[One to One Monaco] Les e-commerçants français affichent un moral mitigé
Publié par Lisa Henry le - mis à jour à
À l'occasion de l'ouverture du One to One Retail E-commerce à Monaco, et pour la 13e année consécutive, la Fevad publie les résultats issus de son enquête sur le moral des e-commerçants français, prenant la température d'un marché en repli.
Alors que 40 % des e-commerçants français se considèrent dans un marché en baisse (+7 % par rapport à 2023), selon l'enquête sur le moral des e-commerçants français menée par la Fevad à l'occasion de One to One Retail E-commerce à Monaco, 60 % d'entre eux anticipent une croissance de leur chiffre d'affaires et 53 % de leur rentabilité. Avec cet objectif en ligne de mire, les investissements ne faiblissent pas.
Les trois priorités des répondants de l'étude sont le marketing, l'IT et la RSE. "Le fait que le marketing soit passé devant la RSE n'a rien de surprenant, commente Marc Lolivier, délégué général de la Fevad, le marché n'ayant jamais été si concurrentiel, investir dans la pub est une question de survie pour les e-commerçants." En effet, l'augmentation des coûts d'acquisition et de fidélisation de clientèle oblige les retailers à redoubler d'effort financier côté marketing.
Pour développer ce volet de leurs marques, les e-commerçants misent sur la data. En effet, 71 % d'entre eux ont mis en place au moins une solution à base d'IA dans leur entreprise, axée sur la publicité pour 81 %. Pour Gonzague De Pirey, directeur omnicanal et data de LVMH, l'utilisation de la data est d'autant plus primordiale dans le secteur du luxe et ce malgré le fait que le magasin physique soit le centre de la stratégie de marque. "La pénétration digitale n'est pas un objectif pour LVMH, mais l'omnicanalité est très importante, puisque 92 % des clients en boutique sont allés sur le site avant et que l'immense majorité de notre chiffre d'affaires est faite avec des clients connus du système", précise-t-il.
Si les sites LVMH n'ont pas pour objectif prioritaire de vendre, ils ont d'autres fonctions : celle de raconter l'histoire de la marque et de communiquer sur les services accompagnés par l'achat d'un produit de luxe "ce que nous appelons le care and repair", détaille le directeur "omnicanal et data".
Les clients veulent "se mettre au vert"
En 2023, la grande tendance de l'e-commerce fut la seconde main. "Ce n'est même plus une tendance à ce stade mais un marché à part entière, commente Marc Lolivier, puisqu'il représente 11 % des volumes de ventes en ligne." Ce chiffre témoigne d'un véritable tournant dans la consommation responsable et confirme les attentes des clients quant à leurs marques favorites. Pour Enrique Martinez, directeur général du groupe Fnac Darty, c'est aux industries d'offrir aux clients l'opportunité de "mieux acheter" : "Pour réduire notre empreinte carbone, nous devons baisser celle de nos clients, c'est notre responsabilité de leur proposer de la seconde main mais aussi des produits neufs durables, facilement réparables."
En dehors de l'offre produits, Fnac Darty a décidé d'ouvrir ses services pour limiter l'impact carbone de la livraison. Le groupe a annoncé un accord avec CMA Logistics pour mettre leurs capacités en commun et proposer la livraison en magasin aux vendeurs de marketplaces.
"Les réglementations mais aussi l'urgence climatique nous poussent à agir vite, raconte Enrique Martinez, mais nous devons, à l'aide des pouvoirs publics, prendre la charge de la transition écologique et ne pas la laisser aux consommateurs."