Post Covid-19 : 64% consommateurs européens continueront leurs achats en ligne
Publié par Dalila Bouaziz le - mis à jour à
Blue Yonder a analysé l'évolution des comportements d'achat dans le monde depuis le début de la pandémie en interrogeant 6 000 consommateurs européens dont 1 000 Français en avril et 1 000 consommateurs américains en mars et avril.
En Europe comme aux États-Unis, le retail alimentaire a été impacté par une augmentation significative du nombre de consommateurs qui ont commandé en ligne pour se faire livrer mais qui ont souffert des retards.
Aux États-Unis
- La part des achats effectués en ligne ne cesse d'augmenter du fait du Covid-19. En avril, près des trois quarts (74%) des consommateurs interrogés en avril ont déclaré faire davantage d'achats en ligne alors qu'ils n'étaient que 57% en mars.
- Le magasin n'est cependant pas délaissé puisque plus des deux tiers (69 %) des consommateurs américains continuent de faire leurs courses en magasin malgré la pandémie.
- Plus de la moitié (54%) des consommateurs américains qui se sont fait livrer des produits alimentaires ont déclaré avoir subi des retards, 28% d'entre eux déclarant que leur livraison avait été retardée de plus de trois jours.
En Europe
- Près des deux tiers (64 %) des acheteurs qui dépensent davantage en ligne affirment qu'ils continueront à le faire une fois la crise passée.
- Alors que les achats en magasin continueront à jouer un rôle important dans le monde post-Covid-19, 19% ont déclaré qu'ils se rendraient moins souvent dans les commerces de proximité qu'auparavant - un chiffre qui passe à 27% pour les autres magasins.
En France
- Les dépenses alimentaires ont progressé pour 52% des répondants et l'on peut noter un écart entre les zones urbaines et rurales -58% des répondants en zone urbaine dépensent davantage depuis le début de la crise, contre 42% des personnes en zone rurale. Concernant les dépenses non-alimentaires, plus des trois quarts (78%) des 55+ ont réduit leurs dépenses, contre un peu plus de la moitié (51%) des 18-34 ans. La moyenne nationale est de 63%.
- Après la crise, les consommateurs auront tendance à moins fréquenter les magasins qu'avant : -24% pour les magasins alimentaires et -33% pour les magasins non alimentaires.
La disponibilité des produits est l'un des principaux défis auxquels les distributeurs ont dû faire face pendant la pandémie.
Aux États-Unis
- Près de neuf consommateurs sur dix (87%) ont rencontré des ruptures de stock lors de leur dernière expérience d'achat en mars.
- En mars, les trois quarts (75 %) des consommateurs ont déclaré reporter probablement leur achat chez un autre distributeur si le produit qu'ils souhaitent acheter est en rupture de stock en mars. En avril au contraire 78% des consommateurs ont déclaré préférer acheter une autre marque du produit chez le même distributeur si la marque de ce produit qu'ils souhaitent acheter est en rupture de stock.
En Europe
-Plus d'un tiers (38%) des acheteurs ont déclaré que leurs articles et marques préférés étaient plus souvent en rupture de stock chez les distributeurs alimentaires depuis le début de la crise sanitaire.
- Dans les magasins alimentaires, avant la crise Covid-19, seuls 48% des acheteurs ont cité la disponibilité des stocks comme étant importante, après le prix (72%) et la gamme de produits (54%). Cependant, la disponibilité des stocks est maintenant la plus importante (58%), devant le prix (56%) et la gamme de produits (39 %).
Cette même tendance s'observe également en France : Auparavant, le prix (75%) était le critère le plus important suivi de la gamme de produits (55%) et la disponibilité de stocks (45%). Désormais, le prix reste devant avec une avance amoindrie (65%) devant.
France
- 42% des consommateurs ont observé que les ruptures de stocks sur les produits et marques qu'ils voulaient acheter étaient plus fréquentes depuis le début de la crise.
Les principales observations ont révélé qu'en Europe, près de la moitié (47%) des consommateurs dépensent davantage pour leurs achats alimentaires depuis la mise en place des mesures de crise, et plus d'un tiers (35%) déclarent que leurs achats alimentaires en ligne ont augmenté. Par ailleurs, le Covid-19 aura clairement un impact à long terme sur les dépenses dans les magasins autres que les commerces alimentaires de proximité.
En Europe, plus de la moitié (58 %) des acheteurs ont dépensé moins en habillement depuis que les restrictions liées à la crise sanitaire ont été mises en place. On observe une tendance similaire au niveau des magasins de bricolage et d'électronique, qui ont vu respectivement 40% et 45% de baisse de chiffre d'affaires. Le secteur de la santé n'a naturellement pas suivi cette tendance, 23% des acheteurs déclarant avoir dépensé davantage pendant cette période.
En France, le Covid-19 aura modifié les habitudes d'achat en ligne d'une majorité d'acheteurs : 42% d'entre eux (57% des 18-34 ans) achètent davantage en ligne, et 16% (22% des 55 ans et plus) achètent moins en ligne. Parmi ceux qui achètent davantage en ligne, 73% (80% des 18-34 ans) affirment qu'ils continueront à acheter davantage en ligne après la fin de la crise. Les postes de dépense des Français ont aussi changé : ils achètent moins de vêtements (68%), dépensent moins pour leur santé (36%), le bricolage (61%) et les produits électroniques (60%).
Méthodologie :
L'étude européenne a été menée par Opinium, une agence de veille stratégique, entre mars et fin avril 2020. Les résultats européens sont basés sur 6 018 entretiens en ligne avec des répondants en Europe dont 1 000 en France. L'étude américaine repose sur les réponses de plus de 1 000 consommateurs américains de 18 ans et plus, par l'intermédiaire d'un fournisseur tiers, en mars et avril 2020.