Sans précédent
Tout d'abord, il y a le quanti. Au beau fixe. Même si la progression de la
population internaute hexagonale a tendance à se ralentir, assez logiquement
d'ailleurs, les chiffres du e-commerce n'ont jamais été aussi élevés. Une
progression de 43 % des ventes on line au premier trimestre 2006 par rapport au
même trimestre 2005, selon la Fevad. Et un nouveau record battu, toujours au
premier trimestre 2006, avec plus de 15 millions d'internautes ayant déjà
effectué un achat en ligne, soit près de six internautes sur dix (source
Médiamétrie). Bref, un contexte on ne peut plus positif, caractérisé en outre
par la confirmation du succès économique de deux concepts. L'un “général”, le
Consumer to Consumer - voir en page 63 le succès d'eBay qui caracole en tête du
classement des visites -, et l'autre plus “particulier”, les ventes privées.
Deux manifestations assez spectaculaires, entre autres, de “l'achat malin” qui
caractérise ce début de siècle. Et qui nous amènent à ce que l'on pourrait
appeler le “quali”. Car, si le commerce électronique, sous toutes ses formes,
semble désormais entré dans les mœurs, c'est bien un autre mouvement de fond
qui, en douceur pour l'instant, est en train de révolutionner le monde
économique. Et même bien au-delà. Un mouvement au sein duquel le consommateur
occupe, là aussi, la toute première place. Prise de pouvoir, nouveau pouvoir,
contre-pouvoir..., quel que soit le terme utilisé par les observateurs pour
qualifier ce phénomène, c'est bien la notion de pouvoir qui ressort. Celle d'un
consommateur qui a aujourd'hui les moyens non seulement de se prendre
complètement en mains, mais aussi ceux de prendre la main, de tirer les
ficelles, de choisir librement et d'agir. Seul ou non. Et ce, grâce à une
panoplie d'outils technologiques, inconnus il y a encore peu et qui sont
sûrement loin d'être les derniers. Des outils qui ont amené à ce que l'on nomme
communément aujourd'hui le “Web 2.0”. On ne s'attardera pas sur cette
appellation aux relents quelque peu “marketing”, dans le mauvais sens du terme,
et qui va nous valoir très vite des Web 2.X sinon 3.0. En revanche, ce qui
importe, c'est cette situation totalement inédite, sans précédent, avec
laquelle les entreprises et leurs marques, les enseignes de distribution, les
médias... vont devoir apprendre à vivre. Pour instaurer des approches
relationnelles nouvelles, construire des discours nouveaux... avec celui qui
n'est peut-être pas encore totalement conscient de son pouvoir. Mais qui
devrait l'être rapidement. Très rapidement.