Pas d'évolution salariale importante dans le digital cette année
Publié par Salomé Kourdouli le - mis à jour à
Noureddine Elislami, manager exécutif chez Michael Page, décrit les tendances salariales et tendances de recrutement dans le secteur de l'e-commerce cette année.
Quelles sont les tendances de recrutement dans le secteur de l'e-commerce ?
Aujourd'hui nous observons deux grandes tendances :
-La connaissance client. La fonction CRM a pris beaucoup de place aujourd'hui dans les recrutements et ce, depuis 2-3 ans, ce qui est lié à une problématique dans les grands groupes d'uniformisation des outils, et pour les plus petites structures à une meilleure connaissance client via la mise en place d'un outil CRM. Plus globalement, les métiers de la data, que soit de l'analyse, le management, la qualité ou encore la conformité au RGPD, font partie de cette tendance liée à la connaissance client.
-Les métiers de l'expérience client. Aujourd'hui, l'expérience client doit être optimale à la fois sur le point de vente, et sur le site e-commerce, le but étant d'amener le client jusqu'au panier d'achat. Naturellement, ces métiers ont pris de plus en plus de place, notamment l'UX (chef de projet UX ou UX manager). Toutefois, l'expérience client, ne concerne pas seulement l'UX, mais aussi le content marketing, le SEO, l'e-merchandiseur. Ce qu'il faut retenir, c'est que l'UX prend aujourd'hui une place aussi importante que la connaissance client.
En termes de rémunération, quelles évolutions avez-vous observées ?
Nous n'avons pas eu d'évolution importante par rapport à l'année dernière. Les métiers du CRM ont connu une faible évolution salariale, sur des postes très centralisés, comme le CRM manager: il peut prétendre à un salaire compris entre 60k et 80k euros bruts par an. Le responsable e-commerce, qui va gérer l'e-commerce, les leviers d'acquisition, le CRM ou les équipes CRM, est également un métier de tendance. Il s'agit alors de profils très expérimentés, avec un minimum de 7 années expérience. Dans des petites structures, son salaire est compris entre 50k et 60k euros bruts par an, et dans des structures plus importantes entre 70k et 80k euros bruts annuels.
Quel est le métier le plus rémunérateur dans le secteur digital ?
C'est le métier chef d'orchestre, celui qui a des compétences à 360°, qui peut maîtriser l'ensemble des sujets: le chief digital officier. Il est le gérant e-commerce dans son périmètre et, avec une véritable expérience, il peut prétendre à un salaire compris 100k et 150k euros bruts par an.
Quel est le parcours idéal pour un poste dans le e-commerce ?
Il n'existe pas de parcours idéal. Un digital native n'a pas forcément un meilleur profil. Nous nous intéressons aux profils commerciaux, ingénieurs, aux spécialisations en web marketing ou en digital. Il est important d'avoir une connaissance technique, mais aussi des compétences marketing et business.
Aujourd'hui les cas les plus fréquents sont les personnes qui ont travaillé au sein d'agences digitales ou d'agences spécialisées dans l'e-commerce, puis qui interviennent chez l'annonceur.
Des nouveaux métiers ont-ils été créés cette année ?
Le digital n'a pas inventé de nouveaux métiers, il n'a fait que transformer des professions. Les métiers de l'UX ont toujours existé, à la croisée des chemins entre la création et la technique, qui ont muté pour aboutir au phénomène de l'user experience.
Quid de demain ?
L'intelligence artificielle aura forcément un impact sur l'e-commerce et sur la connaissance client. De même, la réalité augmentée ou réalité virtuelle ont un impact fort, et ce sont des métiers que nous ne maîtrisons pas encore. Peut-être que des métiers liés à ces technologies, l'AR, la VR, l'IoT et l'intelligence artificielle apparaîtront à l'avenir, mais pour l'instant nous ne pouvons que l'imaginer.
Quelles sont les modalités d'embauches les plus courantes dans le e-commerce ?
Sur le marché des cadres, on remarque majoritairement des CDI, avec des créations de postes d'un côté et des remplacements permanents de l'autre. Nous comptons aussi des CDD, pour des remplacements temporaires. Néanmoins, avec la transformation digitale, budgéter une fonction permanente pour une entreprise peut être compliqué, donc le marché de la prestation et des freelances a sans doute de l'avenir.