The Kooples, une affaire de famille
Preuve que les marques branchées n'hésitent plus à investir le Net, The Kooples, griffe de prêt-à-porter au style rock, a ouvert son site marchand et ses boutiques en même temps.
Je m'abonneLe rock n'est pas mort. La preuve, il fait plus que jamais vendre. Pas forcément des disques, mais des vêtements à coup sûr. The Kooples, nouvelle marque de prêt-à-porter dont les créations sont inspirées de ce courant musical, l'a bien compris. Ses trois jeunes fondateurs, Alexandre, Laurent et Raphaël Elicha, ne sont autres que les fils des créateurs de Comptoir des Cotonniers. «Nous voulions proposer un look androgyne, explique Alexandre Elicha. Aujourd'hui, les couples n'hésitent pas à s'échanger leurs vêtements.»
Résultat: après trois ans de travail, les premiers magasins sont inaugurés en septembre 2008. Le site marchand ouvre en même temps. Une stratégie plutôt originale. «Il n'était pas envisageable pour une marque moderne comme la nôtre de ne pas vendre sur le Net», affirme Alexandre Elicha. La conception du portail est confiée à l'agence Digitas. «Nous avons commencé à travailler pour The Kooples en juillet 2008, explique Marc Chaude- manche, directeur de projet chez Digitas. Au départ, nous avons juste créé une page de teasing, où l'on pouvait s'inscrire pour recevoir la news-letter.» L'agence n'a eu ensuite que trois mois pour réaliser un véritable site marchand. «Nous avons repris les codes que la marque avait déjà développés dans ses catalogues qui ressemblent à de vrais journaux, explique Paul Gruber, directeur de création chez Digitas. Certains partis pris étaient très forts, comme le logo en bas de la page à droite, présent sur les étiquettes des vêtements. Nous avons aussi mis en avant les égéries de la griffe: de vrais couples, homos et hétéros.» Impensable par ailleurs pour The Kooples de ne pas rythmer la navigation de l'internaute. «Nous avons donc intégré un player qui passe les mêmes titres que ceux diffusés en boutique», précise Paul Gruber.
Du style et de l'efficacité
Le portail a un objectif de conversion très clair. «Le processus d'achat se fait en très peu de clics, précise David Lecomte, responsable médias de The Kooples. Les fiches produits, avec trois vues différentes et un zoom, sont très détaillées.» Pour faire connaître le site, Digitas a opté pour une démarche très sélective. «Les bannières, visibles lors du lancement de la marque, n'ont été diffusées que sur trois supports: Next.liberation.fr (magazine appartenant à Libération, NDLR), Myspace et VeryElle.fr», précise Marc Chaude-manche. Des portails permettant de cibler, selon lui, le bon public pour une marque se définissant comme du «haut de gamme accessible». La formule semble fonctionner, puisque le site revendique 150 000 visiteurs uniques par mois, «un chiffre au-delà de nos espérances», selon David Lecomte. «Le site réalise le même chiffre d'affaires qu'une boutique moyenne, poursuit-il. Et le panier moyen, de 180 euros, est égal à celui constaté en magasin.» Pour gagner en efficacité, la home page a été revue. «Maintenant que notre image est installée, elle est davantage orientée produits», explique David Lecomte. Un blog va aussi être ouvert. «Une fille et un garçon, pointus en mode et en musique, vont l'alimenter chaque jour, précise David Lecomte. Il s'agit de vrais articles et non pas d'un catalogue déguisé ou d'un prétexte pour améliorer notre référencement.»
Enfin, The Kooples pourrait accélérer le tempo. «Recevant de nombreuses demandes de l'étranger, nous allons bientôt livrer en Europe, assure David Lecomte. Et nous envisageons de décliner notre portail dans d'autres pays.» Avec 25 boutiques dans l'Hexagone, le réseau physique affiche aussi une belle santé. Après avoir habillé les mères et les filles, puis les couples, reste maintenant au clan Elicha à se pencher sur le look des plus petits.