Coup de froid
Alors que le monde du e-commerce s'apprêtait à fêter de nouveaux records en termes de chiffre d'affaires, à la fois pour l'année 2007 et pour les soldes hivernaux qui se présentaient sous les meilleurs auspices, l'actualité législative est venue quelque peu doucher ce bel enthousiasme. Qui plus est sans vraiment prévenir. Aurait-on confondu vitesse et précipitation dans les instances gouvernementales? En tout cas, les mesures issues de la loi Chatel touchant la vente à distance, et notamment le commerce électronique, ont suscité un émoi justifié au sein des organismes professionnels. A l'image de la Fevad, concernée au premier rang, ou encore de l'UDA. Il est vrai que ces mesures, remettant en cause les pratiques concernant à la fois les modalités de livraison, le droit de rétractation accompagné par le remboursement des frais de livraison, ainsi que le service clients, venaient s'ajouter aux nouveautés en matière d'éco-contribution. Qui, si elles ne concernent pas au tout premier chef les cybermarchands, vont impacter largement les stratégies de communication des VADistes. Au-delà du manque de concertation évident - et regrettable - entre les instances gouvernementales et les représentants de la profession, les incidences de ces mesures peuvent être significatives. Incidences financières directes - la Fevad avançant une hypothèse de plusieurs dizaines de millions d'euros -, mais aussi incidences en termes de développement, car c'est bien la qualité de service, de la logistique ou de la relation client, qui risque d'être pénalisée. Et donc le pouvoir d'attraction et de fidélisation d'un secteur aujourd'hui porteur, économiquement et socialement. Secteur qui pourrait de nouveau être en ligne de mire avec la réapparition possible d'une certaine taxe mise en sommeil il y a deux ans... Secteur qui ne bénéficie, sans doute, pas encore d'une connaissance suffisante de la part des pouvoirs publics. Peut-être par manque d'institution ou de ministère de tutelle adéquat. Les nouvelles technologies le vaudraient bien.
@ (c) Marc Bertrand
- Par François Rouffiac, directeur de la rédaction