Criteo, pépite du marketing à la performance, pourrait être rachetée par Publicis
Publié par Marie-juliette Levin le | Mis à jour le
Alors que les rumeurs de rachat de Criteo - société française introduite sur le Nasdaq en 2013 - par le géant Publicis vont bon train, la rédaction d'E-commerce Magazine revient sur la saga de l'entreprise Criteo, lancée en 2005, qui a révolutionné le display.
Chez Criteo, société mondiale de ciblage publicitaire, on cultive la performance. Et le groupe vient sans doute de franchir une nouvelle étape dans cette course au ROI pour ses quelque 5 000 clients. En effet, grâce à trois ans de R & D, la nouvelle génération du moteur Criteo, fondé sur les prédictions et recommandations, permettrait d'améliorer de 38 % le ROI post-clic. Au-delà de l'analyse du surf de l'internaute, c'est désormais le comportement d'achat réel qui guide la campagne d'achat d'espaces. Aussi, Criteo peut maintenant décider d'acheter ou non telle ou telle impression publicitaire en fonction de la probabilité qu'un utilisateur clique sur une bannière, puis procède à l'achat sur le site de l'annonceur. L'audience, en termes de shoppers potentiels, est donc élargie. Criteo annonce en effet aujourd'hui qu'elle touche 924 millions d'internautes par mois grâce à ses publicités personnalisées en temps réel, d'après le rapport mensuel MMX de ComScore. Selon cette étude, les performances de Criteo la placent au deuxième rang mondial, après Google Display Network.Et les annonceurs sont séduits, ainsi que le serait aussi si la rumeur se confirme le géant de la publicité Publicis.
Un centre à la pointe de l'innovation
Cette nouvelle offre est le symbole de la puissance de Criteo en matière d'analyse de données. L'immense datacenter dédié au retargeting est unique au monde. Dans ce temple de la donnée est né ce nouveau moteur capable de traiter jusqu'à 15millions de prédictions par seconde et de répondre en 20 millisecondes. Chaque jour, la société stocke 20 téraoctets de données. La rapidité du système lui permet d'analyser en quelques heures plusieurs semaines de données.
Pour améliorer sans cesse son modèle, Criteo investit massivement en analyse de données, en développement technologique et en infrastructure. Pas moins de 30?millions d'euros en 2013. "?Nous allons embaucher plus de 100 personnes cette année pour enrichir le Criteo Labs (pôle R & D)?", ajoute Thomas Jeanjean, managing director de Criteo France (lire interview ci-contre).
De fait, au-delà de la performance des algorithmes, la richesse de Criteo réside dans la task force des 400 ingénieurs dédiés à l'innovation technologique. Pour attirer les talents, Criteo a mis en place un système d'actionnariat pour les salariés. "Et nous leur proposons de vivre le rêve américain sans quitter la France, avec les mêmes moyens technologiques, une grande souplesse dans le management et des perspectives de carrière intéressantes, notamment en termes de mobilité?", assure la responsable communication du groupe. Intégrer Criteo reste un challenge professionnellement motivant et une belle carte de visite pour les jeunes recrues.
Tester de nouveaux modèles en temps réel pour limiter les risques permet à Criteo de toujours avoir une longueur d'avance sur le marché. "Le seul élément qui pourrait freiner notre progression serait une moins bonne performance sur les résultats obtenus pour nos clients", concède Thomas Jeanjean. Or, le cheval de bataille de Criteo est la maximisation du taux de conversion pour les sites e-commerce.
Désormais, chaque impression publicitaire est mesurée en temps réel. Mais cette recette juteuse proposée aux annonceurs ne s'est pas imposée aussi facilement au lancement de Criteo, il y a neuf ans. L'entreprise a changé plusieurs fois de business model avant de connaître le succès que l'on connaît. Ce n'est qu'en 2008, et après plusieurs levées de fonds, que le principe de recommandation personnalisée de produits dans les bannières pub se répand sur le marché. C'est alors le début d'une ascension fulgurante.