Une plate-forme européenne à l'assaut du marché français
Après le départ de France des Américains BeFree et Commission Junction, TradeDoubler, d'origine suédoise, est le seul acteur pouvant se targuer d'une présence internationale et européenne.
Je m'abonne
Avec ses 330 programmes qui rassemblent 300 00 affiliés dans douze pays
(1), le suédois TradeDoubler revendique le leadership européen des prestataires
de l'affiliation. Créée en 1999, la société est « la seule à proposer des
programmes internationaux à dimension européenne », insiste Thomas Sevège,
directeur général de la filiale française. Ce prestataire a développé sa
technologie à partir d'un logiciel de tracking et compte parmi ses
investisseurs Soros Private Equity Partners LLC. La dernière levée de fonds de
3,7 millions d'euros a eu lieu en juillet dernier. En France, TradeDoubler
emploie quatre personnes et revendique vingt-deux affilieurs, dont eBookers et
Promod. Pour séduire les clients français, TradeDoubler mise donc avant tout
sur sa dimension européenne. C'est cette caractéristique qui a séduit Promod. «
Nous sommes un site international, avec nos versions anglaise et espagnole. Une
plate-forme européenne nous a donc paru la mieux adaptée à nos besoins »,
précise Marie Lionet, responsable partenariats de promod.com, qui a mis en
place un système de rémunération au clic. Marie Lionet remarque que
l'affiliation ne produit pas les mêmes effets selon les pays. Ainsi, en
Grande-Bretagne, il y a peu de candidats, mais les affiliés sont des sites bien
réalisés. Les visiteurs envoyés sont qualifiés et génèrent un bon taux de
transformation. En Espagne, en revanche, il y a beaucoup de sites qui veulent
s'affilier, mais ils ne sont pas très qualitatifs. La France se situe entre ces
deux tendances. Aujourd'hui, Promod recense 1 500 sites affiliés en France, 800
en Espagne et 500 en Grande-Bretagne. La responsable partenariats se dit «
satisfaite » de son prestataire. « L'affiliation ne génère encore qu'une petite
partie des ventes, mais elle possède un vrai potentiel. Notre objectif étant de
réaliser de véritables sites co-brandés avec les meilleurs affiliés », explique
Marie Lionet.
Une plate-forme fondée sur le langage Java
Outre son caractère international, TradeDoubler met en avant
la technologie de sa plate-forme fondée sur le langage Java et des
constructeurs informatiques comme Oracle, Sun et BEA. Elle serait capable de
traiter 350 millions d'impressions (pages avec publicité) par vingt-quatre
heures, et d'accueillir deux mille utilisateurs simultanés. L'hébergement se
fait à Stockholm sur quatorze serveurs Unix. La plate-forme est multilingue et
multidevise. Marchand et affilié ont droit à leur interface personnelle, sur
laquelle ils peuvent consulter l'évolution de leur programme. Côté sécurité, le
système breveté contient cinq niveaux de protection contre la fraude. « On peut
ainsi éviter les pop-up automatiques qui créent un pixel équivalent à un clic
qui n'existe pas », précise Thomas Sevège. La technologie est en train d'être
adaptée aux mobiles et à la télévision interactive. Des envois automatiques
d'e-mails peuvent êtres déclenchés, par exemple à un affilié refusé. Par
ailleurs, les affilieurs peuvent mettre en place des "programmes secrets" qui
octroient de meilleures conditions à certains affiliés. Thomas Sevège distingue
trois segments de marché et deux stratégies dans l'affiliation : les sites
personnels, les plus nombreux ; les portails thématiques et sites verticaux ;
les sites professionnels, les moins nombreux mais les plus efficaces. Les
affilieurs peuvent adopter deux stratégies : en volume, ils recherchent alors
une visibilité et une audience et payent au clic. Ou qualitative, comme l'a
fait Dell. « Ils ont commencé en volume. Après six mois, ils ont éliminé un
tiers de leurs affiliés et s'orientent désormais vers des programmes secrets
avec différentes structures de rémunération. » TradeDoubler prend en compte ce
genre de demandes en proposant un programme B to B qui comprend environ une
douzaine d'affiliés. Le prestataire cherche alors à promouvoir chez son client
affilieur une rémunération mixte, en commençant par du paiement au clic avant
d'augmenter la part de la rémunération en pourcentage sur les ventes. Thomas
Sevège croit fermement à l'expansion du business de l'affiliation en Europe et
en France. « Tout le monde doit avoir son canal de distribution sur le Net.
L'affiliation est un bon moyen d'y arriver », conclue-t-il. (1) Angleterre,
Allemagne, France, Espagne, Italie, Pays-Bas, Autriche, Irlande, Suède,
Norvège, Danemark et Finlande. A venir : Belgique et Suisse.