaux segments, comme le support scolaire, en créant une hot line de «dépannage scolaire». Prochainement, la plateforme devrait donc annoncer des partenariats avec d'importants acteurs dans le domaine des biens culturels, de la presse et... du soutien scolaire. «Pour chaque nouvelle verticalité métier, nous cherchons à développer ce secteur. Nous recrutons alors un Category Manager spécialiste du domaine, qui nous aide à structurer la présentation de l'offre et, parfois, à sélectionner les conseillers», note David Bitton. Sur ces segments les plus porteurs, le site compte également s'exporter dans de nouveaux pays européens, d'ici fin 2008. «La force d'Internet est, bien sûr, d'avoir créé des places de marché pour l'échange de produits et de permettre d'acheter au bon prix. Nous sommes dans le prolongement de ces valeurs liées au commerce électronique», souligne David Bitton. En termes de rentabilité, la plateforme ne cache pas ses ambitions. «Les taux de conversion de visiteurs uniques en acheteurs sont de l'ordre de 1 % dans le commerce électronique. Nous devrions atteindre ces taux-là, d'ici à la fin de l'année», estime le directeur général de Wengo. Des perspectives de bon augure, sur un marché en plein développement.