Vie privée...
@ A. Olszak
Et vie publique. Internet nous met tous, collectivement et individuellement, face à ce choix, à l'heure où les réseaux sociaux donnent de la résonance à tous les moments de nos vies, des plus insignifiants aux plus importants. D'un seul clic, notre vie numérique nous place au centre de l'agora du Web. Avec les dérives et les risques que l'on connaît. Licenciements de salariés faisant, en ligne, du mauvais esprit sur leurs employeurs. Ou plus grave, suicides de jeunes, piégés dans leur intimité par des camarades cruels et le plus souvent inconscients de la portée de leurs actes. En septembre dernier, toute la presse américaine s'est émue du suicide de Tyler Clementi, cet étudiant gay de 18 ans. Il avait annoncé son suicide sur Facebook après que ses ébats sexuels, filmés à son insu, avaient été diffusés en direct sur Internet. Porteuse de risques réels et pouvant aboutir à des situations dramatiques, cette nouvelle donne digitale alimente une large réflexion menée depuis quelques années sur le droit à l'oubli numérique. Et pose en filigrane une question. Notre société sera-t-elle capable de réinventer l'art d'oublier? Dans le domaine publicitaire, force est de constater que les choses avancent. Pour preuve, la charte Publicité ciblée et protection des internautes, signée le 30 septembre 2010 par les organisations professionnelles réunies sous l'égide de Nathalie Kosciusko-Morizet. Cette charte vise un objectif clair: apporter une réponse concrète au droit à l'oubli numérique, réclamé par 74 % des internautes. Et cela « sans étouffer le secteur de la publicité, carburant de l'économie numérique », comme l'a souligné la secrétaire d'Etat à l'Economie numérique. Un pas en avant de nature à consolider, encore et toujours, ce qui reste, in fine, le plus grand capital du Web: la confiance.
Martine Fuxa, rédactrice en chef