Le Crédit Lyonnais propose à son tour sa place de marché
Seliance mise sur l'originalité de son offre : un catalogue de produits multimarque aux prix négociés pour séduire les PME à la recherche d'un outil d'optimisation de leurs achats en produits non stratégiques.
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Décidément, les places de marché intéressent les banques françaises. Six
mois après le lancement d'Answork (www.answork.com) par la Société Générale,
BNP Paribas et le Crédit Agricole avec Cap Gemini Ernst & Young, c'est au tour
du Crédit Lyonnais de commercialiser sa place de marché B to B en association
avec le fonds d'investissement Chrysalead, spécialisé dans l'incubation de
start-up, France Télécom et la société de conseil en informatique Euriware.
Baptisée Seliance (www.seliance.com), la plate-forme dispose, à l'issue d'un
premier tour de table, d'un capital de 12 ME. Au-delà de quelques points
communs (France Télécom actionnaire minoritaire, offre de produits non
stratégiques, volonté de profiter des contacts privilégiés d'une banque avec
ses entreprises), Seliance ne peut être considérée, pour le moment - cette
précision est importante -, comme un concurrent d'Answork. « Alors qu'Answork
s'adresse aux grands comptes, Seliance vise les PME au chiffre d'affaires
compris entre 10 millions et 2 milliards de francs, soit 120 000 entreprises
dont 20 000 sont déjà clientes du Crédit Lyonnais », précise Martine Beaulieu,
directrice générale de Seliance. Tandis qu'Answork propose, à l'instar de
Hubwoo, des catalogues privatifs pour les très grandes entreprises, Seliance
permet d'accéder à un catalogue unique multimarque, ouvert à toutes les PME.
Moyennant un droit d'entrée de 750 E, une PME accède via seliance.com à un
catalogue de fournisseurs présélectionnés et peut en ligne comparer les offres,
les prix et décider en un clic de procéder à un achat. Gain de temps et gain
d'argent aussi, puisque Martine Beaulieu estime que Seliance propose des
réductions allant de « 15 à 40 % par rapport aux canaux de distribution
traditionnels ». Le succès de Seliance tiendra évidemment dans sa capacité à
étoffer le nombre de ses références. Aujourd'hui, elle propose 50 marques et
près de 12 000 références en fournitures et mobilier de bureau, matériel et
consommables informatiques, produits d'hygiène et d'entretien et librairie.
Début juillet, la place de marché devrait proposer 70 marques et 20 000
références en développant particulièrement son offre de produits informatiques.
Seliance prévoit également de lancer une offre de fournitures industrielles, de
produits de voyages, mais aussi de services (location de voitures,
maintenance...). Pour vendre ces services, Seliance proposera un système
d'appels d'offres plus adapté que le catalogue interactif - parfait pour les
achats récurrents en petites quantités - et entrera directement en concurrence
avec les nombreuses places de marché relationnelles, comme Marketo, Mondus, la
place de marché de Kompass, en plus des centrales d'achat actuelles type
Avisium. L'été s'annonce d'autant plus difficile pour Seliance qu'Answork
s'apprête à lancer une offre à destination des PME. Ce contexte très
concurrentiel explique-t-il le mutisme de Seliance sur ses objectifs
commerciaux et financiers ? Officiellement, Martine Beaulieu préfère attendre
la deuxième levée de fonds de 80 MF, « en négociation très avancée », pour
communiquer sur ses premiers clients et ses prévisions à court terme. A horizon
2003, Seliance indique cependant miser sur une part de 20 % du marché des
achats de fonctionnement en France, estimé à 55 MdF par le cabinet IDC.