Les médecins généralistes prescrivent les portails professionnels
Sceptique sur la valeur des sites de santé publique, le corps médical se range plus volontiers derrière l'expertise des sites de sa profession.
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Quelle est l'idée que se font les médecins généralistes des sources
d'information médicales en ligne qui s'adressent à leurs patients ? Et surtout,
quels bénéfices médecins et patients peuvent-ils tirer d'Internet ? C'est sur
cette base que 200 médecins ont été interrogés par Taylor Nelson Sofres Santé
au cours du mois de mai 2000. Les résultats de ce sondage révèlent que
l'utilisation d'Internet par les médecins vise principalement une recherche
d'informations. 41 % d'entre eux se connectent pour obtenir des informations
sur les pathologies rares, 36 % pour obtenir des renseignements génériques, et
13 % pour des renseignements sur les médicaments. Les sites privilégiés sont
les portails professionnels médicaux et les sites d'université (CHU), visités
en moyenne par 2 médecins sur 3. Parmi les plus fréquemment cités par les
sondés : le CHU/Université de Rouen (13 %), Médisite (13 %), Atmedica (8 %).
Viennent ensuite les sites de laboratoires et la presse spécialisée en ligne,
au sein de laquelle le Quotidien du Médecin est le plus apprécié par le corps
médical. Seuls 11 % des médecins généralistes déclarent avoir visité au moins
une fois les portails de santé publique. Quasiment désertés par la profession,
ces sites sont perçus comme de réels inconvénients par 95 % des médecins. 50 %
d'entre eux déplorent non pas l'information en soi mais plutôt les risques,
pour le patient, de mauvaises interprétations de ces informations. 25 % les
considèrent comme étant sources d'inquiétude pouvant avoir des conséquences
anxiogènes et susceptibles d'aggraver les conditions du patient. Pour 31 % des
médecins, l'autonomie du patient dans la recherche d'informations à pour
conséquence la modification de la relation entre le professionnel et son
patient, avec perte de confiance et remise en cause de son savoir-faire. Enfin,
22 % des médecins estiment que les sites de santé publique amènent souvent le
patient à s'auto-diagnostiquer voire, s'auto-soigner. Au vu de ces
considérations, il semble que les sites de santé grand public peuvent
abandonner tout espoir de considérer le médecin comme un prescripteur
d'audience potentiel.