La Poste teste l'e-procurement
«L'image d'Epinal du service Achats qui achète tout pour tout le monde n'a
plus lieu d'être à partir du moment où des solutions électroniques permettent
aux utilisateurs d'avoir accès à des catalogues favorisant les commandes en
ligne de produits auprès de fournisseurs référencés... par notre service »,
estime Sylvain Fresnault, patron des achats décentralisés à La Poste, l'une des
deux directions opérationnelles du service Achat avec celle des achats
centraux, c'est-à-dire les produits génériques intéressant l'ensemble des
salariés, comme des ordinateurs, par exemple. Le volume d'achat s'élève à 3
milliards d'euros pour 16 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Les deux
directions regroupent 80 personnes et sont relayées en régions par un réseau de
500 correspondants dont plus de 400 sont répartis dans des services
territoriaux pour réaliser les achats de fonctionnement (transport routier,
bâtiment, prestations de service). Ces services territoriaux sont coordonnés
par la direction des achats décentralisés. L'ensemble communique via un
Intranet dédié, M@lice. Pour mieux gérer l'ensemble des petites commandes, La
Poste teste actuellement en grandeur nature un projet de gestion informatisée
des approvisionnements ainsi qu'une "purchasing card", une carte virtuelle
d'achat auprès de fournisseurs référencés, qu'elle expérimente dans deux
départements avec Visa et American Express. Pour Sylvain Fresnault, le côté
positif de l'e-business tient dans la traçabilité des transactions, l'obtention
de ratios précis et la possibilité de démultiplier la fonction Achat au plus
proche des utilisateurs. « Dans le déploiement des processus d'achat
électronique, nous appliquons des règles simples à commencer par ne pas
confondre approvisionnements et achats. » Pour les premiers, l'outil
électronique se révèle très efficace et facile à mettre en oeuvre. Il va
libérer une bonne partie des tâches administratives des acheteurs qui pourront
concentrer leurs efforts sur l'analyse, le conseil et la négociation. Pour les
achats eux-mêmes, c'est plus délicat : « Il ne faut pas oublier que 80 % du
prix du produit est lié à la définition des besoins, qui est difficile à
automatiser. »