La mise en route d'une vraie saga
Pour confirmer sa position de leader sur le marché des annuaires, Pages Jaunes a orienté sa stratégie vers une communication globale, fédératrice de l'ensemble de ses produits. Pour en soutenir le développement et dépasser la notion de simple annuaire, la marque adopte un discours jeune et positif, qui associe le côté pratique de ses services aux plaisirs de la réalisation de projets.
Je m'abonneA propos des Pages Jaunes
Avant d'aboutir sur
Internet en 1997 sous le nom de "Pages Zoom", vite rebaptisé Pages Jaunes pour
des raisons de cohérence avec la marque historique, l'annuaire de Wanadoo
(Groupe France Télécom) a connu plusieurs étapes. De l'Audiotel au Minitel (36
11), le concept de Bottin s'est progressivement émancipé à celui, plus
complexe, de service, pratique et multi-accès, dont l'évolution ne cesse de se
parfaire. Aujourd'hui, pagesjaunes.fr comptabilise 70,8 millions de pages vues
par mois, 3,6 millions de visiteurs uniques (août 2001) et 183 000 annonceurs
qui ont généré un chiffre d'affaires de 25,152 millions d'euros au cours du
premier semestre 2001. Autant dire du marché des bases de données de numéros de
téléphone qu'il représente un créneau captif, notamment depuis que la
libéralisation des télécommunications offre l'opportunité de briguer le
secteur. Sur ce terrain, Pages Jaunes bénéficie d'une bonne longueur d'avance
puisqu'elle hérite de la force d'une marque à très forte notoriété, tant sur le
plan national qu'à l'étranger. Néanmoins, la concurrence marque sa présence,
notamment sur le créneau du Web où la jeunesse du marché laisse encore quelque
espoir de s'incruster. Ainsi, dès 2000, Pages Jaunes s'est trouvée confrontée
à une concurrence très variée, allant de l'annuaire professionnel intelligent
(scoot.fr) aux cityguides (CityVox, Vivalaville...), tous bien décidés à
s'imposer sur ce créneau. En réponse à ces attaques, Pages Jaunes a multiplié
les initiatives afin d'être présent à tous les étages. Car, pour conserver sa
position de leader national, la société doit en permanence améliorer son
produit et faire de l'annuaire un service innovant et exhaustif, capable de
fournir bien plus qu'une simple liste de réponses. Aujourd'hui, l'internaute y
trouve des photos, des plans, des itinéraires, des sites web, des guides de
sortie (paris.planresto.fr), un annuaire inversé (Quidonc)... Autant de
services pratiques qui favorisent la croissance des consultations, d'une part,
et l'affluence des annonceurs, d'autre part.
Objectif : dépasser la notion de simple annuaire et rajeunir la marque
Depuis 4 ans,
traditionnellement, la communication autour de pagesjaunes.fr a été axée sur
les bénéfices dérivant de l'usage de l'annuaire en ligne. Le but était de
développer tant la notoriété que le recours au service en ligne. « En nous
contentant d'amalgamer la communication des pages en ligne à celle de
l'annuaire papier, nous courrions le risque d'être réduits à la simple
expression de liste de noms et numéros, alors que notre volonté est plus que
jamais d'être un portail de services pratiques », rappelle Philippe Cartallier,
responsable de la publicité chez Pages Jaunes. Néanmoins, pour sa campagne
2001, la marque a opté pour une communication globale qui met sur un pied
d'égalité la version électronique et la version papier et adopte une signature
fédératrice pour l'ensemble des produits. « Il s'agit avant tout d'une
communication sur la marque Pages Jaunes, explique Philippe Cartallier. Le plus
important n'est pas le mode d'accès, mais plutôt le recours à nos services,
quel que soit le support. » En ce sens, la stratégie de communication 2001
visait plutôt à installer un territoire de marque Pages Jaunes, commun à
l'ensemble des produits : "Demandez, c'est trouvé". A la clé, trois objectifs :
conforter Pages Jaunes comme marque leader, renforcer le réflexe d'utilisation
tous produits confondus en rajeunissant l'image de la marque, et accroître le
trafic sur l'annuaire en ligne par la promotion de tous ses services.
L'axe créatif
Pour répondre à ces besoins, le discours
publicitaire, conçu par l'agence Callegari Berville, s'est focalisé sur les
bénéfices des services rendus, s'attachant à dépasser le concept de simple
annuaire. L'idée de faire des Pages Jaunes des "pages jeunes" se concrétise par
les "Runners", sympathiques personnages habillés aux couleurs des Pages Jaunes.
Porteurs de symboles forts, tels que la jeunesse, l'astuce et l'efficacité, ils
ont pour mission d'accompagner l'évolution de la marque au fil des
consultations. Véritables ambassadeurs de la marque, ces petits chercheurs
d'infos incarnent les guides du XXIe siècle, toujours prêts à rendre service à
l'utilisateur. « Il s'agissait de créer des personnages suffisamment
sympathiques pour incarner durablement les valeurs de Pages Jaunes, mais sans
basculer dans la niaiserie », indique Philippe Cartallier. Pour éviter ce genre
de dérapage, le ton gentillet des "Runners" a été saupoudré ça et là de
tutoiements impertinents et autres petites marques de zèle qui affranchissent
le discours publicitaire d'un ton trop mièvre pour être crédible. Déclinés sur
l'ensemble du dispositif publicitaire, les "Runners" annoncent systématiquement
l'entrée en scène des Pages Jaunes. « Toute la communication est orientée
autour du produit qui rend service », précise Philippe Cartallier. Les saynètes
publicitaires présentent des utilisateurs qui ne se contentent pas de
rechercher des noms et numéros de téléphone. Ils utilisent l'annuaire pour
accompagner leurs projets, qui se concrétisent comme par enchantement. Le film
"Le Yacht", consacré à l'annuaire en ligne en est une bonne illustration : une
femme, dont la dose de charme laisse supposer son niveau d'exigence, peaufine
ses requêtes au fur et à mesure qu'elle avance, virtuellement, dans le produit
sensé combler un à un ses désirs, y compris les moins prévisibles. Le levier
affectif est exploité dans le but de lier l'utilisateur à l'univers
bienveillant du produit. « On est dans l'ellipse publicitaire, mais jamais dans
la surpromesse par rapport aux fonctions du produit », résume Philippe
Cartallier.
Plan médias
Depuis le 21 juin, date de
lancement de la campagne, toutes les voies médiatiques sont exploitées
(télévision, presse, radio, affichage, Internet) par vagues régulières, mais en
alternant les médias, selon un calendrier d'actions qui assure une présence
optimale de la marque. Deux films de 35 secondes soutiennent la communication
autour des Pages Jaunes : "Le Yacht" incite le recours à l'annuaire en ligne,
"La Piscine" fait la promotion de la version papier. Tous deux sont relayés par
des spots radio de 35 secondes qui reprennent les dialogues de la saga télé,
alors que sur Internet, bandeaux et autres formats spéciaux encouragent les
internautes à consulter l'annuaire électronique. L'ensemble de ce dispositif a
été relayé par des communications hors-médias, qui proposent, outre l'affichage
mobile (des défilés de Smart aux couleurs de la marque), les 4 x 3 (métro et
extérieur) et l'habillage des bus, des jeux concours et des stands d'animation
dans les centres commerciaux. Relancé du 24 septembre au 14 octobre, le film
"Le Yacht", consacré au support Internet, est actuellement relayé par son
homologue "La Piscine", qui se poursuivra jusqu'au 16 décembre.
Résultats
Les post-tests font ressortir d'excellents
résultats, notamment pour les "Runners", dont le taux d'agrément se situe bien
au-dessus des standards Ipsos. Idem pour les films, dont le taux d'appréciation
est trois fois supérieur à la norme des scores publicitaires. Mais le plus
significatif, pour Philippe Cartallier, est le phénomène de marketing viral
autour des dialogues des films, devenus des mimiques repris par le public, « ce
qui prouve que les gens se sont identifiés aux personnages ». Peut-on parler
pour autant de réussite ? « Pour la phase de lancement, oui, affirme Philippe
Cartallier. Maintenant, il s'agit de nourrir la saga, de l'entretenir pour
garder le niveau de qualité atteint. »