PagesJaunes travaille sur la refonte de son site
PagesJaunes prépare une nouvelle génération de site de renseignements. Le but ? Maintenir ses positions sur le marché convoité des renseignements locaux.
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L a déferlante des géants de l'Internet sur le marché de la recherche
locale a bouleversé la physionomie du secteur. Désormais investi par les grands
noms du Net à l'instar de Google, Microsoft et Yahoo!, le marché mondial de la
publicité locale, estimé par Kelsey Group à 22 milliards de dollars l'année
dernière, attise toutes les convoitises. Dans ce contexte, les éditeurs
d'annuaires n'ont d'autre choix que d'accentuer leur présence sur la Toile.
C'est vraisemblablement dans cet esprit que l'acteur historique français,
PagesJaunes, dont France Télécom a mis en vente une partie du capital cet été,
travaille à des projets de refonte annoncés pour la fin d'année. « Depuis le
lancement de PagesJaunes.fr en 1987, nous avons procédé de façon
essentiellement incrémentale en ajoutant, au fur et à mesure des besoins, de
nouvelles fonctionnalités. Le projet en cours va donner naissance à une
deuxième génération du site, nativement différente », explique Jean-Marie
Guille, directeur des activités en ligne de PagesJaunes. Pour autant, avec 574
millions de pages vues en juin 2006 et 63,9 millions de visites, les volumes
gérés par le site l'incitent à une certaine prudence. Le projet “YeS” (acronyme
de Yellow Search), dénommé ainsi en interne pour fédérer les équipes, avance
donc par étapes tout en affichant de réelles ambitions. « Les grandes
évolutions telles que le public pourra les percevoir consisteront en une
interface simplifiée et plus intuitive, note Jean-Marie Guille. L'ouverture du
service devrait se limiter à deux champs seulement, ce qui signifie que nous
serons capables d'interpréter très finement des questions moins bien
structurées. » Fonctionnalités de recherche plus conviviales, recours accru à
l'intuitivité, le nouveau site de PagesJaunes devrait également mettre l'accent
sur les services associés à la recherche.
Services annexes
Le concept qui consiste à “coller” l'internaute à son écran (autrement baptisé “stickiness”), en le retenant par tous les moyens possibles, reste bien l'une des préoccupations-phares dans la bataille de l'audience en ligne. Accroître le nombre de pages vues ne suffit pas, il faut aussi ne pas perdre l'internaute. L'enjeu étant, bien sûr, de monétiser au mieux cette manne de visites auprès des annonceurs. Mobilisés pour y parvenir, des moyens technologiques et éditoriaux visent à faciliter la navigation, à intéresser, bref à faire s'approprier le service par son utilisateur. L'équipe de PagesJaunes.fr travaille depuis de nombreux mois au déploiement de ces nouvelles solutions, via des développements internes et le recours à des technologies de recherche à l'image de la solution de Fast, un éditeur norvégien, actuellement consulté sur le projet de refonte… Outre l'outil même de recherche, l'attention se porte donc également sur les services innovants. « Le coeur de l'activité de PagesJaunes, la recherche de particuliers et de professionnels est assorti d'un ensemble de services. Notre challenge est d'innover en permanence », souligne Jean-Marie Guille. L'accord passé en avril dernier entre PagesJaunes et l'Institut géographique National (IGN) via Mappy, filiale de PagesJaunes, aurait d'ailleurs engendré un complément d'audience tout à fait “conséquent”. Logique dans un contexte où les services de géolocalisation des principaux moteurs ont le vent en poupe, à l'instar de Google- Maps, Virtual Earth de Microsoft ou encore de Yahoo ! Maps... Enfin, l'un des autres aspects, et non des moindres, mis en avant dans ce projet de refonte réside dans une valorisation accrue des contenus publicitaires. « Des projets complémentaires visent à donner plus de possibilités à des annonceurs de type e-commerce ou à d'autres nationaux pour lesquels la localisation n'est pas un facteur déterminant, car aujourd'hui, Pages- Jaunes est encore surtout basé sur la localisation », explique Jean-Marie Guille. Une stratégie qui consisterait à aller jouer sur les plates-bandes des moteurs traditionnels à l'heure où ces derniers investissent le local ? Sans doute. Résultats à suivre dès la fin d'année où le nouveau site de renseignements devrait être lancé en version bêta ; l'ouverture au public étant programmée courant 2007.