Dix personnalités qui ont marqué l'année de l'e-commerce
Dans le cadre de ses deuxièmes Trophées, E-commerce organise l'élection de l'Homme e-commerce de l'année 2008. Lecteurs et professionnels sont appelés à choisir, parmi les dix personnalités sélectionnées, celle dont la stratégie et les résultats leur apparaissent les plus exemplaires.
Je m'abonnePour cette deuxième élection de l'Homme e-commerce de l'année, la rédaction du magazine a recherché des entreprises et des managers qui ont marqué le millésime 2007 et le premier semestre 2008 du commerce électronique. A travers cette sélection, c'est toute la diversité et la richesse d'un secteur en développement constant qui ressort. Voyages, Culture-Loisirs, Grande Distribution, Automobile, Luxe, Beauté, Habillement, Energie, ventes privées, sans oublier le C to C, sont représentés. Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que la plupart des marchés présents cette année ne l'étaient pas lors de la première élection.
Le choix n'a pas été simple. D'une part, en raison d'une activité qui reste foisonnante et marquée par des initiatives souvent innovantes. Et, d'autre part, en raison de la confirmation de la validité de certains modèles et de la réussite d'acteurs que l'on pourrait presque qualifier d'«historiques» et qui, après avoir vécu une dizaine d'années parfois mouvementées, trouvent aujourd'hui le fruit de leurs efforts et de leur persévérance.
Comme toute sélection, celle de la rédaction d'E-commerce est fondée sur un choix et laisse de côté des personnalités - dirigeants de sites de commerce électronique ou jouant un rôle majeur dans l'univers - qui auraient pu en faire partie. C'est la loi du genre. La rédaction a, en tout cas, établi sa liste en recherchant des managers objectivement incontestables. Succès de l'entreprise sur un marché donné, lancements innovants, stratégies de conquête pertinentes, relancements réussis... sont quelques-uns des facteurs qui ont été pris en compte. Un ensemble de paramètres qui expliquent la diversité des personnalités sur lesquelles les lecteurs et les professionnels peuvent se prononcer. Dans les pages qui suivent, une présentation synthétique des éléments les plus marquants concernant la vie des entreprises concernées et un résumé du parcours professionnel des dix «Hommes de l'année» potentiels devraient vous aider à faire votre choix.
Les résultats de cette élection seront rendus publics fin septembre prochain dans le cadre de la soirée des deuxièmes Trophées E-commerce et, bien sûr, dans le numéro d'E-commerce qui lui succédera.
Emmanuel de Boisset
- Président-directeur général de PRESTIGIUM.COM
Passionné et persévérant
Lorsqu'il se lance dans l'aventure du site Prestigium, Emmanuel Boisset est convaincu du potentiel de son modèle et du marché colossal qui s'ouvre au secteur du Luxe sur Internet. Persuadé, mais un peu seul. Le site est néanmoins lancé en 2003, alors que les acteurs du Luxe restent relativement sourds aux sirènes du Web. N'écoutant que leur instinct, les trois associés à l'origine de Prestigium consacrent deux années à travailler sur l'offre proposée en ligne par leur portail. De la patience et de la détermination qui finiront par porter leurs fruits. Désormais réfèrent sur son secteur, le site a su nouer de nombreux partenariats avec la presse en ligne (Les Echos.fr, Le Monde.fr, Elle.fr...) L'originalité de son positionnement repose par ailleurs sur ses deux visages. L'un, orienté «branding» via le portail Prestigium, qui tire sa légitimité d'un contenu pointu et exigeant sur l'actualité du Luxe. L'autre, orienté «shopping» via le portail Myprestigium, qui propose des sélections de produits et des conseils d'achat. Et qui s'enrichit chaque année de nouvelles rubriques comme celles consacrées au design et à la beauté lancées en 2007. My Prestigium se dirige d'ailleurs à court terme, comme le souligne son dirigeant, vers des activités de vente en ligne, «pas comme dépositaire des produits mais sur un modèle d'affiliation». Au total, Prestigium vise 1,2 million d'euros de chiffre d'affaires en 2008, une belle performance bâtie par étape et avec passion. M. F.
Parcours
Passionné par les Arts décoratifs des XVIIe et XVIIIe siècles, Emmanuel de Boisset a l'oeil du collectionneur. Après un double cursus en école de commerce (Lyon et Pays-Bas) et une expérience en Asie dans la promotion des ventes et le marketing de l'Aéronautique, il crée en 2000 une structure francoindienne d'outsourcing de services aux sociétés. Puis, il participe au lancement de la société d'aviation privée AéroAffaires, avant de travailler pour l'agence McCann-Erickson, sur des budgets liés au Luxe. A 30 ans, il préside Prestigium, qu'il a cofondé.
Michel Campan
- Directeur du marketing interactif et du CRM de LANCOME
Monomaniaque du luxe
Privilégier l'innovation. Chercher à explorer de nouveaux territoires. En phase, bien sûr, avec les évolutions permanentes des technologies et des comportements consommatoires. Tels sont quelques uns des credos de Michel Campan, à la barre du marketing interactif de Lancôme et de son CRM depuis 2006. Et les réalisations n'ont pas manqué, la marque de luxe s'affichant comme l'une des plus innovantes en 2007. Une année à marquer d'ailleurs d'une pierre blanche pour son secteur, arrivé en masse sur le Net. En 2007, Lancôme aura véritablement innové. En jouant à plein la carte des réseaux sociaux et du Web 2.0, mais aussi, en menant deux lancements on Une exemplaires. L'un, pour le parfum pour homme Hypnose, et l'autre, autour de la beauté de la femme avec la création du site au nom évocateur: Magnifique-women.com, un espace d'expression et d'échange. Enfin, la marque de luxe assoit sa stratégie de vente en ligne avec succès. Elle vient d'ouvrir sa plateforme marchande à l'Australie. Bref, une année riche pour Lancôme sur le média interactif. Alliant habilement chic, choc et charme... M. F.
Parcours
Homme de communication dans un premier temps, Michel Campan est passionné par son secteur d'activité d'abord, et par Internet ensuite. Directeur général d'agence pendant huit ans, il se spécialise rapidement dans ce nouveau média. En 1999, il rejoint Hermès pour y développer la culture web pendant plus de six ans. Il y renforce la stratégie e-commerce du groupe au niveau mondial. En 2006, il rejoint la marque de cosmétique de luxe Lancôme comme directeur du marketing et du CRM. La marque dispose aujourd'hui d'un réseau de 27 sites internet dont 16 sont marchands.
Morald Chibout
- Directeur marketing grand public d'EDF
Facilitateur d'économie d'énergie
Fort de son parcours chez France Télécom, Wanadoo, puis Club Internet, le directeur marketing grand public d'EDF a mis toute son expérience au service de l'un de ses objectifs: placer le Web au coeur de la stratégie multicanal du fournisseur d'énergie. Nouveau site, création d'espaces clients, présence d'une conseillère virtuelle, newsletter de conseils en économie d'énergie et relatifs au confort de son domicile... font partie de l'arsenal mis en place pour fidéliser les clients. Et ce, via une approche ludique et pédagogique, sur un marché aujourd'hui soumis à la concurrence. Pour nourrir la promesse de la marque (innovation, éco-effîcacité et confort) en développant la vente en ligne, Morald Chibout a impulsé le lancement d'un site marchand, mis en ligne en mars 2007, au sein de l'espace Particuliers d'Edf.fr. Objectif: proposer des produits permettant de réaliser des économies d'énergie sans toucher au confort, à installer soi-même, à des prix abordables et préservant l'environnement. La gamme s'organise autour de trois univers - éclairage, équipements et eau chaude sanitaire - bientôt complétés par la sécurité. Lancées avec six produits, «Les idées économies et confort» en comptent désormais trente et un. Poursuivant sa stratégie de mise en relation directe, Morald Chibout a lancé un site mobile en février. A quand le m- commerce? F. R.
Parcours
Titulaire d'un DEA de marketing et docteur en sciences économiques, Morald Chibout était spécialisé dans les télécoms et nouvelles technologies avant de rejoindre EDF en 2004. Entré en 1993 à France Télécom, il intègre Wanadoo Interactive en 1998, puis en 2002 Club Internet comme directeur marketing commercial et communication.
Xavier Garambois
- Directeur général d'AMAZON FRANCE
Le service clients comme sacerdoce
C'est une année riche pourAmazon.fr. Le site marchand a poursuivi sa stratégie de diversification en élargissant son offre. Avec le lancement, en 2007, de trois nouvelles catégories de produits, «jeux et jouets», «cuisine et maison» et «montres et bijoux», Amazon.fr dépasse désormais largement son secteur d'activité «historique», les biens culturels. Une année de développement, donc, menée par Xavier Garambois sur un rythme effréné. Des changements qui ont été menés tout en respectant les trois piliers fondateurs de l'esprit d'Amazon: une offre la plus large possible, des prix les plus bas possible et une qualité de service la meilleure possible. C'est la raison pour laquelle le site internet s'est aussi fortement engagé, en 2007, sur le thème de la gratuité des frais de livraison, contestée par le Syndicat du livre. Tandis que la bataille juridique battait son plein, Amazon a lancé une pétition auprès de ses clients et des internautes qui a rassemblé plus de 130 000 signataires. Autre fait marquant, le développement de la plateforme merchants@amazon, lancée en août 2007.
Un modèle bicéphale, en somme, qui permet à des marchands tiers de venir vendre leurs produits sur le site. Au niveau du groupe, un produit sur trois est déjà vendu de cette manière. M. F.
Parcours
Diplômé de l'ESCP en 1994, Xavier Garambois débute sa carrière au sein de la banque d'affaires Paribas pour laquelle il s'expatrie en Chine et s'occupe du financement de projets et d'opérations d'exportation. De 1999 à 2002, il participe au lancement du cybercaviste Wine and Co. Il occupe au sein du site le poste de responsable financier et des ressources humaines. En juin 2002, il intègre Amazon France comme directeur financier avant d'être nommé directeur général.
Maria Harti
- Directrice générale d'iDTGV
Changer le temps du voyage
IDTGV est une offre de voyages 100% Internet. Le site se situe au carrefour de deux mobilités. Celle du Web et du mobile d'une part, et celle du voyage en train d'autre part. «Nos innovations portent sur cette connexion - la plus harmonieuse possible - entre les deux types de mobilité, virtuelle et réelle», souligne Maria Harti, la dirigeante d'iDTGV qui préside aux destinées de l'entreprise depuis son lancement, il y a quatre ans. Une vision claire qui a conduit la société à multiplier les innovations en 2007 et 2008. Comment? Essentiellement en développant les liens sociaux pendant le voyage et en valorisant l'enrichissement culturel du temps de transport.
Pour y parvenir, de nombreux services ont été lancés à bord des trains. Parmi eux, iDTGV&Co, qui met en relation des voyageurs, iD Box, un boîtier interactif qui offre gratuitement un contenu culturel à bord, ou iD Night qui permet aux voyageurs d'assister à des concerts pendant leur trajet. «Le temps du voyage est souvent vécu comme un temps mort. Nous avons voulu inverser cette tendance et en faire un temps riche», explique Maria Harti. iDTGV a transporté en 2007 pas moins de 1,7 million de voyageurs et réalisé 75 millions d'euros de chiffre d'affaires. Des résultats florissants pour ce concept qui installe durablement le train dans une vision «voyageurs». M. F.
Parcours
Diplômée de l'Ensae, Maria Harti a effectué toute sa carrière à la SNCF. En 1988, elle débute comme chargée d'études, puis intègre le service de Yield Management avant d'en prendre la direction. Elle rejoint ensuite la branche du fret comme directrice de l'offre marketing. Elle devient, en 2004, directrice générale d'iDTGV.
Thierry Koenig
- Directeur général d'AUTO-IES
Le premier vendeur de voitures on line
Auto-IES est né d'une envie d'entreprendre en famille. «Après mon bac, je voulais faire une école de commerce, raconte Thierry Koenig, son cofondateur. J'avais aussi envie de travailler avec mon frère, Philippe.» Finalement, ils passent directement à la pratique. «Nous étions des entrepreneurs fous, nous n'avions de connaissances ni en gestion, ni dans l'automobile.» Leur société vit d'abord de la commercialisation via le Minitel d'une étude du marché européen de l'automobile. Les frères se lancent ensuite dans l'achat de véhicules neufs dans de gros volumes, afin de pouvoir les revendre à des prix plus bas que ceux du marché.
C'est en 2001 qu'Auto-IES décide d'investir la Toile. «Nous avions conscience que les temps changeaient et que nous devions nous y mettre, raconte Thierry Koenig. Nous n'étions pas inquiets, car le Minitel et Internet présentent beaucoup de similitudes.» Auto-IES propose des voitures de 25 marques jusqu'à 34% moins cher. Les internautes ont-ils peur d'acheter en ligne une automobile? «Non, ils sont aujourd'hui matures, affirme-t-il. Certains font une petite enquête préalable et sont rassurés par nos références.» Parallèlement, Auto-IES s'est associé l'an dernier à Cdiscount et, depuis février, il participe au programme de Maximiles.
Résultats: le portail attire entre 500 000 et 700 000 visiteurs par mois. En 2007, 7 000 véhicules ont été vendus et le chiffre d'affaires s'élevait à 70 millions d'euros. En juillet, une nouvelle version du portail, plus pratique, devrait voir le jour. G. R.
Parcours
Thierry Koenig a fait toute sa carrière chez Auto-IES, société fondée avec son frère à seulement 19 ans. Un peu plus de vingt ans après, l'homme affirme toujours exercer de nombreux métiers, de commercial à directeur général, en passant par la gestion du service clients. Il est parvenu à imposer Auto-IES comme un site réfèrent sur un nouveau marché, en forte croissance sur le Web.
Pierre Kosciusko-Morizet
- Président-directeur général de PRICEMINISTER
En route vers la Bourse et l'international
Avec son slogan gentiment provocateur, «Devenez radin», PriceMinister frappe juste en ces temps de débat sur le pouvoir d'achat. La société est née d'un constat simple. «J'étais frustré par le système de revente des livres scolaires d'occasion, raconte Pierre Kosciusko-Morizet. En règle générale, je trouvais que le marché de la seconde main était mal organisé.» Lancée en 2000, son entreprise se positionne comme tiers de confiance entre vendeurs et acheteurs de biens d'occasion dans des domaines variés. La formule fonctionne puisqu'en 2002, elle atteint la rentabilité. 2007 a été l'année de l'expansion. En avril, PriceMinister rachète Mixad/321 auto. En juillet, c'est au tour du portail immobilier Avendrealouer de passer sous son giron. Le secteur du tourisme est ensuite investi avec le rachat de la newsletter Planetanoo et du comparateur Voyagermoinscher. PriceMinister compte devenir le leader du marché de l'intermédiation sur Internet. Son entrée en Bourse, qui devrait se faire cette année, justifie aussi cette stratégie. Le développement passe aussi par l'international. Après s'être exporté fin 2006 en Espagne, PriceMinister envisage d'investir le marché anglais en fin d'année. Son p-dg dit réfléchir à l'Allemagne et à l'Italie à court terme, sans exclure des zones plus lointaines dans le futur. G. R.
Parcours
Diplômé d'HEC Entrepreneurs en 1999, Pierre Kosciusko-Morizet monte Visualis, qui s'avère une première expérience sans lendemain. Puis il part aux Etats-Unis travailler chez Capital One, une banque en ligne, où il dirige une équipe de soixante analystes. De retour en France, il fonde en août 2000, à 23 ans, PriceMinister.
Eric Le Strat
- Directeur du marketing et de la communication d'HOURA
La grande distribution autrement
Une livraison garantie en 48 heures maximum, 50 000 références et 24 départements desservis. Houra.fr s'affiche comme l'un des leaders des hypermarchés en ligne. Créé en 2000, le site, qui réalise 80 MEuros de CA, a atteint la rentabilité en 2007. «Dès le départ, nous voulions que les gens fassent la totalité de leurs courses chez nous», raconte Eric Le Strat. Pour atteindre cet objectif, Houra a misé sur les partenariats. Le cybermarché s'est ainsi associé au spécialiste du jardin Truffaut et à Natoora, qui propose de l'ultra-frais issu de petits producteurs. En 2007, l'hypermarché en ligne a entamé une collaboration avec un distributeur d'aliments casher, Premier Club. «Ce sont tous des succès», affirme Eric Le Strat. Et le bio n'est pas oublié, avec l'ouverture en 2006 d'un corner comptant plus de 2000 références. Deux gros chantiers attendent Houra. L'hypermarché en ligne dispose depuis février d'un second entrepôt de 8 000 m2 à Marignane, qui vient compléter celui de Bussy Saint-Georges. «La région Paca est l'une des plus dynamiques, l'ouverture d'un entrepôt s'inscrit donc pleinement dans notre logique d'expansion.» précise-t-il.
Cette année sera enfin celle de la fidélisation avec la mise en place d'une cellule dédiée. En parallèle, Eric Le Srat poursuit sa mission: «Nous devons faire connaître notre métier à un plus large public.» De nouveaux efforts à entreprendre pour développer la notoriété du site. G. R.
Parcours
Eric Le Strat qualifie lui-même son parcours d«atypique». Après des études de mécanique et un passage par l'informatique dans des SSII, il travaille de 2001 à 2004 chez Keeboo, une start-up spécialisée dans les catalogues électroniques. En 2004, il devient directeur du Web d'Houra, avant de prendre la direction du marketing et de la communication du site début 2006.
Patrick Robin
- Président-directeur général de 24H00
L'intuitif du Web
Patrick Robin est bel et bien de retour. Lancé en novembre 2006, son site 24h00, qui se présentait à l'époque comme un site de ventes privées, a très rapidement évolué en «référence en matière d'e-shopping au féminin». Une mutation mûrie en 2007. Et qui a pris forme en début d'année. «Il fallait atteindre un certain stade de développement pour passer à la seconde phase de notre stratégie, prévue dès le début du projet», affirme-t-il. Si les ventes événementielles sont toujours de la partie, 24h00 s'est donc enrichi. Les offres «Privilèges by 24h00» permettent aux internautes de bénéficier de rabais sur des grandes marques. Autre nouveauté, le site propose des petites annonces, en partenariat avec Badiliz. Et une partie magazine présente des interviews de créateurs et des conseils de beauté. En parallèle, 24h00 a développé des e-boutiques spécialisées. En février, un magasin virtuel a ainsi ouvert ses portes. Son nom, «Luxe et Vintage», donne la tonalité. 24h00 s'est associé à Scarlett, papesse du milieu, pour dénicher des pièces de marques prestigieuses telles Chanel, Yves Saint Laurent, Hermès ou Chloé. Une nouvelle fois, Patrick Robin a su sentir l'air du temps et la passion des fashionistas pour ces vêtements chargés d'histoire. Grâce à ces évolutions, il espère parvenir à deux millions de membres dans le courant de l'année et atteindre la rentabilité au quatrième trimestre. G. R.
Parcours
Patrick Robin, dans les années quatre-vingt, relance, avec Daniel Filipacchi, Photo-Revue. En 1994, cet autodidacte découvre le Web et crée Internet Reporter. Malgré l'échec de ce magazine, il persévère et lance un fournisseur d'accès, ImagiNet, qui sera un véritable succès. En 1998, il vend l'entreprise et se retire dans le Sud, tout en continuant à investir dans des sites comme Leguide.com. En 2006, il fonde 24h00.
Stéphane Treppoz
- Président du directoire de SARENZA.COM
Evangélisateur tenace
En une phrase: «C'est simple: nous avons tout changé», Stéphane Treppoz a résumé un peu plus d'un an de travail, depuis son arrivée aux commandes de Sarenza en mars 2007. Mais un travail qui, dans les faits, n'a rien eu de simple. Refonte totale - aussi bien au niveau du front que du back-office - du site de ventes de chaussures en ligne, avec notamment un moteur de recherche innovant permettant de trier selon onze critères différents; reprise en interne de l'ensemble de la partie technique, auparavant sous-traitée en Inde; réinternalisation également du service clients; changement complet du système logistique avec la création à Ivry-sur-Seine (94) d'un entrepôt présenté comme l'un des plus automatisés du marché; repositionnement de l'offre, désormais moins «luxe» et qui s'est recentrée sur le coeur des gammes. Sans oublier, entre autres, le référencement de nouvelles marques, la multiplication par deux des effectifs marketing, la mise en place de services performants (de livraison, par exemple) ... Un travail qui paie: premier site du genre, chiffre d'affaires multiplié par trois (8,7 millions d'euros en 2007), croissance prévue à trois chiffres pour 2008 avec une situation à l'équilibre, 96% d'intention de réachat (Fia-Net, avril 2008) ... «Mais notre premier métier est encore d'évangéliser le marché, défaire sauter les barrières», estime Stéphane Treppoz. Qui entend tout faire pour développer la «meilleure expérience client», en France bien sûr, mais aussi dorénavant en Europe. «Nous ouvrirons un pays avant la fin de l'année», annonce-t-il. F. R.
Parcours
HEC 89, Stéphane Treppoz a débuté sa carrière comme consultant chez Arthur Andersen à New York. Après être passé par Meccano Inc. dont il sera président, puis Vivendi, il rejoint AOL France en 1998 en tant que p-dg et membre du comité exécutif d'AOL Europe. A partir de 2005, il mène des activités de business angel puis de conseil au sein de Wendel Investissement. En mars 2007, il est nommé président du directoire de Sarenza.com, site créé fin 2005.
L'INNOVATION RECOMPENSEE
En parallèle de cette élection, E-commerce organise les Trophées E-commerce, dont l'objectif est de récompenser les démarches innovantes menées en 2007-2008 par les partenaires des sites marchands.
Six catégories ont été définies: Design/Ergonomie, Stratégie de conquête, Stratégie de fidélisation, Back-Office et Logistique, innovation technologique et internet mobile. Un jury de professionnels de l'e-commerce déterminera le palmarès qui sera présenté lors de la même soirée que les résultats de l'Homme E-commerce 2008.
Pour en savoir plus: www.eoemmercemag.fr ou www.trophees-eoemmerce.fr.