La course au podium est ouverte
Le sport est un des thèmes les plus appréciés des internautes, avec le sexe et la musique. Fédérateur, il attire sur les sites spécialisés, amateurs et professionnels, fans de foot et aficionados de disciplines plus confidentielles. Si le marché du sport sur le Net est encore petit, sa croissance n'en demeure pas moins forte. Une poignée d'acteurs se disputent le leadership, mais tout le monde ne pourra pas y accéder.
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Les sites web consacrés au sport se livrent une lutte acharnée pour
apparaître comme les champions de l'audience. Le marché du sport sur le Net est
encore naissant, mais il attise toutes les convoitises. Il est également
difficile à évaluer : doit-on inclure tous les sites qui proposent une
information sportive ou seulement les sites web spécialisés ? Et dans ce cas,
doit-on se restreindre aux seuls "pure players" ou doit-on ajouter à la liste
les portails, les sites des télévisions et ceux des autres médias ? En fait, la
typologie française du secteur du sport sur Internet est assez simple. On a,
d'un côté, un groupe de cinq sites "généralistes" du sport, qui comprend celui
de L'Equipe (groupe Amaury) et quatre "pure players" ; de l'autre, un site qui
hésite encore entre le jeu et le sport. Les cinq principaux intervenants axés
sur l'information sportive sont donc lequipe.fr, sports.com, sport24.com,
sporever.fr et sportal.fr. Sport4fun.com a, lui, adopté un positionnement
original, en fondant sa stratégie de recrutement et de fidélisation sur un
système de pronostics. Ces six acteurs attirent plus de 80 % des internautes
intéressés par les résultats sportifs. Selon NetValue, en mars dernier, 17,7 %
des internautes français se connectant depuis leur domicile (soit 1 394 000
visiteurs uniques) ont consulté un site de sport. Pour MMXI, en avril, le sport
a attiré 1 280 000 internautes, soit un taux de pénétration de 15,7 %. Les
sites sportifs représentent un nouveau moyen, rapide et fiable, de disposer en
temps quasi réel des résultats des milliers de matchs et autres événements
sportifs qui se déroulent chaque jour dans le monde. L'analyse reste cependant
la chasse gardée de la presse écrite, et les images la propriété des
télévisions. Le Net mise donc sur ses atouts propres : la réactivité,
l'exhaustivité, l'aspect communautaire. La problématique principale des acteurs
du secteur est claire : résister encore quelques mois pour faire partie du trio
survivant. Car tous les intervenants sont d'accord sur ce point : le mouvement
de concentration est inéluctable. François Guyot, direc-teur marketing et
commercial de sport24.com, estime que le marché se concentre. « L'année
dernière, il existait sept acteurs qui proposaient uniquement du sport en
ligne. Cette année, il n'y en a plus que cinq. » Selon lui, les trois sites qui
font la course en tête sont sport24.com, lequipe.fr et sports.com. François
Guyot, pour sa part, espère bien être toujours sur le podium d'ici quelques
mois. « Nous n'avons pas investi dans la communication depuis cinq mois et
notre audience a bondi de 125 % avec environ 15 millions de pages vues par mois
», avance-t-il.
Une concentration du marché inéluctable
Guy McCallum, directeur commercial de sports.com
partage l'appréciation de son concurrent quant à l'évolution du secteur. « Le
marché n'est pas facile et il y aura un tri après lequel seuls trois ou quatre
grands acteurs survivront. » Lui compte bien en faire partie, en s'appuyant,
par exemple, sur les ressources de sa maison mère américaine. En effet,
sports.com est la filiale française de la division européenne de SportsLine
USA. Ce site a conclu un partenariat avec la chaîne de télévision américaine
CBS, qui a investi dans le "pure player" sous forme d'engagement publicitaire
et promotionnel. Le site web revendique le leadership américain avec 25
millions de pages vues par jour et 750 millions par mois. Sports.com s'est
décliné en France et en Grande-Bretagne en 1999, puis en Espagne, Allemagne et
Italie en 2000. Son positionnement : proposer le meilleur service de sport en
direct sur le Net. Ouvert avec une vingtaine de personnes, le site français en
emploie aujourd'hui 45 à temps plein et une soixantaine de pigistes à travers
la France. Les cinq sites européens sont autonomes en matière éditoriale et
mettent en commun le marketing et la production. Autre acteur, mais français
celui-là, sporever.fr, lancé en septembre 2000 par le journaliste de télévision
Patrick Chêne. A l'époque, ce passage d'un membre de la télévision toute
puissante vers le Net illustrait l'attraction de la nouvelle économie sur les
cadres du monde "réel". Aujourd'hui, le site a un peu de mal à décoller. Mais
le rachat récent de football365.fr et sport365.fr à la société anglaise 365
corp (cotée à la Bourse de Londres) devrait booster l'audience. Sporever se
détermine comme un site omnisports et tourné vers les pratiquants. « Nous
possédons aujourd'hui deux marques : un site multisport et un autre consacré au
seul football », explique David Sineau, directeur marketing et commercial de
Sporever. Pour lui, le marché français est composé de cinq ou six acteurs
importants et d'une multitude de petits acteurs de niches. Comme ses deux
concurrents, il note une tendance à la concentration : « Nous en sommes les
meilleurs exemples ! ». Grâce à une levée de fonds conséquente (10 millions de
dollars, record en termes de fonds d'amorçage) auprès de l'investisseur
américain Atlas Ventures, Sporever peut envisager l'avenir avec sérénité. Parmi
les 60 personnes qui composent l'équipe, une vingtaine sont des journalistes,
10 composent l'équipe technique, 10 autres le pôle commercial et marketing, 15
gèrent les aspects administratifs et 5 sont détachés au pôle broadcast. Le
dernier du quatuor des "pure player" du sport est Sportal. Alexandre Fourtoy,
son directeur général, propose une typologie du marché composée de quatre
grands types d'acteurs. D'abord les sites multisportifs généralistes issus du
Net, qui se livrent une concurrence frontale et ont contribué à faire exploser
ce marché du sport en ligne. « Dans la presse, ils correspondraient aux
quotidiens nationaux », précise-t-il. Ensuite, on trouve les sections sport des
grands portails. Ils sont à la fois concurrents des autres sites et
partenaires, puisque certains "pure players", dont Sportal, leur fournissent du
contenu. « Les internautes qui veulent une information de premier niveau vont
aller sur ce genre de portail », estime Alexandre Fourtoy. Troisième catégorie
: les sections sport des sites des médias (Europeinfos, TF1, Canal+, etc.) qui
possèdent leur propre production d'informations. « Ces acteurs ne sont pas
négligeables. Ils ont une implication forte vis-à-vis du sport », ajoute le
directeur général de Sportal. Le dernier type d'intervenant est celui que le
responsable de Sportal nomme les "fourre-tout", dans lesquels on va trouver les
pages personnelles des amateurs, les sites des fédérations sportives et les
sites événementiels.
Défense de marque et de territoire
Pour Alexandre Fourtoy, comme pour les autres, la
tendance lourde du marché est à la concentration. Mais le potentiel est là en
raison de deux facteurs concomitants. « Le sport est de plus en plus demandé
par des annonceurs "brick and mortar" et Internet continue de grandir. Ce
marché sera viable quand le Net aura atteint une part de marché publicitaire
suffisante. » Né en 1998, Sportal fait partie d'un réseau européen de sites
sportifs et revendique la première place à l'échelon du continent, avec 65
millions de pages vues par mois et 2,5 millions de visiteurs uniques. La
filiale française a été ouverte en février 2000 et emploie 20 personnes. Le
cinquième larron est le seul site issu d'un groupe de presse, en l'occurrence
lequipe.fr, propriété de L'Equipe, filiale du groupe Amaury (L'Equipe, Le
Parisien, L'EquipeTV, le Tour de France, etc.). Jean Hornain, son directeur
général, a d'abord été chargé de développer L'EquipeTV, accessible sur le câble
et le satellite, avant de s'occuper également de lequipe.fr. « Quand on
s'appelle L'Equipe, il est difficile d'ignorer une nouvelle forme de diffusion
de cette information. Nous sommes un site d'informations sportives, plutôt
dédié aux sports de compétitions de haut niveau », analyse Jean Hornain. Seul
parmi les grands médias à posséder un site qui apparaît dans les classements
d'audience, lequipe.fr répond à une logique de défense de marque et de
territoire, et inscrit sa démarche dans le long terme : pas question de courir
après l'audience ou la notoriété, ni d'investir des sommes colossales, malgré
le soutien d'un groupe puissant. « Nous avons eu d'autres priorités, comme les
35 heures ou L'EquipeTV. Nous sommes présents sur Internet car nous devons
l'être. Ce qui nous permet d'apprendre une nouvelle façon de faire notre
métier, une nouvelle culture et une nouvelle technologie. » Après neuf mois
d'existence, le site de L'Equipe revendique 8 millions de pages vues par mois
et 1,3 million de visites, la première place en termes de notoriété spontanée
et une place dans le trio de tête. Son positionnement est totalement centré sur
l'information. « Nous fournissons de l'info : tous les produits de L'Equipe
sont éditoriaux et réalisés par des journalistes », ajoute Jean Hornain. Les
cinq protagonistes visent tous l'équilibre vers fin 2002. C'est, par exemple,
le cas pour sports.com, qui revendique 15 % du marché français, 20 millions de
pages vues et une moyenne de dix pages par visite. La maison mère américaine
devrait faire des bénéfices dès cette année, d'après Guy McCallum. Sport24.com
espère aussi atteindre l'équilibre l'année prochaine, après avoir réalisé un
chiffre d'affaires 2001 estimé entre 10 et 12 millions de francs. « On espérait
un peu plus, mais la chute brutale du marché publicitaire en ligne nous a
obligés à revoir nos objectifs », rappelle François Guyot.
Des sources de revenus multiples
De son côté, Sportal vise un chiffre
d'affaires de 2 millions d'euros (13 MF) en 2001, et pense être bénéficiaire
dès la fin de cette année. Seul parmi ses pairs à tenir un langage plus modéré,
Jean Hornain se refuse à émettre des prévisions de rentabilité. « Nous avons un
plan à trois ans, mais qui est plus centré sur l'investissement que sur un
éventuel point mort. Il faut rester réaliste », affirme le directeur général de
lequipe.fr. Pour réaliser leurs objectifs, les sites de sport ont mis en place
des sources de revenus multiples. Le business model fondé uniquement sur les
ressources publicitaires a vécu. Même si certains, comme Alexandre Fourtoy,
continuent de trouver à la pub en ligne un potentiel considérable. « La
publicité sur le Net n'est pas morte ! On est un vrai média avec des
journalistes et du contenu. Nous offrons un environnement agréable aux
annonceurs. De plus, le marché ne baisse pas : il sera plus important en 2001
qu'en 2000, avec une croissance de + 20 %. Et pourtant, on dit partout que la
publicité en ligne s'écroule ! » Pour le directeur général de Sportal, les
sites de sport ont une vraie légitimité vis-à-vis des annonceurs et des
agences. De plus, le phénomène de concentration attendu va permettre de mieux
répartir l'argent sur un nombre de sites concurrents plus faible. Dans le
business model de Sportal, publicité, sponsoring et parrainage comptent pour 80
% des revenus. Le deuxième outil est la syndication de contenus, c'est-à-dire
la revente d'articles ou de pages complètes à des clients. Par exemple,
Michelin a acheté du contenu de Formule 1. La troisième source de profit est
l'e-commerce. Sportal ne compte pas devenir un cybermarchand, mais travaille
avec des partenaires, comme Made in Sport ou Fitness Boutique, avec un système
de renvoi sur leurs sites. De son côté, Sporever veut capitaliser sur ses deux
atouts principaux : des professionnels du traitement du contenu sportif avec
Patrick Chêne au premier plan, mais aussi Dominique Grimaud et Yann Lavoie, qui
ont travaillé à la télé et la radio. Et la présence d'une "dream team de
champions", composée de Laura Flessel, David Douillet, Roxana Maracineanu, etc.
; le tout dirigé par l'ex-basketeur Richard Dacoury. Quant aux composantes du
business model, on retrouve chez Sporever la publicité et le sponsoring, régis
par IP Interactive, ainsi que la syndication de contenus (par exemple, Club
Internet et Mageos). Le site propose en revanche aux annonceurs de devenir
sponsor de l'un de ses "univers sportifs", comme l'ont fait la Société Générale
pour le rugby ou 9 Télécom pour la voile. Ces offres spéciales font l'objet de
contrats semestriels ou annuels. Réalisé en une demi-journée, cette
"customisation" est peu onéreuse (à partir de 20 000 F). La partie commerce
électronique, quant à elle, est encore très peu développée. Sporever a créé un
pôle multimédia avec studio, plateau, matériel d'encodage numérique, qui lui
permet de commercialiser des modules audio et vidéo à Pathé Sport ou Air
France. Des offres vocales et Wap sont également disponibles. Enfin, le site
peut mettre en place des dispositifs spéciaux pour des sponsors ou des
événements, comme la Coupe du Monde de natation, avec un encodage numérique
live des finales. « Souvent les annonceurs font appel à une web agency qui fait
un très beau site à 800 000 francs, mais derrière, le site ne vit pas »,
déclare David Sineau. Pour sa part, Sporever a récemment innové en lançant un
programme de plans d'entraînement personnalisé destiné aux internautes sur
lequel il compte beaucoup pour faire revenir les visiteurs. Il s'agit d'un
cybercoaching interactif. Ce logiciel développé en interne est pour l'instant
disponible pour la course à pied, mais devrait être élargi à d'autres
disciplines. Un système d'abonnement payant (50 F par mois) devrait permettre
de diversifier les sources de revenus et d'afficher une originalité vis-à-vis
de la concurrence. Sports.com utilise aussi la publicité en ligne et a monté
une régie interne, avec un partenariat avec And1, nouvelle marque de chaussures
de basket, et des grandes marques (Nike, Adidas, Sun, Ford, Peugeot, etc.). La
syndication de contenus s'exerce au bénéfice de Wanadoo, Voilà et Les Echos,
avec articles, éditoriaux et résultats vendus sous la forme de contrats
annuels. Une boutique en ligne est gérée par Décathlon et les 3 Suisses. « Ces
partenaires marchands profitent de notre audience », analyse Guy McCallum.
Néanmoins, la rémunération au pourcentage des ventes ne lui semble pas le bon
modèle. « On ne maîtrise rien sur le produit. Nous préférons donc louer notre
espace comme un centre commercial virtuel. » L'évolution du m-commerce (Wap,
PDA, radio, télévision interactive à venir) est également étudié de près, «
Internet devenant un support multiforme », avance le directeur commercial de
sports.com.
De faibles revenus générés par l'e-commerce
La publicité et le sponsoring, tout comme la location
d'adresses e-mail, procurent 60 % des revenus de sport24.com. Le site vend du
contenu à des portails (Free, MSN, Freesbee) ou fait des échanges (Yahoo!).
Enfin, des marques comme Lacoste, le Crédit Agricole ou EDF y sponsorisent des
rubriques. Mais sport24 remplit aussi un rôle de web agency avec son
département Sportedit. « Nous pouvons ainsi créer des sites ou développer du
contenu ad hoc », précise François Guyot, qui ajoute, « notre vocation n'est
quand même pas de lancer une vraie web agency ». La Caisse Nationale du Crédit
Agricole a signé avec TF1 et Sport24 un accord de quatre ans pour la production
de contenus sportifs locaux. Dans la boutique on line du site, on trouve Made
in Sport, la Fnac, Go Sport, Ticketnet, Black Orange et Infopresse. Mais le
e-commerce ne génère pratiquement pas de revenus, en raison principalement de
la difficulté de gérer les retours. Sport24.com préfère vendre des espaces
publicitaires. Le studio son permet, par exemple, de réaliser des modules
audio. « Le fait d'être un "pure player" permet de disposer des outils les plus
proches du Net », ajoute François Guyot. La base de données des internautes
regroupe 90 000 adresses dont près de 75 000 renseignées. Cela permet au site
de vendre du sponsoring pour sa newsletter hebdomadaire (35 000 abonnés) et des
profils. Le site français ne fait certes pas que gagner de l'argent, mais du
moins essaie-t-il d'en dépenser le moins possible avec un "Burn rate" très
faible, des salaires se situant dans une fourchette basse, pas de
communication, des informaticiens formés en intern... Bref, une gestion serrée
des dépenses pour éviter de finir comme tant d'autres start-up trop gourmandes,
c'est-à-dire dans le caniveau. « Nous sommes bien placés pour réussir car nous
générons de l'argent et nous n'avons pas l'intention de rentrer en Bourse »,
affirme François Guyot. Lequipe.fr est le seul site de sport à pouvoir
s'appuyer sur un groupe puissant. Néanmoins, il doit prouver sa rentabilité
comme les autres divisions. Publicité et sponsoring représentent 40 % de ses
revenus, gérés par la régie du groupe. La vente de contenus entre pour 50 % du
total, y compris vers les téléphones mobiles, le Wap et la télé interactive Tak
de Thomson. Un accord de cobranding a, d'autre part, été signé avec AOL. La
boutique d'e-commerce fonctionne par accords d'affiliation, et l'on y retrouve
Made in Sport (décidément partout), Décathlon et France Billet. Jean Hornain
est confiant sur la viabilité de son site : « Je suis certain que l'on arrivera
à faire le meilleur portail ». Cependant, le site est loin de couvrir, pour
l'instant, les frais fixes, parmi lesquels les salaires des 28 salariés (18
journalistes) ne sont pas les moindres. Ce qui n'empêche pas lequipe.fr de
constituer un bon outil de travail pour les autres supports du groupe, grâce en
particulier à sa base de données. Cette base, sur laquelle sont affectées pas
moins de sept personnes, permet d'alimenter le quotidien sportif en historiques
et en archives de manière plus rapide et plus efficace.
Le sport sur le Net : un petit marché en forte croissance
Difficile d'évaluer le marché du sport en ligne. Si l'on s'en tient aux chiffres d'affaires des cinq sites généralistes plus le site de pronostics Sport4Fun, on arrive à un chiffre d'affaires oscillant entre 50 et 80 millions de francs. Ce qui est peu, mais le sport sur le Net possède de grands potentiels de croissance. Les sites génèrent chacun des revenus d'environ 10 à 20 MF : 12 MF pour sport24.com en 2001 (estimation), 20 MF pour sports.com, Sportal espère, quant à lui, 13 MF fin 2001. « Le sport en France pèse 120 milliards de francs. Le sport sur le Net démarre aujourd'hui, mais va décoller en 2001 », croit savoir David Sineau (Sporever), qui ne donne pas de chiffre d'affaires pour Sporever, pas plus que lequipe.fr.
Pas ou peu de sport en images sur le Net
Outil multimédia, l'Internet permet de lire, mais aussi d'écouter et voir des images animées. Or, sur les sites de sport, on trouve très peu de ces petits films QuickTime ou Real Player. Il ne s'agit pas d'un manque de compétences ou de moyens, plusieurs sites ayant monté des studios audiovisuels. Le problème vient plutôt des droits sur les images animées. Les sites peuvent toujours jouer sur le "droit à l'information", qui autorise les journaux télévisés, par exemple, à diffuser une minute et demie des matchs de football. Mais, hélas, diffuser même les seuls buts d'un match de football serait beaucoup trop onéreux pour les sites web. Les droits télé des sports populaires, comme le football ou la Formule 1, se négocient en centaines de millions de francs, empêchant tout simplement les sites d'y avoir accès. Pour contourner le problème, lequipe.fr devrait certainement se servir des ressources de sa filiale L'EquipeTV. « Mais nous attendons d'avoir fait quelque progrès sur le site. D'autant que les images animées réclament beaucoup de bande passante », explique Jean Hornain (lequipe.fr). En fait, il n'existe pas encore de législation propre au réseau et les images animées sont soumises au régime de la télévision. Avec cette différence majeure que les chaînes de télé sont bien plus riches que les sites web. « Il y a un vide juridique, confirme François Guyot (sport24.com). Tant que le marché du sport sur le Net sera marginal, personne ne soulèvera vraiment la question du droit des images animées. Mais avec l'arrivée du haut débit, les sites sportifs pourraient être amenés à réclamer une clarification. »