Un service gratuit de paiement par e-mail entre particuliers
Recevoir un e-mail peut désormais rapporter gros. Un particulier pourra régler gratuitement un autre particulier, simplement en lui envoyant un e-mail, grâce au service MinutePay lancé ce mois-ci.
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Utiliser l'e-mail pour rembourser instantanément un ami, régler un achat
sur un site de vente aux enchères en toute sécurité ou participer rapidement à
un cadeau collectif... Ce sera désormais possible en France avec le service
MinutePay (www.minutepay.com). Le principe est simple : l'acheteur doit tout
d'abord ouvrir gratuitement son compte MinutePay et le créditer d'une somme
d'argent de son choix, soit par chèque, soit en indiquant son numéro de Carte
Bleue, soit en donnant ses coordonnées bancaires pour permettre un virement.
L'acheteur n'a plus qu'à adresser un message électronique au vendeur pour le
payer. « Mais attention, précise Alain Pinto, directeur marketing international
de MinutePay, l'e-mail n'est qu'un moyen de certifier que le paiement a bien eu
lieu. » Le message adressé au vendeur ne contient en effet aucune information
confidentielle sur l'acheteur, mais simplement un lien vers le site MinutePay
qui permettra au vendeur de récupérer la somme d'argent. Si ce vendeur n'a pas
encore de compte, il devra remplir un formulaire pour récupérer son dû.
Banque Directe comme partenaire français
Sont à
l'origine de ce service inédit en Europe, MinutePay International, holding
britannique créée en juin 2000 et détenue par des investisseurs privés
américains, le fonds d'investissement Chrysalide (Groupe Danone, CVC Capital
Partners, GIMV, Valoris), et BNP-Paribas depuis février 2001. MinutePay
International ne cache pas ses ambitions européennes et place la barre très
haut. « Nous avons pour objectif de devenir le standard européen des paiements
», indique Alain Pinto. Rien que ça ! Une stratégie paneuropéenne dont la
première page s'est écrite en France, avant l'Espagne, l'Italie et le
Royaume-Uni. Pour commercialiser son service, MinutePay International a décidé
dans chacun des pays européens visés de créer une filiale en partenariat
exclusif avec une banque en ligne. Ainsi, en France, MinutePay France s'est
associée à Banque Directe (www.banquedirecte.fr) qui est chargée des opérations
inter-bancaires. En échange, Banque Directe propose en exclusivité à ses
clients l'ouverture automatique d'un compte MinutePay. Marc Lanvin, directeur
clientèle de Banque Directe espère ainsi séduire « 5 à 10 % des internautes qui
ont ouvert un compte MinutePay ». Il serait, selon ses prévisions, « 100 000
sur les douze prochains mois ».
Un service avant tout viral
L'économie de MinutePay, totalement gratuit, repose sur la
trésorerie des comptes. Pour accélérer l'utilisation de ce service "viral",
Alain Pinto précise qu'un système de prime sera accordé pour tout internaute
parrainé. Dès septembre prochain, le service sera décliné en France en C to B :
le consommateur pourra ainsi régler un cybercommerçant par e-mail. Un service
"clef", selon Alain Pinto, qui fait remarquer que « deux tiers des internautes
sont réticents à laisser leurs coordonnées bancaires sur le Web. Mais nous n'en
sommes aujourd'hui qu'à rencontrer les grands groupes français impliqués dans
le commerce électronique. Aucun partenariat n'a encore été signé ». Mais il y a
fort à parier que le temps devrait jouer en faveur de MinutePay. Plus les
utilisateurs seront nombreux à utiliser le service, plus les marchands
réfléchiront à deux fois avant de s'en priver. Aux Etats-Unis, en 18 mois, 10
millions de clients utiliseraient déjà ce moyen de paiement.