Rodier veut assurer sur le Net
Après des années difficiles, la marque de prêt-à-porter amorce une phase de reconquête de sa clientèle. Celle-ci passe par Internet: une plateforme pour ses revendeurs et un site marchand destiné aux particuliers ont été lancés il y a peu.
Je m'abonneRodier a voulu une logistique sans faille, en appui de ses sites web.
Pour son arrivée sur le Net, Rodier a fait les choses en grand. La marque de prêt-à-porter a lancé, en effet, une plateforme pour ses revendeurs en octobre dernier, suivie, en janvier 2009, d'un site marchand pour les particuliers. «Nous voulons faire d'Internet un outil phare du développement de notre activité», assure Hervé Wiszkowski, directeur commercial de Rodier.
Cette stratégie s'inscrit dans l'histoire, parfois mouvementée, de la marque. Car si cette dernière a connu son heure de gloire dans les années quatre-vingt avec son célèbre slogan «Elles assurent en Rodier», les dernières années ont été difficiles. «La société, mise en liquidation en 2004, a été reprise par Folia, un groupe spécialiste du textile, raconte Hervé Wiszkowski. Les premières années de ce rachat ont été consacrées au redressement. Avec succès, puisque depuis 2007, Rodier est redevenu bénéficiaire. Nous sommes maintenant dans la deuxième phase, celle du développement. Et avant toute chose, il fallait dépoussiérer l'image de Rodier.»
Modernisation de l'image
Pour cela, la marque de prêt-à-porter a fait appel aux services du créateur branché Gaspard Yurkievich. Et a décidé de jouer pleinement la carte du Web en ne lançant pas un, mais deux portails, avec des objectifs de conquête. «Rodier avait depuis plusieurs années un site d'image, explique Romain Le Baud, responsable des opérations internet. Ce dernier avait déjà subi une refonte en février 2008, qui a servi de base aux nouveaux portails.» Ces derniers ont ainsi adopté une identité commune, très sobre, aux couleurs du logo de la marque (noir, rouge et blanc).
Si Rodier ne se lance que maintenant dans le Web marchand, c'est parce que la marque voulait que sa logistique soit parfaitement rodée. «Trop d'enseignes créent un site sans maîtriser ce domaine, ce qui entraîne une grande déception des clients, assure Hervé Wiszkowski. Nos produits sont stockés dans l'entrepôt de Folia, situé en région parisienne, qui est entièrement informatisé. Notre grande force est de pouvoir expédier en 48 heures, à nos revendeurs, les articles commandés, ce qui leur offre un réassort rapide.» La plateforme permet également de suivre en temps réels quels produits sont disponibles et sert de «showroom virtuel». Chaque magasin utilisant le portail dispose de son espace personnel, où ses commandes et ses conditions de paiement sont enregistrées.
Des outils de conquête
Tous ces services mis en place par la marque semblent séduire. «Notre site B to B, nous a déjà permis de reconquérir 15 magasins multimarques qui ne travaillaient plus avec nous, explique Romain Le Baud. Au total, 65 comptes ont été créés en l'espace de quelques mois.» Ce chiffre représenterait 30% des détaillants distribuant des produits Rodier. Une performance très honorable, sachant que, selon Romain Le Baud, nombre de commerçants «n'ont pas encore d'adresse e-mail». Un des autres objectifs du site est de reconquérir des points de vente à l'étranger. «Du temps de sa splendeur, Rodier s'exportait très bien et était présent dans 50 pays, affirme Hervé Wiszkowski. Nous espérons regagner dans un premier temps ceux situés en Europe.» L'entreprise de prêt-à-porter mise ainsi sur un chiffre d'affaires de 100 000 euros pour l'année 2009 via ce nouveau canal de commandes. Le site destiné aux particuliers a lui aussi pour but de toucher une nouvelle cible. Une mission visiblement en passe d'être réussie. «Notre cliente type sur le Net est une femme active entre 40 et 45 ans, alors que notre clientèle en magasins est âgée de plus de 50 ans», affirme Romain Le Baud. Il se félicite également d'un autre indicateur positif: «En l'espace de quelques mois, de nombreuses clientes ont déjà commandé deux ou trois fois sur le site». Fidèles en Rodier?