Réinventer
A l'heure où des fleurons historiques de l'e-commerce français souffrent encore et toujours d'une rentabilité dégradée, dans une conjoncture de fin d'année marquée par l'attentisme des consommateurs, les interrogations concernant une possible consolidation du secteur dans les mois qui viennent vont bon train. Pixmania, après avoir fait la fierté de la net économie française, subit de plein fouet le retournement de tendance. Son actionnaire unique, le groupe britannique Dixons, a annoncé en novembre l'ouverture d'un plan social visant quelque 1 50 salariés de l'enseigne digitale. Triste nouvelle, pour cet acteur qui a réalisé 782 millions d'euros de CA en 2011 (en baisse de 12 % par rapport à l'année précédente) et, au-delà, pour l'ensemble du secteur de l'e-commerce. Car les grandes enseignes de l'Internet restent souvent des colosses aux pieds d'argile. Rares sont celles qui réalisent une marge confortable. Une étude menée en juin 2012 par Webloyalty souligne, à ce sujet, que parmi les grands sites - ceux qui dépassent 10 millions d'euros de chiffre d'affaires - près d'un sur cinq n'a pas encore atteint le seuil de rentabilité. Pire, seuls 14 % des sites seraient parvenus à améliorer significativement leur rentabilité l'année dernière. Difficile, donc, de s'installer dans une dynamique de croissance pérenne, alors que la concurrence reste acharnée et que les coûts d'acquisition sont en constante augmentation. Pour tirer leur épingle du jeu, les sites d'e-commerce n'ont, dans le contexte actuel, d'autre choix que celui d'être extrêmement clairvoyants sur leur stratégie. En proposant des services ou des produits réellement différenciants, en cherchant de nouvelles sources de rentabilité, en se réinventant en permanence. Un exercice difficile mais salutaire.
@ A. Olszak
Martine Fuxa, rédactrice en chef
Martine Fuxa, rédactrice en chef
mfuxa@editialis.fr