Des clics et des claques
Les récents soubresauts boursiers, accompagnés de leur lot de reports
d'augmentations de capital et de déceptions d'investisseurs béatement
euphorique..., ont eu le grand mérite de faire redescendre sur terre bon nombre
d'acteurs attirés comme des papillons par la lumière éblouissante de la
"nouvelle économie". Ils ont tout simplement rappelé que dans cette "nouvelle
économie", il y avait quand même "économie" et pas seulement "nouvelle". Qu'il
existait des règles de base communes à toute entreprise digne de ce nom, quelle
que soit l'économie à laquelle elle appartienne. Qu'il ne suffisait pas de
s'appeler ".com" ou d'avoir un nom finissant en "oo" pour être automatiquement
une société rentable et, surtout, pérenne. Que construire des valorisations
boursières extravagantes sur des multiples de pertes n'avait qu'un temps.
Salutaire donc. Car la tendance va désormais être à une sélectivité accrue dans
les investissements, à une rigueur renforcée dans la gestion, à une recherche
de vrais modèles économiques viables. Le fait qu'un groupe comme iBazar (voir
Interview en page 48), après être déjà parvenu à un succès "quantitatif"
indiscutable, affiche clairement son intention d'entrer dans une véritable
logique économique pour asseoir sa crédibilité, est particulièrement révélateur
de cette mutation qui se profile. Dans ce monde du e-commerce naissant,
l'expérimentation progressive est encore la règle commune. Ces premières
petites "claques" ne peuvent être considérées que comme naturelles. Quelque
part, elles sont aussi rassurantes pour les entreprises plus "traditionnelles"
qui se lancent ou envisagent de se lancer dans une activité de commerce en
ligne. Déjà confrontées à la dure réalité des marchés "anciens", elles ne vont
pas se trouver en terre étrangère. Et, si elles ne maîtrisent peut-être pas
encore le "e", le commerce, elles connaissent !