Paiements en ligne : un avenir tout en mobilité?
Publié par François Deschamps le | Mis à jour le
Le commerce mobile en France a progressé de 60 % en 2014 et représenterait désormais 4 % de l' ensemble du chiffre d' affaires de l'e-commerce, soit 2,6 milliards d'euros. Autant dire qu'il semble promis à un bel avenir.
S'ils sont en forte progression, les achats sur smartphone n'en doivent pas moins être davantage facilités pour parvenir à des performances égalables à celles de l'e-commerce. En l'occurrence, le paiement peut jouer un rôle central, et le géant américain PayPal l'a bien compris : "Aujourd'hui, 20% des paiements PayPal passent par le mobile, car le service est simple pour l'utilisateur et présente les mêmes garanties de sécurité" , indique Caroline Thelier, director global consumer product and innovation chez PayPal. C'est dans cette logique que le groupe a lancé, en 2014, une fonctionnalité d'authentification par empreinte digitale pour les utilisateurs de tablettes Samsung Galaxy Tab S et de smartphones Galaxy S5, libérant ainsi l'internaute de toute contrainte d'identification classique lors du règlement de ses achats. Mais ces technologies ne sont pas nécessairement à la portée de petites sociétés, à la différence d'une firme comme Apple, en témoigne son système de paiement Apple Pay. Lancé en octobre 2014, il repose sur quatre piliers : le dernier iPhone de la marque, le porte-monnaie électronique Passbook, au sein duquel l'utilisateur enregistre sa carte bancaire, la puce NFC qui permet le paiement sans contact et Touch ID, la fonction de reconnaissance d'empreintes digitales du propriétaire de l'iPhone.
Un système de paiement unifié
Avec Apple Pay, l'utilisateur pourrait aussi bien payer en magasin physique que sur un site marchand. Apple s'adapte ainsi à un parcours client de plus en plus multicanal. En France, le système de paiement d'Apple fait grincer des dents : "Pour l'utilisateur, ApplePay est très bien conçu. Mais en tant que marchand, c'est abominable. Ce mode de paiement multiplie les intermédiaires et donc, les commissions. Entre celle de la banque et celle d'Apple, l'impact sur la marge serait trop important" , témoigne un vendeur en ligne préférant rester anonyme.
À la fin 2014, aux États-Unis, les commissions sur les transactions avaient ainsi poussé des géants de la distribution, tels que Walmart et CVS, à boycotter ApplePay au sein de leur point de vente. Pour autant, à la fin avril 2015, il est accepté dans 700 000 points de vente aux États-Unis, et sur des applications mobiles tels qu'Airbnb , Sephora, Groupon, Hotel Tonight ou le service Uber. En effet, comment ne pas céder à une manne d'utilisateurs du service estimée à... 12 millions d'individus ? Avant de savoir si la France reproduira le même schéma, il faudra attendre le déploiement de la solution, qui pourrait ne pas intervenir avant... 2016.