E-commerce de détail : avantage aux vépécistes
L'Insee vient de publier une enquête montrant la lente conversion du commerce de détail en France au commerce sur le Web.
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Comment les entreprises françaises du commerce de détail s'adaptent-elles
au commerce électronique ? C'est ce que l'Insee a cherché à savoir en enquêtant
au dernier trimestre 2000 auprès de mille commerçants sur leur activité sur
Internet en 1999. Si, en général, on peut parler de balbutiements - en 1999,
seulement deux cents des mille détaillants interrogés ont en effet déclaré
vendre sur Internet -, une analyse plus détaillée montre une grande disparité
selon les typologies d'acteurs. L'étude indique qu'en 1999, 62 % des
détaillants qui vendaient sur le Web étaient issus de la VPC, contre 17 % de
commerçants en magasin et 21 % de "pure players". Majoritaires en nombre, les
vépécistes le sont aussi en volume de transactions, puisqu'ils réalisent à eux
seuls la moitié du chiffre d'affaires des détaillants français sur Internet. En
revanche, les commerçants en magasin, en particulier la grande distribution, se
sont moins vite engagés dans l'e-commerce, qui bouleverse leur relation avec le
consommateur. 80 % d'entre eux réalisaient moins de 1 % de leur chiffre
d'affaires sur Internet, contre 25 % en moyenne pour les vépécistes (ce chiffre
tombe à moins de 1 % pour les plus grandes entreprises de la VPC). L'étude
signale aussi l'arrivée de nouveaux venus : les "pure players", spécialisés
dans la vente de produits du terroir ou de biens de haute technologie, dont 60
% ont été créés en 1999.
Une opportunité pour toucher les marchés internationaux
Les détaillants pensent que l'e-commerce devrait
leur permettre d'élargir leur clientèle (71 % des réponses) et de toucher des
marchés internationaux (65 %), mais aussi renforcer la concurrence et tirer les
prix vers le bas. Globalement séduites, les sociétés soulignent néanmoins des
obstacles au développement du commerce électronique, au premier rang desquels
le manque de sécurité des transactions (70 %), l'incertitude sur les délais de
retour sur investissement (61 %), le coût des investissements (58 %), la faible
connexion des ménages (55 %) et la logistique (49 %). Sur ce dernier point, les
commerçants en magasin, en particulier les hypermarchés, hésitent toujours
entre une préparation de la commande en entrepôt (45 %) ou en magasin (42 %).