1001pharmacies.com, précurseur de l'e-santé décomplexée
Publié par François Deschamps le | Mis à jour le
La vente en ligne de médicaments sans ordonnance est désormais autorisée en France. De nouveaux acteurs font leur apparition, parmi lesquels 1001pharmacies.com, une place de marché destinée aux officines françaises, soutenue par de grands noms de l'e-commerce.
Les acteurs du monde de la santé sont dans les starting blocks. Depuis Le 1er janvier, un décret publié au Journal Officiel autorise la vente sur Internet de quelques 350 médicaments sans ordonnance. Une libéralisation du marché ayant pour effet l'émergence de nouveaux acteurs sur le web. Parmi eux figure le portail 1001pharmacies.com. Lancé fin août 2012, ce site a débuté par la commercialisation de produits de parapharmacies, mais compte bien tenter l'aventure médicamenteuse. Et pour cause, selon IMS Health c'est un marché estimé à plus de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit 6% de l'activité des officines en France.
Pour réussir ce défi, 1001pharmacies.com met toutes les chances de son côté. Grâce à une levée de fonds de 600 000 euros, le site entend prendre de cours ses futurs concurrents. Ses armes ? Tout d'abord des business angels aguerris, parmi lesquels Marc Adamowicz, Fondateur et Président de Happyview.fr, Olivier Mathiot, cofondateur de PriceMinister (groupe Rakuten), ou encore Marc Menasé, Fondateur de Meninvest. " Nous ambitionnons d'être le premier site de vente de médicaments sur Internet en France, explique Cédric O'neil, pharmacien et co-fondateur de 1001pharmacies.com avec Sabine Safi. Pour cela, nous avons besoin d'un budget marketing important ". Les fonds levés devraient en effet permettre d'asseoir la notoriété du site rapidement, et surtout, d'effectuer une prospection assidue auprès des pharmacies françaises.
Une place de marché pour pharmaciens
Car les arguments pour les séduire ne manquent pas. Se lancer dans l'e-commerce de médicaments peut paraître effrayant pour les plus novices. " Certains pharmaciens rencontrent des difficultés à créer un site, référencer le catalogue de produits, ou encore optimiser leur référencement ", indique Cédric O'neil. 1001pharmacies repose sur un modèle de place de marché et n'importe quelle pharmacie de quartier peut vendre ses produits via une page web personnalisée sur la plateforme, sans avoir à s'occuper de l'acquisition de clients, du marketing ou encore du SEO. Le site propose en effet de se charger de toutes ces étapes, contre un abonnement de 149 euros par mois et une commission de 10% sur le chiffre d'affaires généré. En contre-partie, l'activité Web pour une officine de pharmacie moyenne, pourrait apporter un complément mensuel de chiffre d'affaires de l'ordre de 50 000 euros, un argument de poids pour les officines.
Ainsi, quatre mois après son lancement, 32 pharmacies ont rejoint la plateforme de Cédric O'neil. " Pour l'heure, une pharmacie démarchée sur cinq, est intéressée par notre concept ". Selon ses calculs, afin d'avoir un maillage optimal du territoire, il doit en convaincre à terme, 2000, soit environ 10% de l'ensemble des officines françaises. Avec un objectif clair : engendrer plus de 800 000 euros de chiffre d'affaires fin 2013, et être rentable dès 2014.
Du côté des internautes, une fois le médicament acheté, 1001pharmacies.com propose deux options. D'abord retirer sa commande directement auprès de la pharmacie dans les 23 heures après l'acte d'achat. Ou plus traditionnellement, choisir une expédition par colis. Ce choix, l'internaute pourra bientôt le réaliser depuis un téléphone mobile, puisque 1001pharmacies prévoit d'ores et déjà de déployer une application courant 2013.
Pour l'heure, le site attend d'être accrédité par l'Agence régionale de Santé (ARS), une étape incontournable pour mettre en vente des médicaments. " Nous devrions la recevoir ce mois-ci ", précise Cédric O'neil. Dès lors le début des hostilités avec les acteurs de l'e-santé pourra commencer. Le site pourrait faire face à de très puissants acteurs comme ceux de la grande distribution et notamment Michel Edouard Leclerc, dont l'intention est claire : investir ce marché pour y casser les prix de 20 à 30%.