Clust continue sa route... sans les frères Palix
Faute d'avoir pu réunir les fonds nécessaires pour poursuivre tout seul une aventure débutée il y a tout juste un an, Clust.com rejoint finalement le réseau de DealPartners.
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C'était un secret de polichinelle, et d'ailleurs Joël Palix n'a jamais
cherché à le dissimuler : depuis début octobre, Clust était à vendre parce
qu'aucun investisseur ne souhaitait renflouer les caisses d'un site bâti sur un
concept qui est loin d'avoir prouvé sa pertinence. Après avoir reçu de
multiples offres de reprise, le choix de ses fondateurs s'est en fin de compte
porté sur DealPartners (Uniondream) pour un montant qui reste confidentiel. «
Cette offre était la meilleure que nous ayons reçue, aussi bien financièrement
que structurellement, justifie Joël Palix. En rejoignant le réseau de
DealPartners, Clust est assuré de pérenniser son activité tout en préservant
son positionnement original de communauté d'achat, alimentée par les demandes
des internautes. » Il est vrai qu'en s'adossant à un réseau européen,
clust.com va a priori pouvoir bénéficier d'une puissance d'achat accrue, d'une
logistique et d'une technologie de haut niveau. Quant à DealPartners, il
enrichit son réservoir de membres (50 000) de près de 20 000 "clustiens", et
double quasiment le trafic enregistré sur ses sites.
Clust avait misé sur une rentabilité à trois ans
La seule chose qui va
réellement changer pour les membres de la communauté Clust, c'est le mode
d'achat, puisque sur un site comme Uniondream, les prises de commandes se font
en direct, alors que sur clust.com, les acheteurs étaient habitués à faire une
réservation avant de délivrer le numéro de leur carte bancaire. En revanche,
les membres de Clust habitant Paris ou sa région vont désormais pouvoir
bénéficier de la livraison avec rendez-vous. « Le rachat de clust.com nous
propulse à une place de leader en Europe, commente pour sa part Arthur Lepage,
président du groupe DealPartners. Le site nous apporte un trafic, une base
clientèle et une marque qui permettront à tout le réseau DealPartners d'être
encore plus performant en terme de prix et de services proposés. » Dressant le
bilan de son aventure avec Clust, Joël Palix déclare regretter de n'avoir pas
pu convaincre les financiers « de la réelle pertinence du concept de l'achat
groupé. A ceux qui me disent que ce modèle ne peut fonctionner faute de demande
suffisante, je réponds qu'il en va de même pour le e-commerce en général. Tous
les acteurs en sont à leurs balbutiements et, de notre côté, nous avions misé
sur une rentabilité à trois ans. Nous avons construit une marque avec des
moyens limités, mais les règles qui nous ont permis d'émerger il y a un an ont
évolué et, aujourd'hui, le schéma levée de fonds-croissance
rapide-développement à l'international n'est plus de mise. Les financiers
souhaitent désormais investir sur des sites à la rentabilité rapide. Mais il ne
faut pas se leurrer. En France, le taux de transformation de la plupart des
sites ne dépasse pas les 1 %. »