Follow Analytics suit à la trace les mobinautes
Publié par Stéphanie Marius le - mis à jour à
La jeune pousse Follow Analytics mêle push notification et tracking de la navigation sur application mobile. Son nouveau challenge : aider les consommateurs à se réapproprier leurs données.
La création de la start-up Follow Analytics résulte d'un constat récurrent: campagne mobile rime souvent avec tâtonnement, à cause d'un manque de données exploitables, rendant le ciblage difficile. La start-up franco-américaine fondée en 2013 se donne pour mission de "comprendre l'utilisation des applications mobiles afin de faciliter la segmentation et de créer des campagnes de notifications push in-app ou via Internet, à travers des messages personnalisés à destination des clients finaux", résume Pascal Laik, CEO de l'entreprise arrivé en février 2018.
Concrètement, Follow Analytics inclut un segment de code, appelé "SDK", ou kit de développement logiciel, au sein des applications mobiles de ses clients, parmi lesquels figurent Louis Vuitton, Allianz, Axa, la Société Générale et TF1. Ce système permet à l'entreprise cliente d'écouter et de consolider des données telles que la géolocalisation du smartphone utilisateur, le nombre de pages vues, la date de la dernière connexion. "Le SDK alimente ainsi une couche d'analytics, précise Pascal Laik, et permet de cerner les utilisateurs d'une application mais également leurs difficultés de navigation."
Solution de ciblage et personal data wallet
Pour Allianz France, dont l'application mobile est peu utilisée par les clients, Follow Analytics déploie sa solution de ciblage en un mois. La page d'accueil de l'application diffère ainsi en fonction du statut de chaque client (inactif depuis X jours, par exemple), de son type de contrat, mais également de sa navigation préalable. 150 segments différents sont répertoriés. De même, les messages de prise de contact sont personnalisés et envoyés systématiquement en cas de demande de remboursement ou de mise à jour du contrat. Pascal Laik annonce un taux d'interactions client en hausse de 150% sur un an après la mise en place de la solution. Cette dernière, proposée à un tarif compris entre 30000 et 300000 euros environ comporte désormais une nouvelle brique liée à l'entrée en vigueur du RGPD, le Personal Data Wallet. Cette aide à la gestion des données personnelles permet aux utilisateurs d'accéder à leur data et de la télécharger ou de la supprimer.
Le succès semble au rendez-vous: "Notre chiffre d'affaires, à hauteur de 4 millions d'euros, double chaque année", se réjouit le dirigeant. Une réussite attribuable à l'intégration de la solution dans les CRM, notamment Salesforce. En effet, Salesforce revend la solution et l'utilise pour enrichir sa vision client sur mobile.
L'entreprise totalise trois levées de fonds (2013, 2015 et 2017), pour un total de 27 millions de dollars (environ 22 millions d'euros), auprès de Salesforce Ventures, Cathay Innovation et Orange Digital Ventures, notamment. Un apport financier dont Pascal Laik espère se passer à l'avenir, misant sur un équilibre financier dès l'année prochaine.
Interview: Pascal Laik, CEO de Follow Analytics
Quelles sont les prochaines étapes de votre déploiement?
Pour compléter notre offre dédiée au ciblage des campagnes mobiles, nous envisageons de déployer un système d'aide à la décision grâce à l'intelligence artificielle. Cette solution sera capable d'apprendre à partir de l'historique d'interaction client, afin de conseiller l'entreprise sur le type de message à envoyer. En parallèle, nous nous préparons à lancer une version avancée du Personal Data Wallet liée à l'entrée en vigueur du RGPD. D'un point de vue financier, nous espérons arriver l'équilibre en début d'année prochaine.
Quels sont les conseils que vous ont donnés vos investisseurs?
Ils nous ont conseillé de ne pas élargir notre champ d'action mais de nous focaliser sur le ciblage, notre coeur de métier. Nos investisseurs nous conseillent également d'industrialiser les processus de la société. Nous nous devons aussi
de travailler avec des écosystèmes. C'est pourquoi nous avons choisi d'être intégrés au CRM de Salesforce et non de fonctionner de manière autonome.