Enchères : une agitation grandissante
Fusion QXL-ricardo, abandon par iBazar de ses activités annexes, arrivée imminente d'eBay en Franc... La grosse bagarre tant annoncée démarre pour de bon.
Je m'abonne
Le marché des enchères on line est en ébullition. Il aura suffi de gratter
une allumette pour mettre le feu aux poudres, et cet embrasement, c'est
l'annonce de la fusion de l'anglais QXL et de l'allemand ricardo, qui l'a
provoqué. Par ce rapprochement, les deux partenaires donnent naissance à un
géant (QXL ricardo), désormais armé pour tenir tête aux trois autres
concurrents sérieux du marché européen : eBay, iBazar et Aucland. Leaders dans
leurs pays respectifs, les deux entreprises ont signé un accord évalué à 688
millions de livres, sur une base d'échange de 42,6 actions QXL pour chaque
action ricardo. Au final, les actionnaires de QXL détiendront la majorité des
parts, et ceux de ricardo environ 43,8 % du capital de la nouvelle entité.
Celle-ci, dont le siège sera situé à Londres, devrait être cotée au London
Stock Exchange et au Nasdaq. Outre l'Allemagne, où il s'est lancé en juillet
1998, ricardo est présent aux Pays-Bas, en Suisse et en Grande-Bretagne. Au 31
mars 2000, le service totalisait plus de 670 000 membres enregistrés. Sur le
trimestre clôturé le 31 mars dernier, les transactions réalisées sur le site de
ricardo en Allemagne ont représenté 48,4 millions de deutsche Mark (162,30
MF). QXL.com occupe la place de leader des enchères en Grande-Bretagne, avec
5,7 % de taux de pénétration, et totalise 500 000 membres enregistrés. Pour le
trimestre se terminant au 31 décembre 99, les transactions générées par QXL ont
représenté 5,2 millions de livres (8,59 millions d'euros) et le CA de la
société s'est élevé à 1,6 million de livres (2,64 millions d'euros). L'Europe
des enchères en ligne entre dans une logique de regroupement inévitable. Chacun
essaye désormais de capter des parts de marché sur les zones où il est le moins
présent (Europe du Sud pour QXL ricardo et eBay, Europe du Nord pour iBazar et
Aucland). Et cette première fusion pourrait n'être que le début d'une série, le
marché étant, quoi qu'on en dise, naturellement monopolistique.