Fancy, la place de marché communautaire
Lancé en 2010, ce rival de Pinterest fait la part belle au visuel. Plutôt confidentiel en France, il pourrait devenir un excellent outil de social shopping et le meilleur compagnon des e-marchands.
Je m'abonneUn vrai site de social shopping...
Fancy est à l'e-commerce ce que Pinterest est au marketing digital. Le réseau social est devenu une place de marché qui accueille chaque semaine deux millions de nouveaux objets, pour des ventes encore modestes (au total, 50 000 dollars par semaine). Selon les produits considérés, Fancy propose d'ajouter au panier, pour acheter plus tard sur le site, ou renvoie vers le site marchand. Dans le premier cas, Fancy perçoit une commission sur la transaction. Certains objets sont mis en vente pour une durée déterminée. A noter, les utilisateurs peuvent bénéficier de promotions («deals») en partageant les produits des marchands présents sur le site. Fancy n'oublie pas les services: en juin, le site annonçait un partenariat avec Zaarly, une place de marché qui met en relation des particuliers au niveau local. Se pose aujourd'hui la question de la propagation des boutons «Fancy», dont 10 millions avaient été importés sur des sites en avril. Hormis l'ascendant pris par les «Pin it!» et autres «Follow me on Pinterest», le risque pour Fancy est de ne compiler que des visuels marchands, ce qui limite forcément les opportunités de voir s'implanter les petits bâtonnets de glace, emblèmes du site, partout sur le Web.
... au design accrocheur...
Sur ce média social, l'on «fancy», mais le principe est le même que sur Pinterest: l'utilisateur importe des images sur le site et partage celles que d'autres ont publiées. Les images sont, dans certains cas, liées à d'autres sites, ce qui en fait un bon moyen de générer du trafic. Fancy bénéficie des habitudes de partage et de navigation popularisées par Pinterest, mais s'en démarque par la cible: 60 % de ses utilisateurs sont des hommes, contre 80 % d'utilisatrices pour le célèbre pinboard. Surtout, Fancy réalise la prouesse d'être plus alléchant que son concurrent Souvent léchés, les visuels des produits sont davantage mis en valeur et provoquent plus facilement un effet «wow» (littéralement, to fancy signifie avoir envie de). Le look de Fancy est proche de celui d'un Tumblr, dont il partage la simplicité d'utilisation. Cette ergonomie suffit-elle à garantir le succès? Lancé fin 2010, Fancy a tout juste dépassé la barre du million d'utilisateurs, contre plus de 18 millions pour Pinterest. Certes, ce dernier, dont la version bêta a été mise en ligne en mars 2010, n'a décollé qu'à l'hiver 2011-2012, mais sera difficile pour Fancy de battre ce record de croissance d'audience, tous sites confondus, détenu par son rival.
... innovant et ouvert
Cliquez sur le bâtonnet et vous verrez! Bien plus qu'un gadget, cette option, accessible en haut à gauche de la page, déclenche l'affichage aléatoire d'un produit, et laisse donc toutes leurs chances aux petits marchands de viraliser autant que les grands. Une différence de taille avec Pinterest, qui accueille tout le monde, puis met en avant les images les plus populaires. Autre atout de Fancy: le mobile. Après une première version disponible dès 2010, le site a lancé en mai une nouvelle application iPhone et iPad qui permet d'acheter en un clic. Contrairement à Pinterest, le réseau social ne se limite pas à l'iOS d'Apple. Fancy a dépassé la barre du demi-million d'utilisateurs sur Android et est également disponible sur l'Amazon Appstore. Dernier atout, son multilinguisme. A la différence de son rival, qui ne s'exprime qu'en anglais et en espagnol, Fancy parle seize langues dont le français. Pinterest connaît une croissance fulgurante en Amérique latine. Alors qu'Apple est pressenti pour acheter le site, rien n'interdit à Fancy de réaliser une belle percée au niveau mondial.