Ckado, le second choix... première catégorie
Le site, qui écoule des marchandises de marques de second choix, ouvre de nouvelles familles de produits et se lance dans le secteur tumultueux des ventes événementielles.
Je m'abonneA l'origine, PC-Ckado, un site de vente en ligne de PC de seconde main, a bâti sa réputation et sa notoriété sur l'écoulement de stocks de second choix de matériel informatique. Une intermédiation et un contact direct avec les fournisseurs, autant qu'un service efficace, car prenant en charge l'exhaustivité de la supply chain de ces produits jugés embarrassants par nombre d'industriels. Aussi, parmi ses fournisseurs historiques, on retrouve d'importants sites d'e-commerce profitant du canal «second choix» pour déstocker leur retour de SAV, leurs produits d'occasions mais aussi des marchandises reconditionnées émanant d'industriels, tels Acer ou HP...
Elargissement
Forte de son expertise sur le segment des PC, l'entreprise toulousaine décide d'ouvrir, en juin 2006, son site à de nouvelles catégories de produits. Electroménager et électronique grand public font alors leur apparition en ligne. Et PC-Ckado se transforme en un nouveau site baptisé, sobrement, «Ckado». «Notre site e-commerce nous permet d'être un intermédiaire à forte valeur ajoutée», explique Olivier de Trémaudan, son fondateur. Car le marché du second choix reste très spécifique. Le sourcing des produits, véritable fer de lance de l'activité, y occupe une place primordiale. Et des sites tels que Mistergooddeal, Price-Minister, etc., se disputent la pôle position sur l'acquisition des stocks les plus intéressants à écouler... Mais pas seulement. Le secteur compte aussi une multitude d'acteurs formant toute une chaîne disparate. Du petit déstockeur au gros industriel, Ckado compte ainsi une centaine de fournisseurs. «Le second choix, c'est un travail d'opportunités», résume Olivier de Trémaudan. Car, si Ckado concentre ses efforts sur son coeur de métier, l'approvisionnement et la gestion de la relation client, ce n'est pas un hasard. Les autres grandes fonctions de l'entreprise, telles que la logistique, le reconditionnement, ou encore les livraisons, restent volontairement des services externalisés.
Olivier de Trémaudan (Ckado):
«Le second choix, c'est un travail d'opportunités.»
Potentiel
Certes, la qualité des acheteurs est primordiale dans cette activité. Mais pas seulement, à en juger par la labellisation Anvar obtenue par l'entreprise en juillet 2006 pour automatiser l'interfaçage de son système d'information avec celui des fournisseurs. L'aide apportée par l'Anvar devrait permettre à Ckado de développer de manière industrielle son système d'information d'ici juin 2007. Un projet intéressant pour l'ensemble des acteurs de la chaîne. Car, pour capter le potentiel du marché, tous les moyens sont bons. «Nous évaluons le marché du second choix high-tech à 700 MEuros en 2005. On peut estimer que 0,8 à 1% du commerce de détail passe en général par le hors-circuit», souligne Olivier de Trémaudan. Dans ce panorama, la pertinence du modèle Internet s'impose. Aux acteurs classiques, solderies et autres brokers disposant de magasins physiques et faisant face à des frais fixes importants, Internet répond par une compétitivité accrue sur les coûts et par une forte capacité à drainer de l'audience. Un magasin géant en somme qui, pour décoller, doit faire un travail de fond sur l'assise de sa notoriété. D'où la nécessité pour Ckado d'accélérer son développement. «Actuellement, nous sommes entrés dans un projet de levée de fonds, 1 à 2 MEuros d'ici la fin de l'année, pour continuer à développer nos systèmes d'information et augmenter nos dépenses marketing Cela nous fera gagner quatre années en développement», estime Olivier de Trémaudan. Une politique offensive pour pousser le site sur son marché.
Ventes privées
Ces prises de position, à n'en pas douter, sont précieuses sur un marché sans cesse dynamisé par des innovations. Dernière en date pour Ckado, le lancement d'un site de ventes événementielles baptisé «vente-du-diable.com», en octobre dernier. «Les ventes privées permettent aux constructeurs d'écouler un stock rapidement et de manière confidentielle. Il ne faut pas qu'il y ait de confusion entre ces ventes et celles effectuées sur les réseaux classiques», note Olivier de Trémaudan. Pour son lancement, vente- du- diable s'adressera à la base existante des 120 000 clients de Ckado et ouvrira le parrainage de nouveaux membres. Un effet viral de tous les diables espéré par le site du même nom...