[Best-of] Au premier semestre, les habitudes de consommation se sont adaptées à l'inflation
Publié par Lisa Henry le - mis à jour à
Les habitudes d'achat des Français ont encore évolué sur fond d'incertitudes économiques. Bilan des tendances de consommation au premier semestre 2024.
Au premier semestre 2024, l'e-commerce a enregistré une croissance de 7,5 % et atteint 42,2 milliards d'euros (+ 3 % en un an), selon les données de la Fevad. Cette croissance est tirée par les ventes de services en forte hausse (+ 13,3 % en données comparables). Le nombre de transactions s'élève à 605 millions contre 578 millions au premier trimestre 2023.
En novembre 2023, le panier moyen s'élevait à 67 euros. Il atteint désormais 70 euros au premier trimestre de l'année, contre 68 euros au premier trimestre 2023, soit une progression de 2,7 %, cependant nettement inférieure à celle observée sur les huit derniers trimestres. La consommation de produits se redresse et progresse à nouveau de 1,1 % tout de même, en nombre de commandes. Le nombre de sites marchands actifs est lui en hausse de 10 % en données comparables, soit le double du premier trimestre 2023 (5 %).
L'inflation, nouvelle normalité...
In-Store Media, spécialiste du retail média omnicanal, a confié à Ipsos le soin de mener une étude sur les comportements des shoppers Français lors de leurs courses du quotidien (alimentaire, boissons, hygiène, entretien). Ce baromètre révèle que l'inflation a un impact significatif sur les habitudes d'achat. En 2024, le budget mensuel moyen pour les courses a augmenté atteignant 398 euros (en hausse de 25 euros par rapport à 2022), et 63 % des consommateurs surveillent de près leurs dépenses. Le contrôle budgétaire n'a jamais été aussi attentif depuis 2019.
La majorité des Français (89 %) constate une augmentation des prix et 75 % d'entre eux anticipent d'ailleurs une nouvelle hausse dans les prochains mois. Pour faire face, ils achètent davantage en promotion et fréquentent plusieurs enseignes pour trouver les meilleurs prix.
Dans ce contexte, les Français font toujours plus attention à leurs dépenses : mis à part la santé, les produits de première nécessité sont placés sous une vigilance accrue. En effet, les Français cherchent à faire des économies partout où ils le peuvent. Les produits de première nécessité font l'objet de recherches d'économies : féculents (23 %), légumes et fruits frais (28%, +11 points par rapport à 2022), desserts (29 %), hygiène & beauté (36 %, soit +13 points par rapport à 2022). C'est d'autant plus le cas pour les achats "plaisir" : sorties et loisirs (59 %), high-tech (59 %), mode (58 %), alcool (55 %), épicerie sucrée (51 %).
De moins en moins d'attrait pour les soldes
Malgré ce contexte inflationniste, plus de la moitié des Français confie ne pas avoir l'intention de participer aux soldes d'été cette année, selon une étude menée par OpinionWay pour Mollie. Parmi eux, un sur cinq n'y trouve pas d'intérêt (20 %) et ils sont dans les mêmes proportions à considérer qu'il y a déjà suffisamment de promotions intéressantes tout au long de l'année (20 %). Enfin, 19 % des répondants estiment qu'ils ne peuvent pas en profiter en raison d'un manque de moyens financiers.
La raison financière est la première raison évoquée par les foyers aux revenus inférieurs à 2000 euros par mois, pour justifier ne pas vouloir faire les soldes (30 %). De leur côté, ceux avec des revenus supérieurs à 2000 euros mettent davantage en avant le manque d'intérêt (23 %).
Malgré un manque d'engouement pour la période des soldes, les Français prêtent de plus en plus attention aux promotions, selon le baromètre sur la consommation et le pouvoir d'achat des Français établi par Opinion Way pour Bonial. En effet, 71 % des personnes interrogées considèrent que les promotions donnent le sentiment de réaliser de bonnes affaires et 65 % des sondés pensent que la limitation des remises sur les produits d'hygiène et d'entretien aura un impact important sur leur pouvoir d'achat. Dans la même logique, 35 % des consommateurs seront plus attentifs aux prix dans les prochaines semaines, et 32 % prévoient de rechercher davantage de promotions.