Le secteur IT français en route vers la rentabilité
D'après une récente enquête menée par IDC en collaboration avec Start-Up Forum, le marché global du secteur IT évolue vers des modèles économiques viables et 53 % des sociétés interrogées seront rentables courant 2001.
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Le premier constat émanant de cette enquête met en évidence un
ralentissement notable de la croissance du marché des technologies
informatiques français, comme dans la plupart des pays européens. Après deux
années de croissance à deux chiffres (+ 12,9 % en 1998 et + 12,6 % en 1999), la
croissance du marché IT dans son ensemble s'est établie à 9,2 %, à 277
milliards de francs pour l'année 2000, soit une baisse de 3,4 points du taux de
croissance. D'après IDC, cette baisse est principalement due à un
ralentissement brutal de la croissance du marché des services informatiques au
sens large (conseil, intégration, maintenance), qui est passé à 8,9 % en 2000
contre 16,2 % en 1999. En effet, ce marché représente à lui seul 50,7 % du
marché IT français. D'autre part, les mises à jour aux normes 2000 et le
chantier du passage à l'euro auraient, au cours des huit premiers mois de
l'année 2000, sensiblement freiné les investissement dans les nouveaux projets.
Par ailleurs, l'étude indique que la demande de logiciels d'entreprise (ERP,
ERM, CRM, e-commerce et e-business) est restée très soutenue pour s'établir à +
13,8 % contre + 12,3 % en 1999.
34 % d'entreprises rentables dès 2000
Plusieurs indicateurs montrent que l'évolution des
entreprises du secteur internet s'oriente résolument vers des modèles de
rentabilité. Tout d'abord l'ambition de ces sociétés est évidente : 34 %
d'entre elles ont dès aujourd'hui une présence à l'international, et autant
prévoient une implantation dans un autre pays européen au cours des deux
prochaines années. D'autre part, 44 % des sociétés interrogées en phase
opérationnelle réalisent une partie de leur chiffre d'affaires à l'étranger. De
plus, 34 % des sociétés sondées, ont déclaré être parvenues à la rentabilité
dès l'année 2000 ; 53 % d'entre elles prévoyant d'atteindre cet objectif dès
2001 et 37 % en 2002. Ces chiffres sont d'ailleurs corroborés par leurs
déclarations concernant leurs chiffres d'affaires. Si 22 % des entreprises
sondées ne réalisaient aucun CA fin 2000, 10 % d'entre elles effectuaient plus
de 20 millions de francs de chiffre d'affaires, et cette proportion devrait
passer à 34 % dès cette année. Quant aux sources de revenus, les modèles
économiques reposant sur la publicité ne concernent que 25 % de l'échantillon,
plus de 50 % des sondées se rémunérant à travers la vente de produits et
services et, les 20 % restants via des commissions sur les flux générés.
Toutefois, IDC précise que son échantillon est sans doute légèrement biaisé,
dans la mesure où les sociétés interrogées constituent aujourd'hui le haut du
panier en termes d'activité internet. L'ensemble des 1 200 start-up en activité
en France n'atteindra sans doute pas ces niveaux de rentabilité, et un taux de
mortalité important devrait "impacter" les sociétés lancées sur un modèle de
copie conforme (les "me-too").
Les fondamentaux restent largement positifs
Bien que certains segments du marché IT français
enregistrent une croissance décevante, les prévisions d'IDC sont encourageantes
pour les acteurs de ce secteur en pleine phase de conquête. Compte tenu de la
croissance du nombre d'internautes, qui devrait passer de 12,3 millions en 2000
à plus de 32 millions en 2004, IDC considère que les fondamentaux de ce marché
restent largement positifs. En témoigne aussi l'activité même des entreprises
qui dépasse largement le secteur B to C. Seules 20 % de l'échantillon réalise
son chiffre d'affaires sur ce marché alors que le restant se positionne en B to
B, notamment dans des domaines à plus forte marge comme les services et
l'e-business en général. Selon les prévisions d'IDC, ces marchés sont appelés à
connaître une formidable croissance induite par les investissements des
entreprises sur les nouvelles technologies, qui représentent actuellement 32
milliards de francs et qui devraient doubler au cours des deux prochaines
années pour couvrir un tiers du marché IT à l'horizon 2004.
Méthodologie
Enquête téléphonique réalisée de décembre 2000 à janvier 2001 auprès des dirigeants de 200 start-up françaises positionnées sur le secteur Internet Technologies selon la répartition suivante : sociétés de services (55 %), éditeurs de logiciels professionnels (15 %), sites marchands (13 %), portails internet (12 %), éditeurs de logiciels grand public (3 %), fournisseurs d'infrastructures réseaux et télécoms (2 %).