Négligence ou impolitesse ?
Mauvaise surprise dans le monde de la nouvelle économie. Une de plus, ne
manqueront pas de remarquer quelques esprits chagrins. Car les résultats du
troisième baromètre Qualiweb de Cocedal, détaillés en page 12 de ce numéro
(n°10 eCommerce), sont édifiants à plus d'un titre. Voir qu'aujourd'hui, dans
une période que l'on qualifie volontiers de "plus mature", un e-mail sur deux
adressé à un site web français ne reçoit pas de réponse a de quoi surprendre.
Sinon choquer. Pire, la situation en la matière a tendance à se dégrader
quelque peu. Certes, point positif, les réponses qui sont obtenues, le sont
plus rapidement que par le passé. Mais quand même... On a tant vanté les
qualités d'interactivité, de souplesse, d'outil idéal pour la relation
one-to-one... du Net, que l'on reste coi devant ce qu'il faut bien appeler une
négligence flagrante. Ou une impolitesse manifeste. A une époque où l'on ne
parle, dans le monde du marketing et du commerce, que de CRM, ou de GRC en
français, à une époque où la relation client est, paraît-il, au coeur des
préoccupations stratégiques de la majorité des entreprises, où se développent
des solutions technologiques pointues dédiées à cette relation, et en
particulier au traitement des e-mails..., ce manque de considération pour le
client, ou pour le simple prospect, est contrariant. Dans le détail, il est
moins surprenant de voir que le secteur qui arrive en tête au niveau du taux de
réponse global es... cette bonne vieille VPC. Qui, elle, sait ce que "relation
client" veut dire. Et depuis longtemps. Une fois de plus, les commerçants
"traditionnels" n'ont en rien à rougir face aux "e-commerçants". Et n'ont pas
de complexes à avoir. Mais en ont-ils déjà eu ? Rien n'est moins sûr. Par
ailleurs, voir le Service Public en seconde position globale - même s'il est
loin derrière en termes de rapidité - est quelque part une bonne surprise,
allant à l'encontre de pas mal d'idées reçues... Ce que l'on peut supposer sans
trop d'efforts, c'est que, outre une vraie culture client, les vépécistes en
particulier, et tous ceux qui ont des taux de réponse élevés en général, se
sont dotés des moyens adéquats. C'est-à-dire, au-delà des logiciels
spécifiques, de moyens humains avant tout. Certes, il s'agit d'un véritable
investissement. Non seulement en termes de structure, mais aussi en termes de
formation, à la fois technologique et à l'écriture des réponses qui n'ont rien
à voir avec les réponses téléphoniques. Mais il est clair que ceux qui ne le
réaliseront pas risquent à l'avenir d'être lourdement pénalisés. Par ceux là
mêmes qu'ils auront eu tant de mal à conquérir.