Freeloader parie sur la gratuité de l'offre
Récolter des informations qualifiées sur les internautes, pendant qu'ils téléchargent un jeu en ligne, pour en faire profiter les annonceurs et vendre de l'espace publicitaire au travers de ces jeux : un concept astucieux.
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Coûteux en développement et problématiques pour les compagnies d'éditions,
les jeux vidéo interactifs restent pourtant le troisième mot clé le plus
utilisé par les internautes, après sexe et MP3. Lorsque les jeux vidéo
deviennent trop coûteux pour les producteurs bien que les internautes en
raffolent, la solution au dilemme pourrait sans doute venir d'un compromis
entre le consommateur qui n'aurait pas à payer le produit, et le producteur qui
bénéficierait d'une rémunération de la part d'un acteur tout à fait
providentiel : la pub. Telle est, très schématisée, la trame du scénario
imaginé puis mis en scène par la jeune société britannique Freeloader,
récemment arrivée en France, qui développe un modèle économique quelque peu
inusuel mais suffisamment efficace pour séduire les annonceurs, au même titre
que les joueurs. Lorsqu'elle propose le téléchargement gratuit de jeux
interactifs aux internautes, la société profite de l'intervalle de chargement
pour soumettre l'utilisateur à de petits questionnaires portant, notamment, sur
ses goûts et tendances dans de multiples domaines. La base de données ainsi
constituée permet à Freeloader de proposer des profils qualifiés à ses
annonceurs qui n'ont plus qu'à incruster leurs messages et logos dans l'univers
graphique du jeu utilisé par l'internaute pour rentabiliser significativement
leurs campagnes en ligne. Et le taux de clic, 10 fois supérieur à la moyenne du
secteur, résume bien l'intérêt de la démarche. 20 % des revenus publicitaires
servent à rémunérer les éditeurs de jeux, les 80 % restants venant compléter le
développement du chiffre d'affaires de Freeloader. La société propose
actuellement une sélection de 70 jeux que l'internaute peut télécharger en un
temps record grâce à deux technologies développées par la société : le
"digicutter" qui permet de fragmenter le jeu en épisodes, et le "codecrush" qui
compresse les programmes en diminuant considérablement les délais de
téléchargement. « Le jeu, comme la musique, est un marché sans frontières et
sans contraintes de langues et de cultures, la gratuité aussi. A nous d'en
profiter », résume Harry Holmwood, le directeur général de Freeloader.Lancée en
Angleterre au mois de juin, Freeloader rassemble déjà 200 000 membres inscrits
sur son site britannique et compte se déployer et capitaliser sur la planète
entière.