Inattendu ?
« Le commerce électronique appartient aujourd'hui à la réalité stratégique des entreprises. »
Je m'abonne
Dans un climat général pour le moins morose, les bonnes nouvelles sont
suffisamment rares pour mériter d'être soulignées. Il en est ainsi des
conclusions de la nouvelle étude annuelle sur le commerce électronique,
e-Europe, quatrième du nom, réalisée par Accenture sur 25 pays dont 21
européens (voir page 18). Alors que l'on n'aurait pas été surpris outre mesure
par un état des lieux teinté de frilosité, de remise en cause, voire de marche
arrière, c'est tout l'inverse qui émane des entretiens menés avec plus de 800
dirigeants d'entreprise. Accenture a même intitulé son étude "L'inattendu au
rendez-vous". C'est dire. Il est vrai que lire que le "commerce électronique
est florissant en Europe" risque de surprendre plus d'un observateur non
averti. Le terme "commerce électronique" étant pris ici dans sa plus large
acception puisque sont aussi bien concernées les activités "classiques" liées à
la vente et au marketing que les activités de gestion, dont les ressources
humaines. Intéressante déjà parce que menée après le début de la crise
économique, cette étude l'est aussi par les mutations qu'elle relève dans les
attitudes et comportements des entreprises. Ainsi, le fait d'investir dans le
commerce électronique principalement pour ne pas se laisser distancer par ses
concurrents a, en grande partie, laissé la place à la consolidation des
positions acquises. De même - mais il s'agit là de la confirmation d'une
tendance qui dépasse le e-commerce -, le renforcement de la relation client et
la personnalisation des services a pris le pas sur la conquête. Par ailleurs,
les perspectives en matière d'investissement sont clairement positives pour la
grande majorité des interviewés. Alors que les technologies visant à la mise en
place de l'"universal commerce" sont envisagées dans un futur proche et non
dans un lointain avenir. Mais ces conclusions sont-elles pour autant totalement
"inattendues" ? Chaque jour qui passe voit la confirmation de modèles
pertinents, de stratégies cohérentes, d'alliances prometteuses entre mortar et
click, du développement de l'intégration du "e" dans les stratégies d'achat...
Cette étude a en tout cas le, grand, mérite de remettre les choses à leur juste
place. De montrer que l'e-commerce appartient aujourd'hui à la réalité
stratégique des entreprises. Que celles-ci ont pris la mesure de ses enjeux
ainsi que celle du temps nécessaire à la réalisation de leurs ambitions. Elle
apporte aussi un contrepoids bienvenu au pessimisme ambiant, parfois aussi
démesuré que l'était l'euphorie passée.