Les meilleures entreprises mondiales ne sont pas les plus performantes sur Internet
La croissance des entreprises est-elle liée à leurs pratiques en matière d'Internet et de e-commerce ? Partiellement, si l'on en croit les résultats du Web 100, publié par Novell.
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Le Web 100 est le fruit d'une étude indépendante de la London School of
Economics et d'E-Audits, une société d'études Internet. Il étudie les 100
entreprises mondiales enregistrant la croissance la plus rapide, et analyse
leurs offres en matière de e-commerce sur leurs sites web en fonction de leur
performance dans sept domaines (cf. Méthodologie). La première information que
révèle l'étude est qu'aucun lien direct n'apparaît entre la croissance de
l'entreprise et l'excellence d'Internet, ce qui semble démontrer que les
sociétés qui investissent dans le Web sans intégrer ces investissements à
l'ensemble de leurs activités le font peut-être en pure perte. Les activités
Internet annexes des sociétés qui proposent l'achat et le paiement en ligne
(publicité et promotion en ligne, informations produit et service après-vente)
sont en moyenne 50 % plus développées que celles des concurrentes qui ne font
pas de e-commerce. Ce qui tend à prouver que le e-commerce entraîne une
amélioration de l'activité générale du site web.
La commande en ligne est loin d'être généralisée
L'étude région par région montre
que les Etats-Unis arrivent en tête en termes de croissance d'entreprise et de
performance Internet, 75 des sociétés ayant enregistré la croissance la plus
rapide étant des sociétés américaines. Certaines entreprises européennes tirent
malgré tout profit de l'expérience américaine et arrivent parfois à faire
mieux, avec des sites plus conviviaux et mieux conçus. La chaîne britannique de
supermarchés Tesco notamment sort grande gagnante de l'étude, suivie de Nokia,
SAP ou encore National Express. Du côté français, seule Lyonnaise des Eaux
Dumez figure dans le classement, au 51e rang. En matière de commerce
électronique, sur les 100 sites étudiés, 29 seulement offrent la possibilité de
commander en ligne. Il est toutefois intéressant de constater que 27 de ces
sociétés pratiquant le e-commerce figurent parmi les 30 meilleurs sites
audités. Les transactions internationales sont rares. Seuls 16 sites le
permettent, une dizaine seulement affichant les prix en plusieurs devises. Ceci
s'explique en partie par les disparités fiscales et réglementaires entre pays.
Le secteur informatique arrive en tête, devant le détail, les télécoms et la
finance. Les leaders sont Dell, Compaq et Walt Disney, qui fournissent un grand
nombre de possibilités de commande en ligne, pour les clients nationaux et
internationaux, la personnalisation des produits, la possibilité de vérifier la
disponibilité des produits, etc. Les sites web étudiés ont généralement obtenu
un score médiocre en matière de publicité et de promotion. Avec un score moyen
de 28,8, ce critère se classe cinquième sur sept. Les grands gagnants sont
Tesco et AOL. Presque toutes les sociétés (96) font de la publicité pour leurs
propres produits, mais peu (17) utilisent des liens pour renvoyer les
internautes vers d'autres entreprises. Les promotions en ligne sont encore plus
rares (13) et sont le plus souvent l'apanage des sociétés informatiques. Si
l'on s'en tient au classement des critères prédéfinis par l'étude, on constate
qu'il existe d'importantes différences quant au score moyen pour chacun de ces
7 critères. Celui qui obtient le meilleur score est celui des informations
société, avec un score moyen de 82,8 pour les 100 sociétés étudiées. Viennent
ensuite les informations produit avec 64,7 et la convivialité et l'innovation
avec 38,6. Le critère qui obtient le plus mauvais score est celui de la
commande en ligne, avec une moyenne de 12,3, soit à peine un septième du score
informations société. Ce qui distingue les entreprises leaders des suiveurs,
c'est la portée, l'actualité et le détail des informations fournies. Enfin, à
titre anecdotique, une petite majorité de sociétés ont fourni sur leur site des
détails de leur stratégie An 2000.
Méthodologie
Le classement du Web 100 a été effectué selon une méthodologie spécialement mise au point par E-Audits pour déterminer les entreprises et les secteurs qui ont le plus capitalisé sur le potentiel commercial d'Internet. L'étude a noté et classé les sociétés et leurs sites web en fonction de leur performance dans sept domaines : informations société, publicité et promotion, information produit, commande en ligne, paiement en ligne, service clients, convivialité et aspect innovant du site.