Meetic mise sur le «social matching» et le mobile
Le site de rencontres annonce plusieurs lancements «produit» en 2011, basés sur le développement du mobile et de la dimension communautaire.
Je m'abonneLe marché des célibataires est en plein essor sur le Web. Il faut avouer que le potentiel est conséquent puisque, chaque jour, plus de 40 millions de célibataires, âgés de 25 à 65 ans, sont connectés, dont un tiers utilise des sites de rencontres. Le business de la recherche de l'âme soeur a donc de beaux jours devant lui. Pour autant, ses codes changent. La montée des réseaux sociaux et la pénétration grandissante des smartphones créent, en effet, de nouveaux usages. Pour coller à la tendance et répondre aux attentes de ses utilisateurs, le groupe Meetic annonce une série de nouveautés pour 2011 . « Ce sont des innovations majeures qui tournent autour du mobile et de la géolocalisation », explique Philippe Chainieux, directeur général délégué de Meetic.
Changements en profondeur
Car ce qui a fait le succès de ce site de rencontres, c'est sa capacité à évoluer, à proposer des formules d'abonnements variées et une ergonomie en attente avec les besoins des utilisateurs. Ainsi, dès la fin du deuxième trimestre, tout change sur la plateforme de Meetic. Le site est transformé, de la cave au grenier. En ligne de mire de cette nouvelle version, l'intégration du «social matching», un savant mélange entre rencontres affinitaires et réseau social. Le site, d'abord positionné sur le marché du «dating» (rencontre), puis du «matching» (rencontre affinitaire), met aujourd'hui le cap sur le «social matching» (rencontre affinitaire avec une dimension communautaire élargie). Concrètement, le nouveau look de Meetic fera penser à la home page de Facebook. Fer de lance de cette transformation, l'intégration, sur la nouvelle plateforme, d'applications tierces, à l'instar d'Allo Ciné, WorldCat (base de données mondiale des livres disponibles en librairie), last.fm (base de données musicales) et Facebook... Les membres pourront renseigner leur musique, leurs films et leurs livres préférés via ces applications. Tout cela permettra de multiplier, de manière ludique, les passerelles entre les différents profils de célibataires inscrits. Meetic annonce également une nouvelle ergonomie, plus fluide et de nouveaux filtres de recherche.
En marge de ce changement, deux nouveaux sites devraient être lancés. Le premier s'adressera à « une cible de célibataires âgés de 35 ans et plus, de catégorie socioculturelle plus élevée que la moyenne », explique Philippe Chainieux. Ce public exigeant se verra proposer une offre adaptée à ses attentes. Le lancement est prévu d'ici la fin de l'année et le prix du service, encore à l'étude, sera dans la catégorie «super premium». L'autre site, consacré à la rencontre locale, visera prioritairement les lieux et non les gens, une clé d'entrée originale. « L'objectif est de savoir quelles sont les personnes qui partagent les mêmes lieux, restos, clubs de gym et, ainsi, de permettre des rencontres dans une démarche de proximité », ajoute Philippe Chainieux. Ce site, dont le nom n'est pas encore dévoilé, sera lancé d'ici fin août.
Une plateforme mi-mobile, mi-web
Enfin, le groupe mise pleinement sur le mobile pour se développer. Le but? Générer du trafic en journée, sur les heures actuellement creuses. L'essentiel des connexions réalisées via les sites web se font le soir, entre 21 h et 23 h. Meetic veut également accroître considérablement le temps passé, par les utilisateurs, sur la plateforme de rencontres. Pour y parvenir, un accès 24 h sur 24, 7 jours sur 7 est proposé, ainsi qu'un système d'alertes en temps réel. L'abonnement au service mobile sera gratuit, fourni avec l'inscription.
« Actuellement l'entreprise est 100 % web. Dans 18 mois, elle sera mi-mobile, mi-web », prédit le directeur général délégué. L'enjeu est donc de taille pour Meetic. Pour financer ces nouveaux services, l'entreprise, présente dans 16 pays européens, veut aussi exploiter la marge des activités arrivées à maturité. En 2010, le groupe a réalisé, avec 186 millions d'euros de CA, une croissance de 18 % de son chiffre d'affaires et de 23 % de son résultat net (24,2 millions d'euros). On ne vit pas que d'amour et d'eau fraîche...