Le média internet entre dans la cour des grands
Avec 1,209 milliard de francs net, les revenus 2000 de l'e-pub en France dépassent, pour la première fois, le cap symbolique du milliard.
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Conduite en France pour la troisième année consécutive, l'étude
IAB-PricewaterhouseCoopers rend compte des revenus publicitaires sur Internet,
déclarés et certifiés par les régies. Bien que le marché de la pub ait subi un
tassement, dû au trou d'air boursier d'octobre - novembre, les dépenses
publicitaires sont reparties à la hausse dès le mois de décembre. L'étude
révèle en effet que les investissements, pour la première fois mesurés en net*,
se sont significativement accrus en un an (+ 134 % net par rapport au brut
1999), passant de 516 MF (1999) à 1,209 MdF. Un cap derrière lequel tous les
domaines d'activité sont aujourd'hui globalement représentés mais où la
répartition de la dépense totale s'est nettement diversifiée selon les
secteurs. C'est le cas du secteur Informatique où les investissements
publicitaires ont enregistré une baisse de 21 % en trois ans. En 1998, 24 % des
résultats bruts provenaient de ce secteur qui ne représente plus que 3 % en
2000. Inversement, le marché des Nouveaux Médias (32,2 % de la recette globale)
affiche une croissance de ses investissements de 16 % entre 1998 et 2000. En
chiffre d'affaires net, ce pourcentage se traduit par 390 MF investis au cours
de l'année 2000. La VPC a drainé, quant à elle, 15 % des revenus totaux, soit
181 MF, contre 6 % en 1999 et 3 % 1998. Légèrement sur le déclin, les Télécoms
dégraissent leurs dépenses publicitaires d'environ 3 % chaque année. Ils
représentaient 11 % du marché de l'e-pub en 1998, puis 8 % en 1999. En 2000,
leur participation a plafonné à 4 % de la recette globale. Proportionnellement,
le secteur Voyage et Tourisme, qui ne couvrait que 2 % des investissements
globaux en 98, s'est hissé à 5 % en 2000. Stable, la banque a investi à hauteur
de 11 % du total en 2000, contre 12 % en 1999 et 10 % en 1998.
Saisonnalité prononcée
Par ailleurs, l'année 2000 a été
caractérisée par un phénomène de saisonnalité plus accentué que par le passé.
Le calme plat des mois d'été, traditionnellement observable au niveau des
autres médias, est désormais clairement perceptible sur Internet. Entre juin et
août, l'écart des investissements s'est traduit par une régression de 38 % qui,
comme pour les autres médias, a été colmatée dès le mois de septembre (+ 38 %).
Ce signe de maturité est confirmé par la nature même des ventes, dont l'espace
publicitaire a représenté l'essentiel des revenus (90,6 %), alors que l'échange
de marchandises est resté très marginal (8,5 %). Quant au mode de rémunération
des acteurs de l'e-pub, l'étude montre que la vente au CPM semble s'imposer
comme modèle de référence avec 92,6 % des montants investis selon ce principe ;
le modèle mixte (CPM et performance) ne représentant que 6,8 % du total. Quant
au modèle anglo-saxon, la rémunération à la performance, il ne semble pas
prendre racine dans l'Hexagone puisqu'il n'a concerné que 0,6 % des
investissements publicitaires en 2000. Le bandeau reste le plus utilisé des
formats publicitaires. Il a couvert, à lui seul, 76,7 % du montant total de
l'e-pub contre 87 % en 1999. Néanmoins, de nouveaux modèles semblent s'imposer
: le sponsoring, en nette progression (12,6 % contre 6,1 % en 1998 et 10 % en
1999), mais aussi l'e-mail, le publi-rédactionnel et les co-productions qui
réalisent des prouesses significatives en bondissant de 2,7 % à 10,7 % entre
1998 et 2000. Tous ces indicateurs laissent entrevoir un Internet non plus
"Petit Poucet" des investissements publicitaires, mais média à part entière,
s'imposant dans la famille des grands vecteurs de communication. * Les revenus
publicitaires nets sur Internet correspondent au tarif appliqué à l'annonceur
après remise et avant déduction de l'éventuelle commission d'agence et/ou de
régie, alors que les revenus bruts sur Internet ne comptabilisent que la vente
d'espace sur le modèle des médias traditionnels et s'appuient donc sur des
tarifs de catalogue.